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Vidéo "C'était un moment pour réfléchir à la France différemment" : Lilian Thuram à propos de la Coupe du monde de foot 1998

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Article rédigé par France 2
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"On ne naît pas raciste, on le devient. Cette vérité est la pierre angulaire" de la Fondation Lilian Thuram - Education contre la racisme que le champion du monde 1998 a créée. Le footbaleur, qui a marqué deux buts historiques contre la Croatie en demi-finale, ne cesse de s’adresser aux jeunes dans les établissements scolaires… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 30 juin.

"Chacun de nous se souvient de cette Coupe du monde [1998] parce qu’on a vécu des émotions tellement puissantes. Cela fait que l’on se sent lié. On a partagé des moments de bonheur. Sur ce partage de moments de bonheur, on peut se demander pourquoi on se regarde comme on se regarde. Peut-être que l’on pourrait se regarder différemment, construire des choses ensemble. C’est ça qui est fort dans cette Coupe du monde. C’était un moment pour réfléchir à la France différemment", dit Lilian Thuram, ancien arrière droit de l’équipe de France championne du monde au magazine "13h15 le samedi".

Le footballeur le plus capé de l’histoire du Onze tricolore masculin, avec 142 sélections, est entré dans la légende en marquant les deux buts français contre la Croatie (2-1) en demi-finale de ce Mondial. Avec les deux seuls buts de sa carrière en équipe nationale, il a ouvert les portes de la finale aux Bleus d’Aimé Jacquet. "On ne naît pas raciste, on le devient. Cette vérité est la pierre angulaire" de la Fondation Lilian Thuram - Education contre la racisme qu’il a créée en 2008. L’ex-défenseur central en club ne cesse d'aller à la rencontre des jeunes dans les établissements scolaires.

Le ballon est rond... comme la Terre

Ce jour-là, Lilian Thuram se rend à nouveau dans un collège pour perpétuer l’esprit de "France 98", car la magie unificatrice de ce Mondial a été de courte durée. Vingt ans plus tard, le "vivre ensemble" reste une lutte de chaque instant. "Comment doit-on réagir si nous sommes témoin d’un acte raciste", demande un jeune à l’ancien footballeur. "La première des choses, c’est déjà d'aider la personne qui se fait insulter, violenter. Après, il faut aller voir l’autre personne pour lui dire que ce qu’elle fait n’a pas de sens, lui répond-il. Et pourquoi cela arrive-t-il en fait ? demande l’ancien numéro 15 des Bleus aux élèves."

Et si la réponse se trouvait dans cette carte du monde dont il se sert pour une petite démonstration. On la tourne et retourne dans tous les sens… Mais dans quel sens faut-il la regarder ? "Vous avez déjà vu un ballon de foot ? Vous êtes sûrs ? Est-ce qu’on peut dire qu’un ballon de foot est à l’envers ?" La  jeune assemblée répond en choeur par la négative. Eh oui, il est rond… comme la Terre. "Le racisme, c’est toujours un point de vue, précise alors Lilian Thuram. Il faut vous questionner les enfants pour pouvoir réfléchir différemment." Les différences, c’est comme si elles avaient été abolies ce 12 juillet 1998, quand le football a supplanté tout le reste.

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