Le hockey sur glace français mise sur "son" Mondial en 2017
A sept mois des premiers coups de patin, le hockey tricolore est en pleine effervescence, avec l'ouverture de la billetterie du Championnat du monde 2017. Sonnée par la non-qualification de l’équipe de France pour les prochains Jeux de Pyeongchang, la Fédération française mise énormément sur ce Mondial organisé conjointement avec l’Allemagne pour dynamiser le développement du hockey sur glace dans l’hexagone. Il aura d’ailleurs fallu attendre 66 ans pour que la compétition revienne en France. Rénovée depuis peu, l’AccorHotels Arena de Bercy va accueillir 30 matches du Groupe B, dont ceux notamment de l’équipe de France et du Canada (le N.1 mondial), ainsi que deux quarts de finale. Les autres rencontres se disputeront dans la ville allemande de Cologne.
"Faire passer un cap au hockey sur glace"
C’est la première fois que deux villes hôtes se partagent l’organisation de la compétition », note Eric Ropert, le Directeur général de la Fédération française de hockey sur glace qui insiste sur la grande complicité des deux partenaires. « Il y a deux objectifs majeurs, à savoir délivrer le plus bel évènement possible, tout en assurant un équilibre financier. L’autre objectif est de faire passer un cap à notre sport, toucher un public plus large », note le dirigeant. Avec 20 474 licenciés en 2015, le hockey tricolore est très loin du Top 20 des sports les plus pratiqués en France. Sans parler du football et ses 2 130 000 licenciés, le canoë-kayak pointe par exemple en neuvième position avec 376 000 licenciés, devant les sports sous-marins (305 000), derniers du Top 10, ou encore la pétanque, 14e avec 293 451 licenciés.
On est encore bien loin des 90 000 licenciés pour le seul Québec, mais depuis dix ans et la création de la Fédération française de hockey sur glace (qui dépendait autrefois de la Fédération des Sports de glace), un virage a été amorcé. C’est notamment sous l’impulsion de son président, Luc Tardif, que la FFHG a pris un nouvel élan. Depuis cette saison par exemple, la Ligue Magnus est passée de 14 à 12 clubs afin de stabiliser les clubs de l’élite et les faire passer dans l’ère professionnelle. Et comme l’argent reste le nerf de la guerre, le budget de la FFGH est passé de 3 M d’euros en 2006 à 5,4 M l’an passé.
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"Donner envie aux jeunes de s’inscrire"
La construction de l’Aren’Ice à Cergy-Pontoise, qui abritera dès novembre prochain le siège de la FFGH et deux patinoires aux normes internationales, symbolise bien la volonté des dirigeants sportifs et politiques de développer ce sport dans l’hexagone. Il en est de même avec l’organisation de ce Mondial. « L’idée est née il y a huit ans, lors d’une discussion avec mon homologue allemand Franz Reindl », raconte Luc Tardif. « On s’est dit qu’avec le savoir-faire allemand et la fantaisie française, ce serait jouable ! », a-t-il dit. Mais le dirigeant franco-canadien avait surtout dans l’idée de profiter de l’événement pour multiplier le nombre de licenciés. Avec ce Mondial, deuxième plus grosse manifestation d’hiver après les JO, « on doit donner envie aux jeunes de s’inscrire » et mettre en avant « le côté spectaculaire de notre sport » ajoute Luc Tardif.
Il ne reste finalement plus qu'à attendre que les résultats sportifs suivent le mouvement. Le 4 septembre dernier, il s’en est fallu de peu pour que l’équipe de France se qualifie pour les JO de Pyeongchang en 2018. Battus 2-1 par la Norvège dans le match de clôture du TQO, les Bleus entraînés par l’entraîneur franco-canadien Dave Henderson ont connu une cruelle désillusion. Les Tricolores n’ont plus participé aux JO depuis 2002 et une très modeste 14e place. Il faut remonter aux JO de 1992 et le fameux quart de finale perdu face aux Etats-Unis pour trouver trace du dernier match référence des Bleus. Malgré tout, certains signes laissent entendre que les résultats devraient finir par venir. Le succès (2-1) lors du Mondial 2013 face à la redoutable Russie, et celui contre le Canada au premier tour du Mondial 2014 (2-2, 1-0 tab) sont des signes très encourageants. De même, la présence de trois Français en NHL (Antoine Roussel, Pierre-Edouard Bellemare et Yohann Auvitu) permet de croire en un avenir plus radieux pour le hockey tricolore.
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