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Nice-Bâle : à l'arrêt sur le plan des résultats, les Aiglons pris dans le tourbillon de "l'affaire Galtier"

Alors qu’il doit affronter le FC Bâle en quarts de finale retour de la Ligue Europa conférence jeudi, l’OGC Nice aborde ce rendez-vous empêtré dans l’affaire qui concerne l’entraîneur du Paris Saint-Germain.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Didier Digard lors du quart de finale aller de la Ligue Europa conférence entre le FC Bâle et l'OGC Nice, le 13 avril 2023. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Une fois de plus, Didier Digard n'a pas pu éviter les questions sur le sujet. Devant les journalistes en conférence de presse, mercredi 19 avril, l'entraîneur de l'OGC Nice est revenu pour la troisième fois en une semaine sur l'impact de "l'affaire Galtier" sur son équipe. D'autres entraîneurs de Ligue 1 ont également été invités à réagir sur cette actualité ces derniers jours. Mais à Nice, qui va disputer son quart de finale retour de Ligue Europa conférence contre le FC Bâle, jeudi 20 avril, le sujet est plus brûlant qu'ailleurs.

C'est sur la Côte d'Azur, comme entraîneur de Nice, que Christophe Galtier aurait tenu des propos racistes, selon l'e-mail rédigé par Julien Fournier, alors directeur du football des Aiglons, qui a été révélé la semaine dernière. Depuis, une enquête préliminaire a été ouverte pour "discrimination fondée sur une prétendue race ou l'appartenance à une religion" et, forcément, toute prise de parole par des Niçois présents au club l'an dernier est scrutée.

Mais au sein du Gym, seul Digard s'exprime pour le moment sur le sujet. "On ne peut pas nier que cette affaire prend de la place et de la lumière", a reconnu l'entraîneur niçois mercredi. La communication du club, elle, est particulièrement restreinte sur l'affaire, alors que Nice est à un moment crucial de sa saison : les Azuréens participent à leur premier quart de finale européen depuis 63 ans et visent une première qualification dans leur histoire en demi-finales.

"Les faits relatés concernent deux personnes ne travaillant plus pour l'OGC Nice. Cette situation a été traitée avec le plus grand sérieux au moment des faits. Le club n'apportera pas plus de commentaires", était-il écrit dans le communiqué publié par Nice le mercredi 12 avril, au lendemain de la révélation du courrier électronique de Fournier.

"Laissons faire la justice et après, on donnera des réponses"

Depuis, silence radio. Les locaux du club azuréen ont été perquisitionnés vendredi dernier dans le cadre de l'enquête, alors que les joueurs rentraient de leur match aller à Bâle (1-1). Plusieurs salariés du club ont été entendus par la police judiciaire de Nice, dont le président Jean-Pierre Rivère. Aucune prise de parole publique n'est cependant venue rompre la réserve du club niçois. Au point d'étonner Thierry Henry, qui porte un regard aiguisé sur l'actualité du football français pour Prime Video.

"Pourquoi les Niçois ne parlent pas ? J'ai quand même senti des gens qui me donnaient l'impression de vouloir dire des choses. (…) Je sais qu'il y a une enquête, mais quand même, à Nice, il y a bien quelqu'un qui doit pouvoir parler et nous en dire plus que les trois lignes du communiqué. Je sais que cela s'est produit entre deux personnes qui ne sont plus au club, mais on parle quand même de votre club. (…) À Nice, quelqu'un doit venir nous expliquer ce qu'il s'est passé", a lancé le champion du monde 98.

À Nice, il n'est pas question d'interdire les joueurs et les salariés d'exprimer leur point de vue, mais la position se résume à celle évoquée par Digard mercredi : "Il n'y a pas de contre-indication [pour prendre la parole]. Le problème, c'est que vous voulez résoudre l'enquête avant la justice. (…) Laissons faire la justice et après, on donnera des réponses claires et nettes".

Une affaire dans un contexte sportif compliqué

Laisser les membres du club concernés par l'affaire s'exprimer auprès de la justice, permettre à cette dernière d'avancer son enquête et s'en référer au procureur pour en savoir plus sur cette affaire, telle est la posture assumée par le club. Seul Digard, à Nice, continue d'en parler publiquement. "Deux versions s'affrontent, la vérité arrivera de toute façon", avait commencé par assurer l'entraîneur lors de sa première prise de parole sur le sujet la semaine dernière.

Après les nombreuses réactions à ces propos – certains y voient un conflit larvé avec Galtier –, Digard a mis de l'eau dans son vin. Au point d'expliquer mercredi que "ce n'est plus un sujet dans le vestiaire". "C'est peut-être dans les têtes mais ce n'est plus un sujet de discussion", a confié Digard, certain que Nice est "prêt à tout donner pour vivre une aventure extraordinaire".

Les Aiglons devront en effet tout donner face à Bâle jeudi, davantage que ces dernières semaines : le club azuréen n'a plus gagné depuis cinq matchs et les débuts spectaculaires de Digard après son arrivée sur le banc en janvier sont déjà derrière lui. Pour vivre une belle soirée à l'Allianz Riviera jeudi et poursuivre son aventure européenne, les Niçois vont devoir faire abstraction de ce contexte sportif compliqué. Et de l'affaire Galtier qui pollue son environnement depuis une semaine.

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