Les cinq chantiers qui attendraient Michel Platini une fois élu
Mettre fin aux affaires
Si Michel Platini se présente pour la présidence de la FIFA, c’est qu’il n’a plus le choix. "Il y a des moments où vous devez prendre votre destin en main. Je suis arrivé à l’un de ces moments décisifs", a-t-il écrit dans son communiqué qui a officialisé sa candidature. La FIFA, la plus haute instance du football mondial, est en danger, en proie à la corruption et aux affaires. Dix membres du comité exécutif de la FIFA ont été mis en examen et Sepp Blatter, devant l’ampleur du scandale, a fini par démissionner quatre jours après avoir été réélu pour un cinquième mandat. Platini, s’il est élu le 26 février prochain, devra tout changer et rétablir une certaine transparence au sein d’une institution où le grand flou a toujours régné. C’est sur ce terrain qu’il sera attendu et épié. Ces détracteurs ont déjà fait savoir qu’il n’était pas le bon candidat pour cela et ressortent son passé de vice-président de la FIFA pendant huit ans. "Platini n'est pas bon pour la FIFA. Les fans de foot et les joueurs méritent mieux. La FIFA est empêtrée dans le scandale (...) La culture des arrangements en coulisses, en sous-main, doit prendre fin", a lancé le Prince Ali jeudi après l’annonce de la candidature de Platini.
Eclaircir celles en cours
L’éventuelle arrivée de Michel Platini ne va pas régler tous les problèmes d’un seul coup de baguette magique. L’enquête ouverte aux Etats-Unis va suivre son cours et s’il est à la tête de la FIFA, Platini devra collaborer pour assainir totalement une institution gangrenée. Dans sa chaussure, il pourrait également être gêné par les deux prochaines Coupes du monde organisées en Russie (2018) et surtout au Qatar (2022). Platini a reconnu avoir voté pour le Qatar, lors d’une élection où pèsent de lourds soupçons de corruption. Il va devoir être irréprochable sur ce sujet et va aussi devoir trancher le débat du calendrier. S’il est acquis que ce Mondial 2022 se déroulera en hiver, l’aménagement du calendrier et le consensus à trouver entre toutes les fédérations s’annoncent comme un véritable casse-tête.
Réformer la FIFA
Dans le foot, tout va très vite, tout le monde le sait. Mais à la FIFA, ça ne bouge pas trop. En 40 ans, l’institution n’a connu que deux présidents : Joao Havelange et Sepp Blatter. Michel Platini, dans sa déclaration de candidature, a soulevé cette incongruité. "Durant ce presque demi-siècle, la FIFA n’a connu que deux présidents. Cette extrême stabilité est une sorte de paradoxe, dans un monde qui a été sujet à des bouleversements radicaux et dans un sport qui a vécu une mutation économique considérable. Mais les événements récents obligent l’institution suprême qui régit le football mondial à se réformer et à repenser sa gouvernance". En clair, les choses doivent changer. On parle d’une limite à trois mandats, soit 12 ans.
Le débat sur l’arbitrage
Michel Platini a eu un cheval de bataille durant son mandat de président de l’UEFA : la lutte contre l’arbitrage-vidéo. Il est farouchement opposé à l’arrivée de la technologie dans le football qui provoquerait un foot à deux vitesses entre monde professionnel et amateur. La plupart de ses décisions sur l’arbitrage vont à l’encontre de la technologie. Les cinq arbitres autour du terrain c’est lui, la goal-line technology non. "Mais je le répète, je trouve l'arbitrage à 5 formidable. D'ailleurs, 35 pays utilisent ce système pour leur ligue. Seule l'Angleterre a recours à la goal line technology. 35 contre 1, c'est une question d'argent. Après, j'avais prévenu il y a longtemps : la goal line technology, c'est la vidéo, ce sont les challenges et finalement la technologie dans le foot. Et je pense qu'il faut absolument éviter ça", avait-il déclaré. Il devra donc trancher dans un débat où sa position est loin de faire l’unanimité.
Les petits pays avec les grands
Sepp Blatter avait une botte secrète : obtenir l’adhésion à son projet des petits pays du football. Un soutien massif qu’il entretenait par des financements aux fédérations en difficulté. Michel Platini, président de l’UEFA, donc des plus grosses nations du football, doit travailler sur ce point. Il a montré qu’il pouvait aller dans le sens de ces petites nations avec le passage de l’Euro de 16 à 24 équipes. S’il était élu, il pourrait augmenter le nombre de participants au Mondial, le faisant passer de 32 à 40 équipes, voire même 48. Platini a aussi innové en acceptant les doubles-candidatures pour l’Euro (Pologne-Ukraine), il pourrait transposer ce schéma à la Coupe du monde.
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