Bleues pâles
Largement dominées par les Norvégiennes mardi, les Bleues ont de nouveau été battues ce mercredi, par une belle équipe de Hongrie cette fois. Les Françaises n'ont jamais mené au score. Et hormis une égalisation de Katie Piéjos à 1-1, elles n'ont même jamais pu revenir à la marque. Les Hongroises se sont progressivement détachées (3-1, 6-3, 9-5, 12-7) pour atteindre la pause avec un avantage logique. Moins conquérantes et moins impliquées que leurs rivales, les filles d'Olivier Krumbholz n'ont jamais semblé disputer un match de l'Euro. Friables en défense, inoffensives même sur les ailes, elles ont déçu.
Changement de décor en tout début de seconde période: l'équipe de France accélérait et revenait à 10-13 après six minutes en deuxième mi-temps puis à 11-14 après un but d'Alexandra Lacrabère. Mais les Françaises ne réussissaient pas à recoller au score. Elles enchaînaient maladresses, mauvais choix et malchance face à une défense très agressive des Hongroises. Les cadres de la base arrière, Allison Pineau (1 but), Mariama Signaté (0) ou Camille Ayglon (1), n'ont pu trouver la faille quand Anita Bulath (5 buts) et Zita Szucsanski (4) brillaient de leur côté. Les ailières Katty Piéjos (5 buts) et Siraba Dembélé (3) et Alexandra Lacrabère sur penalties (6) ont été les seules à pouvoir tromper la vigilance de Katalina Palinger (15 arrêts sur 32 tirs) et entretenu le score pour revenir à deux buts (20-18) à 2 minutes 40 secondes de la fin. Mais Lacrabère manquait un penalty capital quelques secondes plus tard et mettait fin aux espoirs français.
Krumbholz: "On n'a pas d'attaque"
L'entraîneur de l'équipe de France de handball dames Olivier Krumbholz a dressé mercredi, après la défaite (18-21) face à la Hongrie, le constat amer que sa sélection "n'a pas d'attaque" et ne peut pas prétendre au dernier carré de l'Euro-2010.
Q: Cette défaite vous laisse un goût amer ?
R: "On peut avoir plein de regrets. On a très mal joué en attaque placée. On s'est noyé face à la défense 1-5 qui a joué de plus en plus haut. On a eu du mal à mettre le ballon là où il fallait. Au niveau offensif, il y a des joueuses qui sont inexistantes. On avait l'impression qu'on les entamait physiquement, qu'il fallait juste un peu de réussite au niveau de l'attaque mais elle n'est jamais venue. Les Hongroises ont été réalistes. On a bafouillé, manqué de lucidité en attaque. Il y a avait de la bonne volonté mais en jouant aussi mal et en perdant aussi vite ses moyens... Il n'y a pas de leaders en attaque en ce moment. Au niveau des arrières, c'est beaucoup trop terne et maladroit pour pouvoir inquiéter des équipes."
Q: Ce n'était pourtant pas une grande équipe de Hongrie...
R: "J'ai toujours eu l'impression que les Hongroises fléchissaient mais on ne met pas de buts. On met 18 buts mais toutes les équipes en mettent au minimum 25... On n'a pas d'attaque. Ce n'était pas une grande équipe de Hongrie mais il y avait une bonne Palinger (la gardienne hongroise) qui a fait ce qu'elle avait à faire pour ne pas nous laisser revenir. Même si ce n'est pas une grande équipe de Hongrie, leurs joueuses sont meilleures que les Françaises, c'est clair."
Q: Pouvez-vous encore espérer atteindre votre objectif des demi-finales ?
R: "Logiquement non. Il faut être réaliste, on ne peut pas parler de demi-finales alors qu'on est aussi médiocre dans le jeu. En plus, on a été impacté psychologiquement, physiquement. Tâchons de nous qualifier contre la Slovénie (vendredi), ce qui ne sera pas facile, et de montrer un autre visage. Même s'il y a de la bonne volonté, un sportif de haut niveau doit être beaucoup plus solide que ça, on est beaucoup trop fragile dans des choses simples comme le maniement du ballon ou le jeu sans ballon. Les adversaires ont compris qu'on était une proie facile. On est une équipe jeune, ça s'est vu. C'est un dur apprentissage."
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