Handball : Guillaume Gille succède à Didier Dinart à la tête des Bleus
C'était un secret de polichinelle, malgré le silence dans lequel s'étaient murés les pontes de la Fédération française de handball (FFHB) ces derniers jours. Après un Euro 2020 catastrophique terminé à la 14e place et une fracture consommée avec ses joueurs, Didier Dinart n'a donc pas passé l'hiver à la tête des Bleus. Le président de la FFHB Joël Delplanque et le DTN Philippe Bana ont officialisé ce mardi depuis la Maison du Handball l'éviction de Dinart de son poste de sélectionneur de l'équipe de France. Guillaume Gille, jusque-là adjoint, est propulsé N°1 pour une mission à court terme - une mission "commando et extrêmement risquée" selon le DTN - qui emmènera le nouveau patron des Bleus et ses joueurs jusqu'au tournoi de qualification olympique (TQO) pour Tokyo (du 17-19 avril à l'AccorHotels Arena de Paris).
Intronisé en 2016 pour prendre la suite de Claude Onesta après les Jeux Olympiques de Rio, Didier Dinart aura donc tenu à peine plus de trois ans sur le banc des Bleus, payant au prix fort l'élimination au premier tour de l'Euro 2020 et la contrainte de passer par un TQO pour espérer voir Tokyo et les Jeux. "Compte tenu de l'enjeu et de l'échéance, j'ai décidé que la décision de sa mise à l'écart devait être prise. Faire porter la responsabilité à Didier serait injuste. Elle est portée par tous, à commencer par moi. C'est ce que j'ai eu l'occasion de dire aux membres du staff et aux dirigeants", a affirmé le président de la FFHB Joël Delplanque
Une séparation "difficile" mais nécessaire selon le DTN Philippe Bana, pour qui l'échec de l'Euro et la confiance effritée entre joueurs et sélectionneur faisaient prendre le risque "de foncer dans le mur du tournoi de qualification olympique". "Une perte de projet et de sens collectif", "une rupture relationnelle, humaine et une incompréhension impossible à réparer" qui ont amené les dirigeants du handball français à se tourner vers une solution alternative pour les prochaines échéances.
Mission court terme pour Gille
Une solution qui porte aujourd'hui le nom de Guillaume Gille. Membre des "Costauds" puis des "Experts" des Bleus aux côtés de Didier Dinart (deux titres olympiques, autant de Mondiaux et d'Euro), il était devenu l'adjoint de ce dernier depuis 2017 après une première année comme co-entraîneur. Au cœur lui aussi des derniers échecs des Bleus, il ne s'est pas caché - comme ses dirigeants - au moment d'évoquer l'éviction de Dinart. "Vous imaginez mon état d'esprit ambigu et partagé. J'ai une pensée pour Didier qui vit une situation délicate, une situation dont nous sommes tous responsables. Faire de cet Euro l'échec de Didier Dinart est évidemment absurde", a-t-il commenté.
Entraîneur-joueur au Chambéry Savoie Handball - son équipe de cœur - lors de sa dernière saison, apprécié pour sa culture du jeu, son intelligence tactique et son palmarès, sa seule expérience de N°1 reste aujourd'hui ses deux saisons sur le banc du HBC Aix-en-Savoie en Nationale 1, entre 2014 et 2016. C'est désormais sur celui des Bleus qu'il devra faire ses preuves, pour une mission à court terme jusqu'au TQO en France en avril prochain. "On a cherché surtout le portrait de celui qui pouvait d’ici trois mois, et peut-être d’ici six mois, accompagner l’équipe vers les Jeux Olympiques", a confié le président Joël Delplanque, qui a également précisé que le nouveau staff sera communiqué dans les prochaines semaines.
C'est donc sur un siège éjectable que débarque Guillaume Gille, avec la mission de qualifier les Bleus pour les Jeux Olympiques de Tokyo. "Je me sens sous une énorme responsabilité, de relever ce défi du TQO, avec l’envie de se redresser, de retrouver de l’allant et de permettre à cette équipe de France de se préparer de la meilleur des façons pour ce tournoi de qualification", a fait savoir le nouveau sélectionneur. Un TQO qui s'annonce relevé pour la France avec la Croatie, vice-championne d'Europe, le Portugal, bourreau des Bleus deux fois lors des neuf derniers mois, et la Tunisie, vice-championne d'Afrique, au menu. Les Bleus devront terminer à l'une des deux premières places du TQO pour voir les Jeux.
Avec Hugo Monier
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