Real-Atletico, cinquième finale du genre
Real Madrid-Valence (2000)
Le premier duel de l’histoire de la C1 entre deux clubs d’un même championnat. D’un côté un Real à la rue en Liga, mais souverain en Ligue des Champions (élimination de Manchester et du Bayern), de l’autre la surprise Valence, le tube du début des années 2000 qui a sorti le FC Barcelone en demie. Au Stade de France qui accueille sa première finale de C1, on découvre des visages, celui poupin d’Iker Casillas, 19 ans, la moustache la plus célèbre d’Espagne, celle de Vicente Del Bosque sur le banc madrilène, arrivé en cours de saison à la place de John Toshack. Nicolas Anelka, lui aussi, est bien là et forme avec Fernando Morientes et Raul, le trio d’attaque de ce Real. Côté Valence, c’est le temps des Argentins : Hector Cuper sur le banc, Claudio Lopez et Killy Gonzalez en artilleurs devant, alimenté par l’Ibère Gaizka Mendieta qui ne sera jamais aussi fort qu’à l’époque.
Après la démonstration des Valenciens en demi-finale contre le Barca, on s’attend à un match serré. Il n’y en aura pas. Morientes marque le premier but en fin de première mi-temps, puis l’Anglais Mcmanaman fait le break sur une volée acrobatique à la "Luis Fernandez". Raul, alors au sommet de son art avec le Real, clôt la marque suite à une longue chevauchée de 60 mètres. Le Real soulève sa huitième coupe d’Europe de son histoire. Valence perdra une autre finale l’année suivante contre le Bayern Munich. Le tube laissera place à la "lose". Tout le contraire du Real qui empochera sa neuvième deux ans plus tard grâce à Zidane et sa volée du gauche.
Juventus-Milan AC (2003)
L’année 2003 est celle du triomphe du Calcio qui place trois clubs sur les quatre demi-finalistes. Seul le Real a fait de la résistance, mais est tombé face à la Juventus du futur Ballon d’Or Pavel Nedved. Le Tchèque sera d’ailleurs le grand absent de cette finale 100% italienne à Old Trafford. Suspendu, il va manquer aux joueurs de la "Vieille Dame" et au spectacle, bien pauvre durant 120 minutes. Andreï Shevchenko ouvrira bien le score, mais son but sera invalidé pour hors-jeu.
Les vraies stars de cette rencontre auront été les défenses et les gardiens qui ont brillé durant la séance de penalty. Gianluigi Buffon d’un côté, Dida de l’autre. L’Italien face au Brésilien. Dans ce duel de gants, c’est l’ancien gardien de la Selecao qui va l’emporter détournant trois tirs au but dont celui du Français David Trezeguet. Le club de Silvio Berlusconi, qui avait éliminé l’Inter en demi-finale, remporte sa sixième Ligue des Champions et en ajoutera une septième quatre ans plus tard. Onze ans après, la Juventus, elle, n’a pas encore retrouvé la finale de C1.
Chelsea-Manchester United (2008)
Le premier duel 100% britannique. Entre un Chelsea orphelin de José Mourinho, démissionnaire quelques mois plus tôt, et un Manchester United où Cristiano Ronaldo a pris une ampleur considérable. C’est d’ailleurs le Portugais qui inscrit le premier but de cette finale, son 8e de la compétition, de la tête sur un centre de Wes Brown. Intenable pendant 45 minutes, CR7 a martyrisé Michael Essien, reconverti arrière droit par Avram Grant. Chelsea a égalisé par Frank Lampard avant de voir la chance choisir son camp. Le milieu de terrain anglais va toucher la barre, Drogba le poteau. Houleuse et électrique, cette finale verra l’Ivoirien perdre son sang-froid et adresser une gifle à Nemanja Vidic. Expulsion à quatre minutes du terme de la prolongation.
Lors des tirs au but, Ronaldo va manquer le sien offrant une balle de match à John Terry. Mais la glissade du capitaine des Blues au moment de la course d’élan a coûté une victoire qui tendait les bras aux Londoniens. L’échec de Nicolas Anelka a été celui de trop. Manchester United remportait sa troisième Ligue des Champions. De nouveau finaliste en 2009 et 2011, les hommes de Sir Alex s'inclineront à chaque fois face à Barcelone. Chelsea en revanche allait devoir attendre quatre ans pour remporter ce trophée et assouvir le rêve de son propriétaire Roman Abramovitch. Face au Bayern en 2012, la séance de tirs au but allait sourire aux Blues.
Bayern Munich-Borussia Dortmund (2013)
Des quatre grands championnats, seule la Bundesliga n'avait pas eu droit à son "derby" en finale de C1. L'erreur est réparée en 2013. Un an après le traumatisme de la finale perdue devant son public, le Bayern Munich retente sa chance. Cette fois face au Borussia Dortmund, le tube du début des années 2010. 2000 avait eu Valence, 2010 a Dortmund. Habituées à s’affronter en Bundesliga, les deux équipes, qui ont éliminé les deux géants espagnols en demi-finale, vont offrir un très beau spectacle aux spectateurs de Wembley : un football offensif, technique et spectaculaire. Mais après deux finales perdues en trois ans, la troisième a été la bonne pour le Bayern de Jupp Heynckes.
Ballottés durant 45 minutes, les Bavarois vont reprendre la main et s’imposer. Mario Mandzukic a ouvert le score, Gundogan a égalisé sur penalty, mais Arjen Robben a donné la victoire aux siens dans les dernières minutes. Robben le maudit, celui qui avait manqué un penalty dans la prolongation l’année précédente, l’homme qui perdait plus souvent qu’il ne gagne dans les grands rendez-vous (cf la finale du Mondial 2010), cet homme avait sa revanche. Le Bayern aussi. Le club bavarois a signé cette année-là un retentissant triplé (Bundesliga, C1, Coupe d'Allemagne). Cette année, les deux finalistes de 2013 ont été éliminés par le Real Madrid. Le moyen de passer le témoin ?
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