Saint-Etienne, l’Europe chevillée au cœur
Quand on s’appelle Saint-Etienne, on est obligé d’être pro-européen. La légende verte s’est forgée dans les années 70 grâce à quelques beaux parcours dans la défunte Coupe d’Europe des clubs champions, dont la célèbre finale de Glasgow perdue face au Bayern Munich le 12 mai 1976 (1-0).
Recrutement sage et intelligent
Entre 1982 et aujourd’hui, le club aux 10 sacres nationaux n’a retrouvé qu’une fois les joutes européennes, lors de la saison 2008-2009, date de la dernière Coupe de l’UEFA, l’ancêtre de la Ligue Europa actuelle. A l’époque, les Verts d’Alain Perrin luttent jusqu’à l’ultime journée pour le maintien, acquis grâce à un succès sur Valenciennes (4-0) conjugué à une défaite de Caen.
L’ASSE d’aujourd’hui est évidemment nettement plus solide, mais tout jouer à fond peut s’avérer risqué pour un effectif intéressant mais pas ultra fourni non plus. Saint-Etienne a perdu quatre joueurs au mercato estival (Zouma, Trémoulinas et Guilavogui, tous en fin de prêt, n’ont pas été conservés, et Brandao a été transféré à Bastia) pour n’en recruter que trois : Kevin Monnet-Paquet (en fin de contrat avec Lorient), Ricky Van Wolfswinkel et Kevin Théophile-Catherine (prêts).
Progression depuis 5 ans
En revanche, tous les cadres de l’équipe sont restés dont le portier international Stéphane Ruffier, que certains annonçaient partant. Malgré l’Europe, l’équipe entend bien poursuivre sa progression en championnat (17e en 2010, 10e en 2011, 7e en 2012, 5e en 2013 et vainqueur de la Coupe de la Ligue, 4e en 2014).
Déçus par leur élimination surprise en barrages la saison dernière contre le modeste club danois d’Esbjerg, les Séphanois se sont rachetés en sortant les Turcs de Karabükspor au même stade de la compétition cette saison, à l’issue d’une séance de tirs au but irrespirable. Placés dans un groupe abordable avec l’ogre Inter Milan mais aussi deux formations plus jouables –les Ukrainiens de Dnipropetrovsk et les Azeris du FC Qarabag-, les hommes de Christophe Galtier affichent comme ambition légitime de franchir l’obstacle pour pouvoir disputer les 16e de finale en février prochain.
"La Ligue Europa est souvent dénigrée, a confié le coach stéphanois. Ce n’est peut-être pas un hasard si l’indice UEFA de la France est à ce niveau. Ce sont quand même des matches de Coupe d’Europe. Ce n’est pas rien à gagner. Je veux jouer la Ligue Europa à fond, comme le championnat et les coupes nationales. Nous y mettrons toute notre énergie". Même topo du côté du président Romeyer: "Ce n'est pas la peine de batailler toute une saison pour laisser tomber ensuite. Il est clair que nous ne ferons pas l'impasse sur l'Europa league", prévient le président du directoire, lui-même témoin des grandes heures du club lors de son épopée dans les années 1970.
Lille et Rennes avaient perdu gros
Reste à ne pas laisser trop de plumes dans l’affaire, ce que d’autres clubs ont subi lors des dernières éditions de cette Ligue Europa annoncée faible, à tort. En 2010, Lille s’était faufilé en 8e de finale (sorti par Liverpool) mais les Dogues avaient raté la qualification en Ligue des champions pour un petit point face à Auxerre. Et en 2012, Rennes avait dû batailler pour la qualif dans un groupe difficile (Atlético, Udinese, Celtic), ce qui lui avait valu de manquer la qualification européenne pour la saison suivante (6e à un petit point de Bordeaux).
Maintenant, le contre-exemple existe. Il est lyonnais et récent. La saison dernière, l’OL avait effectué un superbe parcours en C3 pour ne buter que sur la Juventus en quarts de finale. Cela n’avait pas empêché l’équipe de Remi Garde de griller l’Olympique de Marseille pour la 5e place qualificative pour la Ligue Europa grâce à la victoire du PSG –champion de France- en Coupe de la Ligue. Lyon, l’exemple à suivre pour Saint-Etienne ? La situation est cocasse, mais les Verts signeraient tout de suite pour un quart de finale prestigieux au printemps prochain.
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