Liverpool FC, le long déclin d'un géant
Qu'il semble loin ce soir de mai 2005 où le Liverpool Football Club remportait à Istanbul sa cinquième Coupe d'Europe (Coupe d'Europe des clubs champions ou Ligue des champions) en venant à bout du grand Milan (3-3, victoire aux tirs au but). C'était il y a sept ans mais ça paraît une éternité. Depuis la formidable saison 2008-09 où le club de la Mersey a manqué une occasion en or d'enlever son 19e titre de champion (ne concédant que 2 défaites seulement mais lâchant trop de matches nuls pour devancer United), un ressort semble s'être cassé dans la Maison rouge.
Loin du Big Four
Aux ères de stabilité incarnées par deux coachs intelligents Gérard Houllier et Rafael Benitez- qui avaient su ramener les Reds vers les sommets (avant la C1 en 2005, Liverpool avait remporté l'Europa Ligue 2001) a succédé une période de disette et une valse des entraîneurs, Brendan Rogers prenant cet été la place de Kenny Dalglish qui avait lui-même remplacé Roy Hodgson. Et la place du LFC n'est plus dans le Big Four mais assez loin de celui-ci, des clubs comme Manchester City et Tottenham n'ayant pas attendu les Reds.
Il ne faut pas aller chercher très loin les raisons de cette dégringolade qui a fait du meilleur club britannique du siècle dernier un simple outsider de ses grands rivaux.
Pas de noms ronflants
Liverpool ne dispose pas d'un réservoir de grands joueurs suffisamment grand pour rivaliser avec les ténors du continent. Des internationaux confirmés comme Fernando Torres, Xabi Alonso ou Javier Mascherano sont partis sous d'autres cieux et, hormis Luis Suarez et un Steven Gerrard qui n'est pas éternel (32 ans), aucun joueur du club ne peut prétendre au statut de star mondiale.
Le recrutement effectué à l'intersaison s'est avéré décevant même s'il convient encore d'attendre quelques semaines pour se faire un sentiment définitif: Joe Allen (Swansea), Fabio Borini (AS Rome) ou Nuri Sahin (Real Madrid), malgré toutes leurs qualités, n'ont pas le profil de vedettes comme Tevez, Aguero, Yaya Touré, Van Persie, Rooney, Silva, Lampard, Terry, Cech, Hazard Et comme le recrutement de l'année précédente n'était pas extraordinaire non plus (Jordan Henderson, Charlie Adam, Stewart Downing), il y a péril en la demeure pour ne pas sombrer dans le ventre mou du championnat.
Reconstruction attendue
Les erreurs de castings flagrants comme Ryan Babel, Sotirios Kyrgiakos, Christian Poulsen, Paul Konchesky, Roy Carroll ou Robbie Keane, Liverpool ne peut plus se les permettre s'il veut retrouver son rang, tout en haut du championnat d'Angleterre. Il n'y a pas de secret, l'argent fait aujourd'hui la loi et des clubs comme Chelsea, City et United en ont davantage que les Reds.
Si Anfield veut de nouveau rugir de plaisir en voyants ses Scousers dominer les débats, comme au bon temps des seventies ou des années 80, il n'y a plus de temps à perdre. La reconstruction entamée sous l'égide de Brendan Rogers, adepte d'un football offensif, doit se concrétiser par des résultats. Et rien de mieux que de battre le rival honni, Manchester United, pour relancer la machine.
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