Jacqueline Tabarly, marraine symbole
Dans les Caraïbes, la Guadeloupe a longtemps été la principale bénéficiaire des transatlantiques. Sa voisine martiniquaise la regardait, un peu envieuse des voiliers de tout genre qui samarraient dans ses ports, barrés par des marins allant au bout deux-mêmes, résistant aux conditions dantesques et à la fatigue. Cette transat Bénodet-Martinique est un premier pas pour rattraper le temps perdu. Pen Duick, qui gère également la Route du Rhum reliant Saint-Malo à la Guadeloupe, a corrigé ce manque. Pierre Bojic, le directeur général de la société créée par Eric Tabarly et Gérard Petitpas il y a plus de quarante ans, a voulu rendre hommage au marin disparu en mer le 13 juin 1998 en choisissant Bénodet comme port de départ. Ce port du Finistère a été le lieu des moments passés à terre du navigateur et de sa femme Jacqueline Tabarly pendant de nombreuses années.
A trois jours du départ, cette dernière sapprête à donner le départ dune course qui revêt une saveur particulière pour elle. « Je suis martiniquaise, je vis depuis une trentaine dannées à Bénodet, cétait un clin dil qui ma amusé quand Pierre Bojic ma proposé de tenir ce rôle », assure-t-elle. Elle qui est arrivée en métropole de sa Martinique natale à lâge de 15 ans souligne limportance dune telle course pour son île mais aussi sa région dadoption. « Cette course peut renforcer le caractère maritime de la région, la Bretagne a ainsi loccasion de prouver ses compétences nautiques. Cette course peut également être un atout sur le plan commercial et financier. La Martinique, aussi, doit saisir cette chance, cest un premier pas vers le développement de la plaisance », reconnaît-elle.
Une nouvelle route du Rhum ?
Passionnée de voile avant de rencontrer son mari, elle a arpenté le village départ, rencontré les coureurs, sest rendu à Paris le 23 mars dernier pour la présentation officielle de la course. Elle la Martiniquaise navait pas encore croisé le seul concurrent, parmi les dix-huit, originaire de lîle aux Fleurs, Eric Baray. « Je nai pas pu le rencontrer lors de la présentation de la course à Paris. Jespère que je le verrai avant le départ », précise-t-elle. Son rôle de marraine ne lui fait pas oublier la famille puisquelle « se tiendra au courant de la traversée », dErwan Tabarly, son neveu. « Il est calme, serein et au taquet car cest un parcours quil connaît bien. Il a déjà participé à la transat Concarneau-Saint Barthélémy. Il avait dailleurs terminé second à quelques minutes du premier », raconte-t-elle.
Lavenir de cette course ? Dans son édito de présentation, elle lui souhaite « bon vent » mais refuse le parallèle avec la Route du Rhum. « Il faut comparer ce qui est comparable. Ce ne sont pas le même genre de bateau, ça na pas du tout la même résonnance. Si elle pouvait avoir celle de lAG2R (course reliant Concarneau à Saint-Barthélémy qui se déroule sur des Figaro Béneteau comme la Bénodet-Martinique, ndlr), cela serait une très bonne chose », argumente-t-elle. En attendant cette renommée, elle ignore encore si elle sera à larrivée en Martinique, en raison de lAssemblée Générale de lassociation Eric Tabarly dont elle est présidente qui se tiendra le 30 avril, mais elle « espère que la transat Bénodet-Martinique va se pérenniser et connaître le succès »
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