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Ligue Europa : Francfort, la surprise qui n'en est plus une

Surprise de cette édition, l’Eintracht Francfort reçoit Chelsea, ce jeudi, en demi-finale aller de la Ligue Europa. Vainqueur de la C3 en 1980, les Allemands ont l’occasion de retrouver une finale européenne 40 ans après. Un exploit possible à condition que Luka Jovic et les siens répondent présents, comme ils l'ont fait tout au long de la saison.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FIRO SPORTPHOTO / RALF IBING / AUGENKLICK/FIRO SPORTPHOTO)

C’est LA surprise de ces demi-finales de Ligue Europa. Présent dans le dernier carré d’une compétition européenne pour la première fois depuis 1980, année de sa victoire en Coupe UEFA face au Borussia Monchengladbach, l’Eintracht Francfort a tout pour réussir une très grande saison.  

Quatrième de Bundesliga derrière le RB Leipzig, les hommes d’Adi Hutter n’ont perdu que deux petits matches en 2019, sur la pelouse de Benfica (4-2), en quart de finale aller de la C3, et face à Dortmund en championnat (3-1). Avant cela, les coéquipiers de Luka Jovic - étincelant cette saison – s’étaient offert le luxe d’éliminer deux favoris à la victoire finale, l’Inter Milan en huitième de finale et le Chakhtar Donetsk  en 1/16e (victoire 3-6 au cumulé). Bousculés par Benfica en quart de finale, les Allemands ont su trouver les ressources pour renverser le leader de la Liga NOS au match retour (2-0), bien aidés par un public en feu. 

Retour au premier plan

Mais la réussite de l’Eintracht Francfort cette saison n’est pas si surprenante. Le club de la Hesse, habitué à faire l’ascenseur entre la Bundesliga et la deuxième division depuis vingt ans (4 relégations), a redoré son blason lors des deux dernières années. Finaliste de la Coupe d’Allemagne en 2017, les Aigles ont remporté la compétition l’an dernier, en faisant tomber le grand Bayern Munich en finale (3-1). Sous la houlette de Niko Kovac, Francfort a retrouvé son statut de bastion fort du football allemand, ce qui a valu à l’entraîneur Croate d’être débauché par Karl-Heinz Rummenigge au Bayern.

Mais l’arrivée d’Addi Hutter en provenance des Young Boys de Berne n’a pas enrayé l’ascension de l’Eintracht, bien au contraire. Les transferts de Sebastian Rode (Dortmund), Kevin Trapp (PSG), Filip Kostic (Hambourg) et d’Ante Rebic (Fiorentina) ont largement contribué à renforcer l’effectif du club champion d’Allemagne en 1959, faisant de Francfort la troisième meilleure défense de Bundesliga. Avec 15 victoires cette saison, les coéquipiers de Gelson Fernandes sont à la lutte avec Monchengladbach et Leverkusen pour se qualifier pour la prochaine Ligue des Champions … à moins que les Aigles n’obtiennent leur billet autrement en remportant la Ligue Europa. Il faudra pour cela venir à bout de Chelsea en demi-finale.

"Chelsea est le favori indiscutable. En tout cas, ce qui est clair, c'est que quand vous êtes en demi-finale, vous voulez prendre votre chance pour vous qualifier. Je suis convaincu que nous pouvons faire un bon résultat et nous mettre dans une position favorable avant le match retour" a reconnu l'entraîneur de l'Eintracht en conférence de presse mercredi Adi Hutter, "C'est probablement l'équipe la plus forte que nous ayons à affronter jusqu'à présent. Ils ont une équipe incroyable avec beaucoup d'expérience. Nous devrons hausser notre niveau de jeu pour cette rencontre", a-t-il ajouté. 

Le phénomène Jovic

Si l’Eintracht Francfort réalise l’une des meilleures saisons de son histoire, le club allemand le doit en grande partie à Luka Jovic. Prêté par Benfica depuis l’été 2017, l’attaquant serbe s’est révélé aux yeux de l’Europe cette saison. Auteur de 17 buts en Bundesliga depuis août, le jeune joueur de 21 ans est le troisième meilleur buteur du championnat derrière Robert Lewandowski (21 buts) et Paco Alcacer (17). Il a également inscrit 8 réalisations en C3, où il n’est plus qu’à deux unités d'Olivier Giroud, meilleur buteur de la compétition (10). Autant de raisons qui ont évidemment incité les dirigeants de l’Eintracht à lever l’option d’achat du joueur, estimée à 7 millions d’euros.

Engagé en Allemagne jusqu’en juin 2023, l’international serbe pourrait toutefois faire ses valises plus tôt que prévu. Courtisé par les plus grandes écuries européennes, dont le Real Madrid, Jovic serait l’une des priorités de Zinédine Zidane, à tel point que les merengues seraient prêts à débourser plus de 80 millions d’euros pour s’offrir les services du meilleur buteur de Francfort au prochain mercato. L'attaquant serbe pourrait donc être le futur numéro 9 de la Casa Blanca, alors que Karim Benzema y reste pour l’instant sans concurrence. Avant cela, il lui faudra mener son équipe vers la C1, son "objectif principal" cette saison, comme il l'a annoncé.

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