Football : l'Olympique lyonnais convoqué au tribunal pour "discrimination sexuelle"
L'Olympique lyonnais est convoqué au tribunal le 27 septembre pour "discrimination sexuelle" après la plainte d'une ancienne footballeuse, passée par le centre de formation du club, a appris France Inter. Elle dénonce le fait de ne pas avoir été protégée par la même convention de formation que les garçons.
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Maryam [prénom d'emprunt], intègre le centre de formation de l'OL en 2017, à l'âge de 15 ans. Très vite, l'adolescente repère une différence : "Les garçons qui étaient en classe avec moi avaient un contrat. Il y avait 'aspirant', 'stagiaire' ou même 'professionnel' alors que nous, les filles n'avions pas ça". Cette ancienne footballeuse dit avoir été finalement remerciée par un simple coup de téléphone à la fin de la saison. Elle soupçonne le club de lui faire payer le fait d'avoir dénoncé des agressions sexuelles par un encadrant. Une enquête judiciaire est en cours sur ce sujet et l'homme a, depuis, été mis en examen. De son côté, l'Olympique lyonnais invoque de mauvais résultats sportifs.
Mais c'est sur le volet discriminatoire que l'OL est mis en cause : pas de convention de formation pour les footballeuses, tandis que leurs homologues masculins bénéficient de toutes les garanties d'encadrement nécessaires, tant pour leur évolution sportive qu'en ce qui concerne leur scolarité. La jeune femme a déjà saisi la Défenseure des droits, qui a conclu qu'il y a bien eu discrimination.
Un "vide juridique" pour les filles à la FFF
Vincent Ponsot, le directeur général du football à l'OL explique qu'aucune convention n'était alors prévue pour les filles au niveau de la Fédération française de football. Ce que le tribunal judiciaire de Lyon dans sa composition civile, saisi en vue de faire réintégrer Maryam à l'OL, a qualifié de "vide juridique", jugeant que le club n'avait "fait qu'appliquer stricto sensu les dispositions légales et réglementaires".
"Le club profitait de cette absence juridique pour rompre le contrat comme il le souhaitait, sans lettre recommandée ni de délai de prévenance", dénonce Slim Ben Achour, l'avocat de l'ancienne joueuse. Il accuse le club de ne pas avoir "satisfait aux obligations qui pesaient sur lui, c'est-à-dire permettre sa réinscription dans des conditions favorables dans une école, retrouver un club".
"Avec tout ce que l'on fait pour le football féminin depuis des années, nous avons très mal vécu de nous retrouver attaqués sur ce terrain-là"
Vincent Ponsot, le directeur général du football à l'OLà France Inter
"Nous considérons être un centre de formation mixte, où garçons et filles s'entraînent régulièrement ensemble", réagit Vincent Ponsot.
En juin dernier, la ministre des Sports a pris un arrêté afin que soient mis en place des accords encadrant le début de carrière des jeunes filles. Vincent Ponsot affirme que l'Olympique lyonnais demande "depuis longtemps" la mise en place de conventions et demande à "laisser du temps à la FFF", en l'occurrence celui de discuter avec les différentes instances représentatives pour la mise en place concrète des accords encadrant le début de carrière.
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