Un match truqué à Montpellier: "difficile à imaginer"
"Je suis dubitatif, on n'aurait jamais pu imaginer cela. Pour l'instant, il faut laisser l'enquête se dérouler, la présomption d'innocence s'applique à tous, il faut la respecter", a dit Joël Abati, ancien joueur de Montpellier et de l'équipe de France, chargé des sports à la Région Languedoc-Roussillon. "Si c'est avéré, c'est le handball français qui est touché, mais il faut attendre avant de se prononcer. Vous savez, il peut se passer beaucoup de choses dans le sport, on peut aussi être influencé par des personnes en dehors du club, dans l'environnement des joueurs, tout peut arriver." Pour Patrick Vignal, adjoint au maire de Montpellier en charge des sports, c'est l'incrédulité qui domine. "Je ne peux pas imaginer qu'il y ait des handballeurs montpelliérains qui puissent devenir des êtres non fréquentables", a-t-il déclaré. "Je ne peux pas croire qu'ils aient changé au point d'être des ripoux."
Même son de cloche du côté du président de Cesson-Sévigné, Philippe Barberet, lui aussi sous le choc. "Personne n'a rien vu durant le match, personne ne pouvait se douter de quoi que ce soit. Je suis vraiment abasourdi par cette histoire. Je ne comprends pas", a-t-il dit sur RTL. "Si jamais ces joueurs étaient vraiment impliqués dans quoi que ce soit ce serait vraiment un drame. C'est une mauvaise image qu'on va vraiment donner. C'est terrible. Surtout si ce sont des joueurs capés qui ont des salaires plus que corrects. "Les valeurs qu'on véhicule sont complètement bousculées. Ce sont des gens, si cette affaire est avérée, qui auront réagi de manière vénale et qui auront bafoué toutes les valeurs du handball."
"Une mauvaise image" pour Montpellier et le handball
Le président de Montpellier Agglomération Handball (MAH) Rémy Lévy a reconnu mercredi dans la presse avoir été entendu par la police dans le cadre de l'enquête portant sur des soupçons de rencontre truquée après la défaite de son équipe à Cesson (31-28) le 12 mai en match de D1. Interrogé par le site internet du quotidien Midi Libre sur cette audition, le dirigeant a répondu : "Oui, bien sûr. Patrice Canayer (entraîneur général) aussi, dernièrement. Mais je ne vais pas violer le secret de l'enquête", répond M. Lévy qui se dit décidé à "défendre l'honneur du club".
"Les joueurs cités bénéficient de la présomption d'innocence. On verra bien ce que l'enquête établira. On verra la réalité de ces affirmations, des paris, de l'identité des personnes qui seraient intervenues", a ajouté M Lévy. "J'ai entendu un amalgame avec l'affaire VA-OM. Cela laisse entendre que le club est à l'origine de tout ça. C'est insupportable, voire irresponsable", dénonce encore le président qui veut que "l'on fasse bien la différence entre le fait éventuel que des joueurs professionnels aient parié, ce qui est formellement interdit, et l'implication du club".
Dans le communiqué, le président du club confirme que les joueurs sont informés du contexte juridique des paris sportifs. "Tous les joueurs du club sont bien sûr au courant de la réglementation sur les paris sportifs et sur la stricte interdiction qui leur est faite d'y participer, de quelque manière que ce soit. Les conclusions en seront donc tirées par le club en fonction du résultat de cette procédure à venir", ajoute Me Rémy.
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