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L'AC Milan s'arrête de jouer après des chants racistes

Cela devient malheureusement une pratique courante dans les stades de football, et les joueurs sont souvent démunis face à ce fléau. Cette fois, les joueurs de l'AC Milan AC ont pris la décision de quitter le match amical qu'ils disputaient face à une équipe de D4 italienne, après avoir entendu des chants racistes monter des tribunes.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Voir la scène en vidéo (You Tube)

Une demi-heure après le coup d'envoi, et après avoir déjà entendu quelques insultes racistes venant des supporters de Pro Patria, Kevin-Prince Boateng a stoppé net son action, a enlevé son maillot et pris la direction des vestiaires. Le joueur a aussitôt été suivi de ses coéquipiers de l'AC Milan, parmi lesquels M'Baye Niang, Emanuelson et Sulley Muntari qui avaient été également insultés lors de la rencontre. "C'est une honte qu'il arrive encore des choses pareilles", a alors écrit Boateng sur un réseau social.
"Je suis très déçu et attristé mais je pense qu'il s'agissait d'une bonne décision de ne pas revenir sur le terrain, par respect pour nos joueurs et pour tout autre joueur de couleur de n'importe quelle autre division", a expliqué l'entraîneur du Milan, Massimiliano Allegri. "Il faut que ces gestes d'incivilité cessent. Il faut que l'Italie devienne un peu plus civilisée et un peu plus intelligente", a-t-il ajouté.

Mais à en juger par la réaction du maire de Busto Arsizio, il est des valeurs qui ne sont pas partagées par tous les êtres sensés. Gigi Farioli, a ainsi qualifié la  réaction de Boateng d'"inappropriée". "Il a tiré un ballon à 200 km/h contre un  supporteur", a estimé le maire de la bourgade située à une quarantaine de kilomètres de Milan. Il a même affirmé qu'il revenait à l'arbitre de tenter de  mettre fin aux agissements des supporteurs, puis d'exclure Boateng.

Des sanctions dérisoires

En septembre dernier, l'UEFA avait ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre de la Lazio Rome dont les supporteurs -coutumiers du fait- avaient lancé des cris de singe en direction de trois joueurs noirs de Tottenham. Mais ces actes de racisme ne concernent pas uniquement le football italien. En février dernier, le club de Porto avait été condamné à verser une amende de 20 000 euros suite à des chants racistes proférés à l'encontre de l'attaquant de Manchester City, Mario Balotelli.

En France, des clubs tels que le Paris Saint-Germain ou encore Bastia avaient également été confrontés à ce genre de manifestations aussi scandaleuses que condamnables. Selon le réglement de l'UEFA, et aussi surprenant que cela puisse paraître, les joueurs n'ont théoriquement pas la possibilité de quitter le terrain. Les sanctions -très rares- qui peuvent aller jusqu'à l'exclusion d'une compétition, ne sont infligées qu'après la plainte d'un club, et ne se limitent la plus grande partie du temps qu'à des rappels à l'ordre ou des amendes dérisoires.


Ce que dit le règlement de l'UEFA:

Article 11 bis Discrimination et comportements apparentés
1
Celui qui porte atteinte à la dignité d’une personne ou d’un groupe de personnes, par quelque moyen que ce soit, en raison de sa couleur, de sa race, de sa religion ou de son origine ethnique, sera sanctionné d’une suspension pour cinq matches ou pour une durée à déterminer. S’agissant des associations membres, des clubs et de leurs officiels, la suspension pourra, selon les circonstances, être remplacée par une amende.
2
L’association membre ou le club dont un ou plusieurs supporter(s) se comporte(nt) de la manière décrite au premier alinéa sera sanctionné(e) d’une amende de EUR 20 000. 
3
Si les circonstances l’exigent, l’instance disciplinaire compétente peut prononcer des sanctions additionnelles à l’encontre de l’association membre ou du club responsable, telles que l’obligation de jouer un ou plusieurs matches à huis clos, la suspension de stade, le forfait, la déduction de points ou l’exclusion de la compétition. 
4
La propagande idéologique sous toutes ses formes est interdite. En cas d’infraction à cette disposition, les alinéas 1 à 3 s’appliquent.

Article 11 bis Discrimination et comportements apparentés
1
Celui qui porte atteinte à la dignité d’une personne ou d’un groupe de personnes, par quelque moyen que ce soit, en raison de sa couleur, de sa race, de sa religion ou de son origine ethnique, sera sanctionné d’une suspension pour cinq matches ou pour une durée à déterminer. S’agissant des associations membres, des clubs et de leurs officiels, la suspension pourra, selon les circonstances, être remplacée par une amende.
2
L’association membre ou le club dont un ou plusieurs supporter(s) se comporte(nt) de la manière décrite au premier alinéa sera sanctionné(e) d’une amende de EUR 20 000. 
3
Si les circonstances l’exigent, l’instance disciplinaire compétente peut prononcer des sanctions additionnelles à l’encontre de l’association membre ou du club responsable, telles que l’obligation de jouer un ou plusieurs matches à huis clos, la suspension de stade, le forfait, la déduction de points ou l’exclusion de la compétition. 
4
La propagande idéologique sous toutes ses formes est interdite. En cas d’infraction à cette disposition, les alinéas 1 à 3 s’appliquent.

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