Higuain et Villa assurent, Ronaldo et Rooney déchantent
La phase initiale et les huitièmes de finales ont délivré un premier verdict au niveau de la hiérarchie de ce Mondial. Le Brésil et l'Espagne montent en puissance, l'Argentine et les Pays-Bas poursuivent leur route sans souci, l'Allemagne semble capable de tout et les "petites" surprises ne manquent pas (Ghana, Uruguay, Paraguay). Pour ce qui est des vedettes annoncées, le bilan est contrasté. Petit tout d'horizon de ces stars qui n'assument pas toujours leur statut.
Les tops
David Villa: le futur attaquant du FC Barcelone confirme qu'il est bien l'un des meilleurs buteurs du monde. Avec 42 buts en 61 sélections, le Valencian se rapproche de Raul (44 buts), meilleur buteur de l'histoire de "la Roja". Surtout, il vise le sacre suprême avec l'Espagne en espérant terminer "pichichi". Avec quatre buts au compteur, c'est parfaitement jouable. Racé, technique, fin et collectif, il est le prototype de l'attaquant moderne, capable de se déplacer sur tout le front offensif.
Gonzalo Higuain: auteur de quatre buts lui aussi, le Madrilène possède une qualité précieuse chez un buteur. Il sait se faire oublier pour surgir au moment opportun et son sang froid devant la cage fait souvent la différence même si certains le trouvent trop statique. Maradona le préfère à Milito, c'est tout dire. Si l'Argentine veut s'offrir un troisième sacre, il faudra que le natif de Brest poursuive sur le même rythme d'un but par match.
Luis Fabiano: sans être éblouissant, l'attaquant du FC Séville reste un poison pour une défense. Trois buts à son actif, une présence qui pèse, un instinct de renard et une bonne entente avec ses compères Kaka et Robinho ont fait de l'ancien Rennais un élément indispensable aux Auriverde. Le Brésil pourrait bien glaner une sixième couronne mondiale avec ce "Ronaldo du pauvre".
Autres belles surprises de cette Coupe du monde africaine, le Ghanéen Asamoah Gyan, l'Allemand Mezut Ozil ou encore le buteur David Suarez méritent d'être cités.
Les flops
Cristiano Ronaldo: le Ballon d'Or 2008 a manqué sa Coupe du Monde. Un seul but à son actif (contre la Corée du Nord) et peu d'actions d'éclat. Muselé par les défense ivoirienne, brésilienne et espagnole, le playboy du Real a encore déjoué, tentant souvent l'action individuelle au détriment d'un collectif portugais il est vrai très prudent. La star gominée est-elle condamnée à ne briller qu'en club ?
Wayne Rooney: est-il vraiment un grand joueur ? Poser la question peut paraître saugrenue mais force est de constater que le Scouser de Manchester United n'affiche pas les mêmes stats en sélection. Emprunté, lent, isolé devant au sein d'une formation sans imagination, l'ancien canonnier d'Everton a raté son Mondial. Certes, il revenait de blessure mais quand même.
Au rayon déceptions, on peut également inscrire Fabio Cannavaro, chef d'une défense italienne beaucoup moins convaincante qu'en 2006, Samuel Eto'o, qui n'a inscrit qu'un but pour le Cameroun, grand échec africain, Fernando Torres, convalescent et loin de son meilleur niveau, ou Franck Ribéry, l'un des meneurs de la révolte des Bleus qui aurait mieux fait de dépenser son énergie sur le terrain.
A revoir
Quelques joueurs n'ont pas totalement répondu aux attentes lors de ce Mondial. C'est notamment le cas de Didier Drogba, fer de lance trop diminué d'une Côte d'Ivoire décevante, ou de Florent Malouda, seul Bleu à surnager dans le marasme. Les deux hommes ne pourront pas se rattraper, leurs formations ayant été éliminées. Ce n'est pas le cas de Kaka (sur courant alternatif malgré trois passes décisives), Van Persie (un seul but à son actif, face au Cameroun), Casillas (pas impérial contre la Suisse) et surtout Messi, auteur de quelques belles percées mais qui n'a pas encore trouvé le chemin des filets après quatre rencontres. L'odeur des duels décisifs servira-t-elle de déclic ?
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