MU-Arsenal: les "enfants" ont grandi
Dans l'antre du "théâtre des rêves", le spectacle pourrait bien tourner au cauchemar pour les Red Devils. Tristes huitièmes de Premier League, ils reçoivent les Gunners d'Arsenal, qui, cette saison, dégainent comme trop rarement depuis le milieu des années 2000, et leur dernier titre de champion en 2005. Un alliage quasi parfait entre talent et expérience, jeu offensif et (enfin) belle assise défensive. Du côté des pensionnaires d'Old Trafford, la transition après le départ à la retraite de Sir Alex Ferguson (à la tête de la formation mancunienne depuis près le 30 ans), s'opère toujours dans la douleur, en dépit de leurs deux victoires récentes contre Stoke (3-2) et Fulham. Dans le même temps, Arsenal triomphe aisément de Liverpool (2-0) et conforte son avance au classement en alignant une huitième victoire en dix matches de Premier League. Pas franchement comparable.
Arsenal : Une "équipe d'enfants", vraiment ?
D'aucuns traitaient Arsène Wenger de fou, ou passaient leur temps à pointer du doigt une politique sportive tournée vers l'éclosion de jeunes talentueux, quitte à faire l'impasse sur les résultats. Les départs successifs de Thierry Henry, Fabregas, Samir Nasri, et plus récemment Robin Van Persie, ont été tour à tour décriés, perçus comme des choix malvenus, ou pire, comme une volonté inavouée de ne pas vouloir gagner. En mai 2009, alors que Manchester United, infligeait un sévère 3-1 à Arsenal en demi-finale de la Champion’s League, l'éloquent Patrice Evra affirmait même : "c'est le résultat logique d’une rencontre entre onze hommes et onze enfants. En football, ce n’est pas tout de bien jouer au ballon, il faut gagner des titres”, ajoute le latéral de l’équipe de France. Avant d'en rajouter une couche un an plus tard :“pour moi, Arsenal c'est un centre de formation de football". Loin de nous l'idée de vouloir faire son procès, mais Evra et ses partenaires doivent régulièrement s'en remettre à Januzaj, jeune belge de 18 ans, pour remporter leurs rencontres dans les toutes dernières secondes (double buteur contre Sunderland, et décisif contre Stoke). La jeunesse, ça a parfois du bon.
Quatrième de Premier League la saison dernière, Arsenal ne progressait pas vraiment. Toujours pas de titres, toujours autant de railleries essuyés. Et puis, Wenger a accepté de mettre la main au porte monnaie. Et Ozil a rappliqué (45M€)
A l'assaut d'Old Trafford
Réduire la forme olympique des Gunners à l'arrivée de Mesut Ozil serait un jugement considérablement réducteur. Autour du meneur allemand, Cazorla, Wilshere, Ramsey sont tout aussi décisifs. Mais l'ancien du Real Madrid a cette faculté à rendre les autres meilleurs, sans parler de son coup de rein dévastateur, et de ses passes millimétrées à la pelle. Devant Giroud enfilent les buts comme des perles (8 en 16 matches, toutes compétitions confondues), et derrière Koscielny et Mertesacker sont enfin au niveau.
Mais certains matches ne répondent plus de la forme actuelle. Les chocs entre Manchester United et Arsenal, véritables "classiques" de la Premier League aboutissent bien souvent à des scores un peu fous ( comme le 8-2 en faveur des Red Devils en 2011), et tournent quasiment systématiquement à l'avantage des Mancuniens depuis le milieu des années 2000. Pire, Arsenal n'a plus gagné à Old Trafford depuis 2006, soit 7 ans de défaites dans le "théâtre des rêves".
En triomphant des Red Devils cet après-midi (17h10), les Gunners enverraient un message. Ils montreraient à l'Angleterre qu'ils ont bien grandi, et qu'il faudra compter sur eux pour les prochaines saisons. Et compte-tenu de la forme des Mancuniens, c'est aujourd'hui ou jamais.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.