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Handball : voici la liste des (bonnes) excuses des Experts en cas de faux-pas à l'Euro

Les Bleus se sont compliqués la tâche en perdant mardi contre la Pologne, pays organisateur de l'Euro. Mais au cas où ils devaient ne pas conserver leur titre, francetv info leur a trouvé quelques circonstances atténuantes.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Nikola Karabatic face à Piotr Grabarczyk lors de l'Euro 2016, le 19 janvier, à Cracovie (Pologne). (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Le handball est un sport qui se joue à sept contre sept, et à la fin, c'est la France qui gagne. C'est ce que doivent penser les gens qui suivent la bande de Claude Onesta de loin. Pourtant, les Bleus se sont compliqués la vie dès le début de l'Euro, en Pologne, en perdant nettement contre le pays organisateur (31-25), mardi 19 janvier. Les Tricolores ne sont pas en position de force au moment d'aborder la seconde phase de poules, qui permet d'accéder aux demi-finales (c'est compliqué, le handball). Mais on peut leur trouver des circonstances atténuantes, avant le match face à la Biélorussie, jeudi 21 janvier.

Non, les Français ne gagnent pas tout le temps

Un coup d'œil à ce tableau confirme que l'équipe de France gagne souvent, mais qu'il lui arrive de connaître des trous d'air. Comme lors de l'Euro 2012 en Serbie, où les Bleus, qui détenaient tous les titres, ont échoué à une piteuse 11e place. Mais la victoire demeure une constante : avant ce revers contre les Polonais, le dernier match qu'elle avait perdu dans une compétition majeure remonte quand même à l'Euro 2014. Il s'agissait alors d'une rencontre sans enjeu contre la Suède.

L'Euro est le trophée le plus difficile à conserver

La France a gagné l'Euro en 2006, 2010 et 2014. Et elle a cédé sa couronne en 2008 et 2012. Pourquoi une telle difficulté à conserver ce titre ? D'abord, parce qu'il s'agit de la compétition la plus relevée – les meilleures équipes du monde sont toutes européennes – et la plus ramassée dans le temps. Entre leur premier match et les demi-finales, les Bleus vont enchaîner 6 matchs en 12 jours. Depuis 20 ans, seule la Suède a réussi à conserver son titre. C'était entre 2000 et 2004.

Ce n'est pas l'objectif de la saison

Claude Onesta marche sur des œufs. Le sélectionneur des Bleus a reconnu sur RTL que l'Euro n'était pas l'objectif principal de la saison : "Parfois, à vouloir gagner à tout prix demain, c'est s'empêcher de gagner après-demain." Dans son livre Le Règne des affranchis, il rappelle ainsi l'exemple des Danois, qui avaient redressé une situation difficile à l'Euro 2012, au point de gagner la compétition. Ils avaient explosé en vol aux JO de Londres six mois plus tard. Et d'après Claude Onesta, "il est probable que nous aurions subi le même sort en nous acharnant à sauver notre Euro coûte que coûte".

Il est clair que face aux deux échéances à suivre – les Jeux de Rio (en août) et le Mondial en France (dans un an) – cet Euro polonais ne pèse pas lourd. Mais même avec l'arrière-pensée de préparer les Jeux de Rio, Onesta ne pouvait pas annoncer que son équipe allait balancer la compétition, comme il l'a expliqué au site Hors Format : "Les joueurs qui sont là, ils veulent gagner l’Euro. Cet état d’esprit concerne ceux qui n’ont encore rien gagné, mais aussi ceux qui ont tout gagné. C’est marrant, cette volonté de gagner plus que les autres. Beaucoup l’ont, cette volonté. Tu as gagné dix titres, et tu en veux un onzième." 

Le groupe français est déséquilibré

Claude Onesta n'a pas vraiment eu le choix au moment de composer son groupe en vue de la compétition. Il a pris les cadres qui n'étaient pas à l'infirmerie, et a pioché dans le vivier de petits jeunes. En terme d'expérience, le décrochage est spectaculaire.

Six joueurs d'expérience, cinq cadres intermédiaires et cinq petits nouveaux venus. De quoi préparer le futur de l'équipe de France mais pas forcément viser la victoire dans une compétition où faire tourner l'effectif est très risqué.

Les ambiances hostiles ne seront bientôt plus un problème

Dans quelle mesure la défaite face à la Pologne peut-elle être attribuée à l'ambiance "chaudron" qui régnait à la Tauron Arena de Cracovie ? A l'hymne chanté a capella par les 15 000 spectateurs debout, tout de rouge et blanc vêtus ? 

Heureusement pour les Bleus, même en cas d'Euro raté, le problème ne se posera plus pour les prochaines compétitions : l'équipe du Brésil ne passionne guère les foules et son stade n'aura rien d'un coupe-gorge aux JO. Et le prochain Mondial aura lieu à domicile, en France, devant un public conquis, qui avait porté une équipe irrégulière – celle de 2001 – au titre suprême. Jackson Richardson le reconnaissait, après le match, sur France 2 : "On avait tellement galéré avec cette équipe !"

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