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Grosse frayeur pour Nadal

Rafael Nadal a été poussé dans ses ultimes retranchements ce mardi sur le Court Philippe-Chatrier. L’Espagnol s’en est sorti en cinq sets (6-4, 6-7(2), 6-7(2), 6-2, 6-4) et plus de quatre heures de jeu contre un très costaud John Isner. Il reste en course pour une sixième couronne à Paris et retrouvera au 2e tour son compatriote Pablo Andujar.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Rafael Nadal inquiet

L'Espagnol n'a subi qu'une seule défaite dans sa carrière à Roland-Garros (pour 38 victoires): en 2009 face au Suédois Robin Söderling en 8e de finale. Il n'avait, avant de rencontrer Isner, perdu que dix sets à Roland-Garros. Le dernier joueur à lui avoir pris un set au 1er tour d'un tournoi du Grand Chelem était l'Australien Alun Jones, à l'US Open 2007. Nadal n'avait concédé jusque-là que quatre sets au 1er tour d'un Grand Chelem. John Isner, une tour de 2,06 m dotée d'un immense service mais pas maladroit dans le jeu, est passé tout près de marquer une nouvelle fois l'histoire, comme il l'avait déjà fait à Wimbledon en 2010.

Rafael Nadal a bien entamé la rencontre. Plus incisif que son rival, le Majorquin profitait également du grand nombre de fautes adverses pour gérer tranquillement son affaire et se contenter d’un break (6-4). Il semblait en mesure d’en faire de même dans la seconde manche, menant 4-2. Mais un jeu de service étrange (avec des fautes inhabituelles et deux bandes de filet en faveur d’Isner qui n’en demandait pas tant) permettait à l’Américain de revenir dans le match. Et surtout d’y croire. Le géant surpuissant se mettait à claquer des aces et à monter au filet derrière des accélérations de coup droit impressionnantes. 

Nadal contrarié

Il arrachait un jeu décisif et se montrait tout simplement irrésistible dans celui-ci (7-2). Bis repetita au troisième acte : Isner rivalisait en puissance avec le quintuple vainqueur de Roland et commençait à croire en son étoile. Malgré quelques alertes, il continuait à tenir son engagement en servant le plomb aux moments propices. Il dominait nettement le tie break pour passer devant au tableau d’affichage (7-2). Sa grande carcasse lui donnait une envergure idéale pour empêcher Nadal d’ajuster efficacement ses passings.

Le numéro 1 mondial parvenait à s’emparer du service adverse dès le début du quatrième (1-1). Il faisait la course en tête (3-1 puis 5-2) pour tenter d’aller disputer son premier cinquième set à Paris. Pari réussi puisqu’il gagnait finalement cette manche (6-2) sans coup férir. Qu’allait nous réserver le dernier acte ? Le public du Central se posait la question d’autant que John Isner avait l’avantage d’engager en premier. Cela ne perturbait pas l’Espagnol qui breakait très vite (à 1 partout). Le plus dur était fait pour le maître des lieux enfin porté par le public. Nadal concluait finalement la manche sur le score de 6 jeux à 3. Il poussait manifester sa joie et pousser un ouf de soulagement. Il venait d’échapper au pire.

Réactions

Rafael Nadal : "Je n'ai eu qu'une balle de break contre moi. Mais je n'ai pas bien joué les tie-breaks. J'étais beaucoup trop nerveux. Le reste du match j'ai essayé de contrôler, sans jouer de manière fantastique. C'est le 1er tour, je ne m'attendais à rien de différent. Quand vous rencontrez un joueur comme ça, vous êtes sous pression constamment. Au quatrième set, il était très important pour moi de le breaker. J'étais sous pression. Je savais que j'étais en grand danger si j'allais au tie-break. Au 5e set, je savais qu'il n'y avait pas de tie-break. Je me sentais un peu plus confiant pour cette raison. J'ai joué mon meilleur jeu quand je l'ai breaké au 5e. J'ai beaucoup de pression, car ce tournoi est très important pour moi. Jouer ce genre d'adversaire est très difficile quand le match est serré".

John Isner : "J'y croyais, sinon je ne serais pas entré sur le court. Mais je n'ai encore jamais vu quelqu'un jouer au tennis comme lui dans les quatrième et cinquième sets. J'ai vu pourquoi il est le N.1 et l'un des meilleurs joueurs de tous les temps. Sur la fin j'ai failli m'évanouir, je n'avais plus rien dans les jambes. Dans les deux derniers sets, il a très bien servi, il n'a plus fait d'erreurs, il ne m'a rien donné. Avant le match je ne savais pas à quoi m'attendre. J'avais besoin d'une étincelle, elle est arrivée quand j'ai +débreaké+ au deuxième set, ça m'a donné beaucoup de confiance. Cela faisait un moment que je n'avais pas joué comme ça. Je sentais que lorsque j'avais le contrôle de l'échange, j'étais bien. L'idée était d'attaquer le plus possible, d'abréger les points et de finir au filet, pour le meilleur ou le pire. Mon service me permet d'avoir beaucoup de points gratuits, plus que la majorité des joueurs, ce qui aide pas mal. Les points faibles de Nadal ? Je ne sais pas s'il en a, il n'a perdu qu'un match ici dans toute sa carrière."

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