Insatiables Bavarois !
Cette édition 2013 de la Supercoupe d’Europe présentait bien des particularités. D’abord, elle se jouait à l’Eden Arena (Prague), et non au stade Louis II (Monaco), qui prêtait depuis quinze ans sa pelouse aux équipes vainqueurs d’une coupe européenne. Aussi, elle scellait les retrouvailles des deux frères ennemis, José Mourinho et Pep Guardiola. Les deux pontes du coaching européen allaient donc s’affronter pour la quinzième fois de leur prolifique carrière d’entraineur. Mais surtout, elle allait offrir, aux spectateurs, un scénario complètement fou.
Hazard et Cech était grand, Ribéry géant
En dehors de Fernando Torres, titularisé à la pointe de l’attaque Londonienne, José Mourinho reconduit la même équipe qui neutralisait Manchester United lundi dernier. Pep Guardiola, lui, devait composer avec les absences de Bastian Schweinsteiger et de Philip Lahm, qu’il remplaçait par Rafinha et Tony Kroos.
En première période, les blues appliquent à merveille les conseils du « Mou’ ». Solides en défense, les partenaires d’Eden Hazard se montraient redoutables en contre-attaque. Les hommes de Guardiola, pourtant dominateurs, allaient vite subir le courroux des accélérations fulgurantes du prodige belge qui, après avoir fait tourner trois Bavarois en bourrique, décalait Schurrle sur la droite, avant que celui-ci n’expédie une merveille de centre pour Fernando Torres. El Nino, particulièrement en verve en Coupe d’Europe (9 buts la saison dernière) ne s’est pas fait prier. 8e minute, Chelsea mène contre un Bayern dominateur et volontaire. Et exploite à merveille les espaces laissés par les Bavarois en contre-attaque.
Guardiola allait-il tomber dans le piège de Mourinho ? Les Munichois monopolisaient toujours le ballon, mais les tentatives de Ribéry, très remuant, et de Robben, ne trouvaient pas le cadre. Bilan de la première période : 62% de possession pour le Bayern, 8 tirs dont 4 cadrés contre 4 tirs et 1 cadré (le but) pour les Blues. Appelons ça une leçon de réalisme.
Mais au retour des vestiaires, le vent allait souffler. 47ème minute, fort de son titre de meilleur joueur UEFA 2012/2013, Ribéry se saisit du cuir, repique dans l’axe, et décoche une frappe puissante sur laquelle Cech ne peut rien (47e). Sur cette deuxième période, Kaiser Franck était omniprésent, intenable. Il frappait, passait, dribblait, si bien qu’on l’eut cru toucher par la grâce. La domination du Bayern était croissante, et Chelsea, en dépit de quelques tentatives infructueuses, (frappes d’Oscar détrournées par Neuer, tête d’Ivanovic sur la barre), semblait tourner de l’œil. Bientôt, les Blues allaient même se retrouver à dix, quand Ramires, auteur d’une très vilaine semelle sur Gotze, était expulsé par Eriksen (86e). Prolongations.
Le Bayern fait une razzia
Au regard de sa rencontre de ce soir, la Ligue 1 peut se vanter d’avoir vu émerger un tel joueur. 94e minute, Hazard dribble sur la gauche, rentre dans la surface adverse et frappe à ras de terre. Neuer, surpris laisse passer le ballon. Quant à Petr Cech, il avait la main très chaude ce soir : déjà héroïque durant les 90 premiers minutes, l’ancien Rennais accomplissait de nouveau un miracle face à Javi Martinez (109e) et sur un coup franc de Ribéry (117e). Chelsea semblait imbattable. Avant que Javi Martinez n'égalise à la 121ème minute, et ne vienne assommer les Londoniens.
La suite appartenait à Lukaku et Manuel Neuer. Quand le rempart allemand stoppait le dernier tir aux buts des anglais, Mourinho, les deux genoux à terre, a dû maudire les Dieux du foot, qui l'ont condamné, une nouvelle fois, à succomber face à Guardiola.
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