France-Espagne : Un choc au goût de finale avant l'heure
Claude Onesta a d’ores et déjà prévenu : ça ne va pas être joli à voir. "Les matches contre l’Espagne sont rarement splendides, concède le sélectionneur. Il ne faudra pas s’attendre à voir beaucoup d’envolées. Ce sont souvent des matches très accrochés, rugueux, pas forcément très débridés". Sorte de guerre de tranchées annoncée entre les deux meilleures défenses au monde, ce France-Espagne se présente pourtant comme la grande finale des Championnats du monde avant l’heure.
L'Espagne a "des arguments que d'autres n'ont pas"
Si le Qatar et la Pologne -qui s’affrontent dans l’autre demi-finale du jour- ont déjoué tous les pronostics, cela fait bien longtemps que la France et l’Espagne ont pris pour bonne habitude d’intégrer le dernier carré des tournois internationaux. Les Experts ont ainsi joué 11 des 13 dernières demi-finales des compétitions majeures, et la Roja, sacrée il y a deux ans sur ses terres, est la dernière nation à avoir contesté le règne tricolore.
"Elle a des arguments que d’autres n'ont pas, énonce Onesta. Dans sa profondeur de banc, elle se rapproche de nous (dix des seize joueurs présents à Doha figuraient déjà dans l’équipe consacrée il y a deux ans à Barcelone, ndlr). Elle a des joueurs confirmés, en nombre, très expérimentés, qui ont déjà gagné de grandes compétitions". Et qui ont de quoi en vouloir aux Bleus, qui les ont éliminés en quart de finale des derniers Jeux olympiques (23-22) et en demi-finale du dernier Euro (30-27), deux rencontres étouffantes d’intensité.
Le troisième épisode, ce vendredi, sera vraisemblablement du même acabit. "Ça va être un rendez-vous d’hommes forts, estime le technicien tricolore. Il y aura un long bras de fer et il faudra la valeur de l’un ou l’autre joueur pour faire basculer le match".
Karabatic puissance 1000
Thierry Omeyer, impérial depuis le début du tournoi et notamment en quart de finale contre la Slovénie, pourrait être ce joueur, même si les performances du jeune portier espagnol Gonzalo Perez de Vargas devraient équilibrer la donne. William Accambray, l’auteur du but victorieux face à l’Espagne il y a trois ans à Londres, rejouerait bien le rôle de héros d’un soir. Mais c’est une nouvelle fois sur les épaules de Nikola Karabatic que reposeront probablement les chances françaises.
Le demi-centre, qui évolue (comme Cédric Sohraindo) dans le Championnat de son adversaire, au Barça, devrait profiter de l’occasion pour passer la barre des 1000 buts en sélection (il en est actuellement à 998), accomplissement qu’il ne savourera à sa juste valeur qu’en cas de qualification. "Ils ont battu le Danemark, ils ont battu le Qatar, deux des plus fortes équipes du tournoi, souligne ‘Niko’. Je pense qu’on a encore une marge de progression et il va falloir le prouver si on veut aller en finale". Où le grand favori sera forcément le vainqueur de ce duel fratricide.
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