Onesta: "Avancer de jour en jour"
Après un match pratiquement parfait mardi (35-29 à Toulouse), vos joueurs ont eu plus de mal à se défaire de la Norvège jeudi à Bercy (28-24)
CLAUDE ONESTA: C'est le match qu'il nous fallait. La préparation courte (10 jours) et le fait de jouer un jour à Toulouse et deux jours après à Paris ont fait que nous avons eu moins d'intensité, d'agressivité et de rythme. Face à nous, les Norvégiens ont été particulièrement efficaces. On a mis un gros quart d'heure à se réveiller. Mais quand on a commencé à les secouer, on a pu récupérer les ballons et marquer des buts faciles. En deuxième période, nous avons été plus efficaces.
Vous n'avez pas effectué beaucoup de rotations dans ce match. C'était voulu ou c'est la physionomie de la rencontre qui a dicté cela ?
C.O.: Il n'aurait pas été très judicieux de faire beaucoup de rotations pendant ce match. J'ai préféré resserrer mon groupe et tester l'équipe-type plus que de faire trop de tests. Cela fait quelques jours qu'on ne s'entraîne pas très bien. Ce soir, on a été dans l'incapacité de mettre du rythme. Il a fallu qu'on se fasse violence pour retrouver notre agressivité. Il était important de gagner ce match avec le groupe qui jouera très probablement face à l'Espagne lundi.
Ce match était-il la meilleure répétition possible avant d'affronter l'Espagne ?
C.O.: Le combat physique que nous ont imposé les Norvégiens ne sera probablement pas le même contre l'Espagne. Ce sera sûrement un match difficile et très engagé, mais ça peut être un match où la dimension tactique sera un peu plus présente. Il faut avancer de jour en jour. Chaque moment nous donne des indications et on essaie d'en tenir compte pour construire la suite.
La suite, c'est un groupe qui va être réduit de 21 à 16 joueurs vendredi. Votre liste est définitive ?
C.O.: J'ai ma liste. Mais il faudra essayer d'analyser la situation de Cédric Sorhaindo (ndlr: contracture à la cuisse droite) et avoir plus d'informations pour savoir comment on va devoir gérer tout ça.
Les cinq joueurs qui vont quitter le groupe sont-ils prévenus ?
C.O.: Ils ne le savent pas car cela ne leur a pas été dit officiellement. Si vous les interrogez, la plupart ont compris. Pas par fatalité
Il n'y a pas que les matches qui nous permettent de prendre des décisions. Tous les moments d'entraînement sont des éléments de décision. Dans l'utilisation que l'on fait d'eux à l'entraînement, dans les compositions d'équipe, dans l'organisation du travail, les joueurs ont quand même tendance à comprendre s'ils sont sollicités de manière importante ou beaucoup moins. La nature humaine fait que par moment, on continue d'espérer. Et tant mieux ! Certains vont nous quitter, mais peut-être qu'ils devront nous rejoindre très vite car, les pépins arrivant, ils seront sollicités dans l'urgence. Ce n'est pas une aventure complètement terminée, c'est une aventure qui peut momentanément s'interrompre. On va leur demander de rester mobilisés car ils seront susceptibles de nous rejoindre et de nous apporter toutes leurs qualités.
La déception passée, ce n'est pas dur de les garder mobilisés ?
C.O.: Il y a forcément un coup, un choc. Ils ne souhaiteront pas le malheur à leur copain, mais c'est aussi la loi du sport dans ce type de préparation. On sait tous que cela va se passer, que chacun a donné son maximum pour espérer en faire partie. C'est la règle du jeu, ils la connaissent. Chacun défend ses intérêts, mais il arrive un moment où la décision se prend. Forcément, c'est un moment de déception et de souffrance. Mais ils le vivent très régulièrement dans leur club. Le sportif de haut niveau est capable de se relancer rapidement et de saisir les opportunités qui peuvent se présenter.
Les sollicitations de la presse et des partenaires avant les grosses échéances, est-ce facilement gérable ?
C.O.: Cela fait partie de l'environnement aujourd'hui. On ne peut pas rejeter la presse et les partenaires. On est un sport qui ne peut pas se passer de tout ça. Notre notoriété grandissante nous impose d'être en phase avec des gens qui nous sollicitent plus qu'avant. Ça fait partie du métier et on l'assume. Ca pose des contraintes, mais pas seulement. Il y a aussi bon nombre d'avantages. Mais il y a un moment où il va falloir qu'on se recentre sur la compétition. Ces moments-là vont nous éloigner des partenaires et de la presse qui sera moins nombreuse en Serbie.
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