Sportifs, tweeter n'est pas jouer
Petit guide à l'usage des nombreux champions qui gazouillent sur le site de microblogging.
Sur Twitter, il y a des acteurs, des chanteurs, des politiques mais aussi des sportifs. Des champions qui "balancent" sur la Toile autant qu'ils débitent de la langue de bois quand on leur tend un micro.
Mais, à l'image du footballeur brésilien Neymar, qui vient de verser plus de 4 400 euros de dédommagement à un arbitre qu'il avait traité de "voleur" sur Twitter, ce formidable outil de communication demande un peu de prudence.
Petit guide à l'usage du sportif qui veut soigner sa réputation sur le site de microblogging.
• S'en prendre aux arbitres
Qui ? Le joueur de Liverpool Ryan Babel avait tweeté un photomontage de l'arbitre Howard Webb avec le maillot de Manchester United, coupable à ses yeux d'avoir expulsé injustement son équipier Steve Gerrard contre les Red Devils. Commentaire de Babel : "Et on dit que c’est le meilleur arbitre ? C’est une blague ?"
Verdict ? Babel s'en est moins bien tiré que Neymar, avec 12 000 euros d'amende.
• Envoyer des messages coquins à sa maîtresse
Qui ? Le gardien d'Arsenal, Wojciech Szczesny. La charmante demoiselle avec qui il avait une liaison dans le dos de sa compagne a voulu se venger en tweetant une photo de lui accompagné de son numéro de téléphone. Et invité tous ses abonnés Twitter à diffuser massivement le message..
Verdict ? Un nouveau numéro de portable pour Szczesny. Et peut-être une nouvelle compagne ?
• Afficher ses velléités de transfert
Qui ? L'attaquant anglais de Tottenham Darren Bent (un des joueurs qui a coûté le plus cher en cumulé tant il a changé de clubs) a exprimé sur son compte Twitter sa volonté d'aller jouer à Sunderland.
Verdict ? Une amende de 100 000 euros et… un transfert à Sunderland le mois suivant.
• Prendre position sur des sujets de société
Qui ? Rio Ferdinand, défenseur central de Manchester United et de l'équipe d'Angleterre, a publiquement pris position contre les propos maladroits du président de la Fifa sur le racisme sur le terrain.
Verdict ? C'est trop rare, alors que ça ne prend que deux minutes et 140 caractères.
• Raconter ses soirées télé
Qui ? L'influence des télé-crochets britanniques sur les joueurs de Premier League n'est plus à prouver. Ainsi, les jeunes pousses d'Arsenal Jake Wilshere et Wojciech Szczesny passent leurs samedi soir ensemble devant "X-Factor", rapporte l'édition britannique du quotidien Metro. Certains footballeurs se sont d'ailleurs plaint que l'émission finit trop tard lorsqu'ils ont le match le lendemain.
Verdict ? C'est toujours mieux que d'aller écluser des pintes au pub du coin et se retrouver en photo le lendemain dans les tabloïds.
• Balancer des infos sur la composition de l'équipe
Qui ? En 2009, un joueur de cricket australien a divulgué sur Twitter sa non-sélection dans l'équipe nationale. Dernièrement, c'est le rugbyman Imanol Harinordoquy qui n'a pas caché sa déception d'avoir été écarté d'un match de poule de l'équipe de France.
Verdict ? Une sévère réprimande, dans le pire des cas. Et de temps en temps une interdiction de tweeter, comme l'équipe de France pendant le Tournoi des VI Nations ou encore les footballeurs espagnols et anglais lors du Mondial 2010.
• Régler ses comptes
Qui ? Ils sont nombreux :
- en frontal : la guéguerre entre Jean-Michel Larqué, consultant et ancien Vert, et Jérémie Janot, gardien de Saint-Etienne, a fait les choux gras de la presse spécialisée, comme le rapporte ici Eurosport ;
- en détourné : le footballeur brésilien Kaka avait dû fermer le compte Twitter de son épouse, qui ne se gênait pas pour critiquer l'entraîneur de son mari ;
- en mode "courant alternatif" : Lance Armstrong alterne les tweets tièdes sur sa fondation et les attaques véhémentes contre les journalistes cherchant à prouver qu'il s'est dopé.
• Câjoler ses fans
Qui ? Andy Murray, qui affiche sur son sac de sport les messages que lui laissent ses fans sur Twitter.
Verdict ? Ça fait plaisir, mais ça peut coûter cher. Pour fêter son 100 000e abonné, le footballeur gallois Robbie Savage a offert en décembre 2010 une soirée tous frais payés à l'un de ses fidèles lecteurs.
• Parler de son physique
Qui ? Au mois de juin, le bruit courait que l'attaquant de Manchester United Wayne Rooney, déjà dégarni à 25 ans, s'était fait poser des implants capillaires. C'est sur Twitter que le champion a confirmé la nouvelle. Avec la légende suivante : "Voilà ma tête. Ça aura poussé dans quelques mois. Encore un peu sanguinolant."
Verdict ? Vu ce que ça lui a coûté (près de 30 000 euros, d'après Implant Cheveux.fr), il aurait tort de ne pas s'afficher avec sa nouvelle crinière.
• La jouer philosophe
Qui ? Joseph Barton, joueur des Queen's Park Rangers est aussi métaphysique sur le site de microblogging que brutal sur le terrain. Mais entre le récit de son transfert, sa remarque pas très sympa au sujet de la mort du sélectionneur gallois Gary Speed, qui s'est suicidé dimanche 27 novembre et ses citations du romancier anglais George Orwell ("A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire."), suivre son compte vaut le détour.
Le hockeyeur canadien Paul Bissonnette est une véritable star. Premièrement, parce qu'il détient le record du nombre de bagarres en National Hockey League pour un joueur en activité (56), et deuxièmement parce qu'il tweete des propos cosmiques et a le chic pour dénicher et partager des photos improbables.
En 2010, le joueur a pourtant fermé son compte Twitter après une blague de mauvais goût à l'endroit d'un joueur de hockey russe, qu'il avait traité de "communiste".
Mais "Biz Nasty" a rapidement retrouvé son réseau social préféré. Du coup, des banderoles à la gloire de son compte Twitter fleurissent dans les tribunes.
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