Ligue des nations : coups de pied arrêtés, duo Le Sommer-Katoto, solidité contre technique... Les clés de la finale entre les Bleues et l'Espagne
C'est le plus grand rendez-vous de l'histoire de la sélection. L'équipe de France dispute en Espagne, mercredi 28 février (19 heures), la finale de la première édition de la Ligue des nations, lancée à l'automne par l'UEFA. Face aux Bleues se dresse désormais l'Espagne, sacrée championne du monde à l'été 2023, qui compte dans ses rangs la Ballon d'or Aitana Bonmati. Franceinfo: sport vous présente les clés du match.
Les coups de pied arrêtés pour débloquer la situation
Dans cette campagne de Ligue des nations, les joueuses d'Hervé Renard ont fait des buts sur coups de pied arrêtés leur spécialité. "On les travaille. Gilles Fouache, l'entraîneur des gardiennes, s'en occupe de façon remarquable. C'est aussi une force de savoir que, sur les coups de pied arrêtés, on peut faire la différence", a ainsi expliqué Eric Blahic, l'adjoint du sélectionneur, Hervé Renard, face aux caméras de la FFF.
Depuis leur premier match de poules contre le Portugal, en septembre, les Bleues ont inscrit plus de la moitié de leurs buts sur coups de pied arrêtés (6 sur 11, avec un pénalty, trois corners et deux coups francs). Les deux buts inscrits en demi-finale face à l'Allemagne l'ont d'ailleurs été de la sorte. Pour entretenir cette réussite, les Françaises peuvent notamment compter sur une spécialiste, la Lyonnaise Selma Bacha. "Elle s’entraîne beaucoup, ça fait partie de son jeu", assure Charlotte Lorgeré, défenseure au RC Lens, qui compte une cape internationale.
Quelle entente pour la doublette Le Sommer-Katoto ?
Les capacités offensives tricolores vont aussi dépendre de l'entente de la doublette offensive, composée d'Eugénie Le Sommer et Marie-Antoinette Katoto. Associées à l'avant d'une formation en 4-4-2 lors du match contre l'Allemagne, elles ont livré des performances contrastées. Désignée joueuse du match, Eugénie Le Sommer, qui portait le brassard de capitaine, a été très active et s'est beaucoup montrée. Au contraire, la Parisienne a été plus discrète, muselée par la charnière adverse et moins facilement trouvée par ses coéquipières. "Il a manqué la connexion avec Katoto pour la trouver dans de bonnes conditions et qu'elle soit décisive", estime Charlotte Lorgeré.
De quoi relancer les interrogations sur la manière de les faire jouer ensemble. "J'ai dit qu'elles étaient associables, qu'elles avaient des qualités pour jouer ensemble", expliquait le sélectionneur Hervé Renard juste avant le match contre l'Allemagne. Une vision partagée par sa capitaine du soir, comme elle l'avait expliqué après la réception de l'Autriche début décembre : "Je pense qu'il n'y a pas besoin de trop parler avec Marie. Elle sent le jeu et j'essaie de m'adapter à elle (...) On est complémentaires et j'espère qu'on va pouvoir continuer à aider l'équipe toutes les deux."
S'appuyer sur une base solide et physique pour faire déjouer la technique
Les spectateurs du stade de La Cartuja, à Séville, devraient avoir droit à une opposition de styles. Championne du monde en titre, l'Espagne est réputée pour son jeu très technique, porté par une ossature de joueuses du FC Barcelone, peut-être la meilleure équipe d'Europe actuellement. "Elles sont complémentaires, techniques, rapides, capables de bien s'organiser, d'attaquer en nombre, analyse Eric Blahic. Les équipes espagnoles, c'est souvent une force collective, une qualité de jeu de passes, de jeu de position, des formations capables de se déplacer entre les lignes, de prendre la profondeur."
Pour rivaliser, les Bleues vont devoir s'appuyer sur ce qui fait leur force : une solide assise défensive (elles sont toujours la meilleure défense de la Ligue A avec deux petits buts concédés) et un efficace jeu de transitions. "La force de la France, c'est son agressivité et sa détermination. C'est ce qu'Hervé Renard recherche", assure Charlotte Lorgeré. D'autant que la Roja peut montrer des signes de faiblesse en défense face à ce jeu de transition, qui saute le milieu de terrain.
Une première finale contre une équipe libérée
De quel côté va pencher l'ascendant psychologique ? D'un côté, les Bleues disputent la première finale de leur histoire, après de nombreuses déceptions. Mais pas de quoi perturber le groupe, selon Charlotte Lorgeré : "Le fait d’avoir de la fraîcheur, d’avoir de nouvelles joueuses qui sont arrivées un peu plus tardivement... Elles vont pouvoir aborder ce match comme n’importe quel tournoi. Je pense que c’est un très bon test avant les Jeux (...) Il ne faut pas se mettre de pression, elles sont dans de bonnes conditions."
En face, l'Espagne, qui reçoit dans le stade de La Cartuja, à Séville, où elle a déjà disputé sa demi-finale vendredi avec un nouveau record d'affluence à domicile, a l'avantage du terrain. Mais elle aborde peut-être le rendez-vous avec un peu moins de pression. Sacrée championne du monde en Australie l'été dernier, elle a déjà brisé le plafond de verre et décroché un premier titre historique. Surtout, sa victoire face aux Pays-Bas a aussi permis de décrocher la qualification pour les Jeux olympiques à Paris.
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