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Fan de Lavillenie, Cédric Klapisch a aussi pratiqué la perche, il s'est confié à Nelson Monfort

Nelson Monfort a pris des nouvelles du cinéaste Cédric Klapisch encore confiné. L'occasion de parler de ses projets et d'évoquer son travail avec Renaud Lavillenie, "Élévation", et le clip qu'il a réalisé récemment avec le personnel de l'opéra de Paris.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Comment vivez-vous ce confinement, Cédric ?
Cédric Klapisch : "Comme tout le monde je dirais ! C'est tellement étrange, je n'arrive pas à croire que cela fait deux mois que je suis stationné chez moi."

Avez-vous mis en pause des projets ?
CK :
"C'est plutôt bien tombé pour moi puisque j'étais en train d'écrire. Mon ami réalisateur et romancier Santiago Amigorena me dit que lorsque l'on écrit, on est confiné à vie. Si je tournais ou sortais un film, ça serait horrible ! Je sais qu'il y a une trentaine de tournages arrêtés en ce moment. J'ai vraiment de la chance."

Qu'écrivez-vous ?
CK :
"J'écris en parallèle une série télévisée et un long métrage, ce sont deux productions différentes. Suivant les journées, je passe de l'un à l'autre."

Racontez nous comment s'est passé le tournage de : "Élévation" ?
CK :
"Dès le premier jour, Renaud Lavillenie bat le record du monde à Donetsk ! C'était incroyable. Cela a marqué le reste du documentaire. C'est un film sur cette journée-là, on a décidé de le centrer sur cet événement. C'était vraiment magique."
 

Comment êtes-vous entré en contact avec lui ? Qui vous a donné l'idée ?
CK :
"J'ai pratiqué l'athlétisme quand j'étais petit, de 11 à 18 ans. Sur les six dernières années, je sautais à la perche. C'est un ami, le producteur du film, qui nous a mis en relation. On s'est bien entendu directement, il m'a proposé de venir à Donestk, et ça a commencé comme ça. Sinon, il était étonné qu'un cinéaste ait réalisé du saut à la perche !"

C'est ce que j'allais vous demander ! Quel était votre record ?
CK :
"4m60 ! J'étais entraîné par Maurice Houvion qui était entraîneur de l'équipe nationale. J'étais entouré de personnes très fortes dans cette discipline. J'ai pu faire une compétition avec Thierry Vigneron, qui a été lui-même recordman du monde plus tard. Mais je voyais bien que je n'avais pas le niveau des athlètes autour de moi."

C'est une performance très correcte en décathlon par exemple.
CK
: "Oui, tout à fait."

"On peut faire un film en étant à distance"

Comment s'est passé le contact avec les danseurs de l'Opéra de Paris ?
CK :
"J'étais déjà en relation avec eux, un des projets que je réalise est avec des danseurs. Il y a une dizaine d'années j'avais déjà terminé un documentaire sur eux qui se nomme "L'espace d'un instant" avec un portait d'Aurélie Dupont. Ils cherchaient à fabriquer un projet comme cela avait pu se réaliser à l'Opéra de Rome ou celui de Berlin. J'ai accepté de m'en occuper. Mais ça s'est vraiment réalisé en télétravail ! Chaque danseur s'est filmé chez lui, j'avais donné des consignes de plans de caméra. Le montage, ensuite, s'est accompli en appel vidéo avec la monteuse habitant dans le sud-ouest. C'était amusant, puisque tout s'est réalisé à la maison. On peut faire un film en étant à distance."

Ce clip sur la Danse des Chevaliers (n°13) extrait de la partition de Roméo et Juliette de Serguei Prokofiev a eu une diffusion internationale.
CK :
"Le film est devenu viral, il a été réalisé pour remercier les soignants et pour ceux qui continuent de travailler. Rapidement, on a reçu des appels de journalistes étrangers provenant d'Angleterre, du Canada, du Japon, de l'Allemagne. Beaucoup de journaux télévisés ont diffusé le film. C'est fou comme cela s'est répandu !"

Pensez-vous qu'en sortie de confinement, il y aura un appétit pour le spectacle ?
CK :
"Le seul point positif de ce confinement est que ça nous met les yeux sur l'essentiel. On a bien vu qu'il fallait se concentrer sur manger, bouger. Être enfermé chez soi créé un besoin de solidarité. Par exemple le fait que le football n'existe plus, qu'est-ce que cela change ? Même chose pour le cinéma, le spectacle… Le manque de ces choses provoque le besoin. Lorsque l'on va sortir, on verra à quel point ces choses sont importantes pour nous."

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