L'Espagne succède aux Experts
Les Espagnols, médaillés de bronze en 2011, ont complètement déjoué les pronostics en récitant magistralement leur leçon. Les Danois, qui pensaient que leur tour était venu après avoir échoué après prolongation (35-37) face aux Français en 2011, sont restés sans solution. Malgré leur expérience, les Danois ont été d'entrée submergés par les vagues rouges. Après cinq minutes, Ulrik Wilbek, l'entraîneur scandinave, était obligé de prendre un premier temps mort, son équipe étant déjà menée 3-0. Les Danois sont parvenus à recoller (7-8, 17e), mais ils ont brutalement sombré dans les dix dernières minutes de la première période. Enragés, les Espagnols ont continué à creuser des brèches béantes dans leur défense.
Des Danois hors-sujet
Extraordinaire depuis le début du tournoi, Niklas Landin, le gardien danois, était incapable de repousser le moindre ballon et devait même céder sa place à Jannick Green. En attaque, les Scandinaves accumulaient les tirs grossièrement ratés et les passes offertes aux mains adverses. Les Espagnols, en état de grâce au tir devant une défense apathique, filaient sûrs d'eux-mêmes sous les yeux d'un public surexcité. A la pause (10-18), tout semblait déjà joué. Mais on attendait un sursaut d'orgueil des Danois. La réaction n'est jamais venue. Au contraire, les Espagnols ont continué à maintenir le même rythme infernal (29-12, 44e) en attaque. Et en défense, Arpad Sterbik, le gardien espagnol, discret en première période, s'est mis au diapason de ses équipiers, en s'interposant sur les rares
tentatives danoises pour revenir. On n'a pas reconnu l'équipe danoise sure de son fait durant la compétition, et qui avait écoeuré la Croatie en demi-finale. On n'a surtout pas vu son habituelle mobilité et la densité qui lui avaient permis d'espérer enfin être titrée. Dans un pays qui n'a longtemps vibré que pour son équipe féminine, championne olympique en 1996, 2000 et 2004, un titre mondial aurait pu consacré définitivement le basculement vers le handball masculin, à l'occasion de sa troisième finale mondiale, sous la houlette de Ulrik Wilbek, père des succès de la sélection féminine avec laquelle il a été sacré champion olympique en 1996, champion du monde en 1997, et champion d'Europe en 1994 et 1996. Depuis 2005, le Danemark était dans une dynamique intéressante.
C'était sans compter sur cette finale ratée et sur l'énorme volonté d'une Espagne qui a su jouer juste pour enrayer la machine scandinave, une Espagne, à la recherche d'un deuxième titre mondial, et qui disposait dans cette configuration là d'un double atout: sa vaillance et le soutien du public. Et qui avait une lourde responsabilité. Celle de rendre sa fierté à un handball espagnol saigné par la crise économique, qui a vu nombre de ses joueurs fuir vers l'étranger, notamment en France. Mission accomplie pour l'Espagne qui a su ajouter la manière au résultat.
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