L'OM renversant !
L'OM avait les cartes en mains avant le coup d'envoi. Une victoire à Dortmund lui permettait de prolonger l'aventure en Ligue des Champions. Un nul ou même une défaite étaient même également envisageables mais les Marseillais n'ont pas eu besoin de ces jokers. Prévenus du succès de l'Olympiakos qui se dessinait face à un Arsenal déjà qualifié et qui avait aligné son équipe B, les Marseillais n'avaient d'autre choix que la victoire et ont su forcer leur destin pour signer une des plus belles pages de leur histoire européenne. Mais que ce fut dur...
Une cote en baisse
Didier Deschamps (entraîneur de Marseille) "Le foot c'est merveilleux. On était en très mauvaise posture, on a fait une première mi-temps très, très difficile. On est passé tout près de n'avoir rien du tout, c'est une grosse performance collective. C'est un match qui restera très important dans l'histoire de l'OM avec la fierté d'être deux années de suite en 8e de finale."
Si L'OM donne l'impression, dans un premier temps, de dominer son sujet, l'image est trompeuse et s'estompe rapidement au fil des minutes. Timides, voire craintifs, les Marseillais reculent dangereusement face à un adversaire qui commence à mettre en place le jeu qui l'a sacré champion d'Allemagne la saison prochaine. Pilotée par le jeune Götze, la machine Borussia accélère brusquement et finit par pousser son adversaire dans le décor dès la 24e minute. Profitant de l'incroyable passivité de la défense française, B?aszczykowski joue des coudes et marque dans un trou de souris (1-0, 24e). Les affaires phocéennes vont mal, et ce d'autant plus que l'Olympiakos mène déjà 1-0 face à Arsenal à ce moment-là... La cote olympienne chute encore plus quelques minutes plus tard quand M'Bia, auteur d'un pied très haut dans sa surface, touche au visage le malheureux Kehl, qui doit sortir, le visage en sang, sur une civière. Penalty on ne peut plus logique et transformé tranquillement par le défenseur Hummels (2-0, 32e). Et, comble de malheur, Olympiakos inscrit, quasiment dans le même temps, un second but face à Arsenal. Quand ça ne veut pas sourire...
Pourtant, et ce n'est pas le moindre des mérites des hommes de Didier Deschamps, ces derniers ne baissent pas les bras et, avec un maximum de réussite, ils parviennent à se relancer quand tout semblait plié. Un bon travail d'Amalfitano sur la droite, un centre précis de l'ex-Lorientais au second poteau pour la tête de Loïc Rémy qui réduit le score juste avant la pause ! Ce but, en même temps qu'il relance l'OM, coupe sacrément les jambes des joueurs du Borussia, qui doivent de nouveau marquer trois nouveaux buts s'ils veulent se qualifier. Regonflés à bloc au retour des vestiaires, les Marseillais tentent d'égaliser mais ces bonnes intentions se heurtent à la réalité du terrain où, malgré la légère démobilisation allemande, les partenaires d'un Lucho transparent, et remplacé, peinent à faire la différence individuellement et collectivement. Mais il suffit d'un coup de tête, et d'un coup de génie pour transformer une sortie sans gloire en un match historique.
Et Valbuena entra...
Les dix dernières minutes de cette dernière journée sont épiques. C'est tout d'abord André Ayew qui égalise d'un coup de tête puissant qui vient se ficher sous la barre de Weidenfeller (2-2, 85e). Puis, à Athènes, Olympiakos se détache définitivement face aux Gunners, qui étaient un temps revenus au score, faisant croire à un miracle aux Marseillais, puisqu'un nul entre Grecs et Anglais qualifiait le club français. Il n'en sera rien à cause de ce troisième but qui place l'OM seul face à son destin. C'est là que Mathieu Valbuena intervient. Placé sur le banc en début de match, comme souvent ces derniers temps, "Petit Vélo" rentre à la 73e minute le mors aux dents et, sur un exploit personnel dont il a le secret, il enchaîne sur son côté gauche un râteau et une frappe enroulée dans le filet opposé somptueuse (2-3, 87e) ! Grâce à cet exploit impensable quand l'OM était mené 2-0, les Phocéens se retrouvent en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, au grand dam de l'Olympiakos, reversé en Ligue Europa. "Accessoirement", le club olympien est assuré d'encaisser le chèque de 4 millions d'euros promis aux 16 équipes qualifiées pour la suite de la compétition. Quand on dit que la victoire n'a pas de prix...
Jürgen Klopp (entraîneur de Dortmund): "Cette rencontre reflète notre parcours en Ligue des champions. On a débuté comme prévu avec de la discipline et de la tranquillité et de flexibilité. C'est de façon méritée qu'on a mené 2 à 0, après on prend ce but sur un centre évitable, Rémy est mieux placé que nos défenseurs. C'était assez sévère car il n'y avait pas eu beaucoup d'occasions pour Marseille au préalable. Le 2 à 1 aurait bien reflété la physionomie du match et finalement l'OM sans trop forcer son talent offensif a marqué deux autres buts. C'est dur mais c'est comme ça qu'on a joué toute cette Ligue des champions."
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