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Premier League, Ligue des champions: Liverpool, une saison blanche et sèche

Eliminés en Ligue des champions et reversés en Ligue Europa, largement distancés en Premier League où ils pointent à 15 points du leader Chelsea, les Reds se savent déjà partis pour une saison difficile. La faute à un recrutement de nouveau raté et un effectif trop juste en qualité pour rivaliser avec les cadors du continent.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Un supporter du Liverpool FC abattu après l'élimination de son club en Ligue des champions (MATT WEST / BACKPAGE IMAGES LTD)

Grand club, petite équipe. Le Liverpool Football Club s’est vu trop beau*. Le club de la Mersey est revenu deux ans en arrière après la parenthèse enchantée de la saison dernière ponctuée d’un titre de vice-champion d’Angleterre. Les Reds ne font plus trop rêver leurs supporters depuis six ans et 2015 pourrait bien sonner le glas de la carrière en rouge du monument Steven Gerrard (34 ans), impuissant mardi soir contre Bâle malgré son superbe coup-franc égalisateur de la 81e minute (1-1).

Lente érosion après Benitez

La lente érosion du LFC des années 2010, qui a succédé à l’ère glorieuse de la période Rafa Benitez (deux finales de Ligue des champions dont la cinquième C1, inoubliable, conquise en 2005), confirme le déclin sportif d’une institution qui n’a jamais gagné le trophée de la Premier League (dernier titre de champion en 1990). Hormis une peu prestigieuse League Cup, glanée en 2012, Liverpool n’a soulevé aucune coupe depuis la FA Cup 2006 !

Un rebond qui cache le déclin| Create infographics

Pendant ce temps-là, Manchester City s’emparait du leadership national avec deux titres de champion en trois saisons (2012, 2014) et Chelsea réalisait un doublé européen retentissant (C1 en 2012, C3 en 2013).

Des transferts néfastes

Les raisons de ce fiasco ? Des mauvais choix de joueurs lors des différents mercatos (d’été ou d’hiver) ces dernières années. En 2009, alors qu’il venait de manquer de très peu le sacre, le club le plus titré d’Angleterre –avec Manchester United- a laissé filer des cadres comme Sami Hyypia (Bayer Leverkusen) et Xabi Alonso (Real Madrid). Puis Javier Mascherano et Fernando Torres sont partis à leur tour, respectivement pour le Barça et Chelsea. Ces éléments incontournables n’ont pas été remplacés.

Au contraire, Liverpool a recruté des seconds couteaux à la pelle : Kyrgiakos, Aquilani, Babel, Shelvey, Jovanovic, Poulsen, Fabio Aurelio, Raul Meireles, Carroll, Downing, Coates, Bellamy, Adam, Borini, Mignolet, Aspas… Sans oublier les Français David N’Gog (pas au niveau) ou Mamadou Sakho (trop souvent blessé pour convaincre Brendan Rodgers sur la durée).

Une seule (très) bonne pioche dans ce marasme : l’arrivée de Luis Suarez en 2011 (l’Uruguayen a inscrit la bagatelle de 82 buts en 133 matches avec les Reds), sans oublier les internationaux anglais Jordan Henderson et Daniel Sturridge, auteurs d’une splendide saison 2013-14. Le premier (24 ans) s’est affirmé comme un excellent milieu de terrain, et le second (25 ans), blessé cet automne, manque cruellement aux siens. Il a inscrit jusqu’ici 37 buts en 52 rencontres sous le maillot rouge. Avec Raheem Sterling, la petite pépite arrachée à QPR à l’été 2012, ils constituent le présent et l’avenir d’un club mythique qui ne demande qu’à renaître de ses cendres.

Trop peu de vrais bons joueurs

L’embellie du printemps dernier n’a pas eu le prolongement espéré mais c’était à prévoir après le départ de Suarez et la faiblesse de la compensation. Rickie Lambert (5, 5 millions d’euros, Lazar Markovic, expulsé contre Bâle (22 millions), Emre Can (12 millions) ou Adam Lallana (34 millions) ne valent pas le prix de leur transfert. Mario Balotelli (20 millions) est un flop : il n’arrive pas à la cheville de Suarez. Et Dejan Lovren, bien connu de la Ligue 1 pour sa lenteur phénoménale, n’est évidemment pas le grand défenseur attendu pour stabiliser une équipe qui doute de ses capacités. Acheté 25 millions à Southampton, l’ancien Lyonnais (25 ans) n’est jamais devenu le crack annoncé par Jean-Michel Aulas.

Cap’tain Stevie Gerrard montre lui des signes d’essoufflement prononcé : le néo-retraité international a très mal digéré d’être le responsable (en partie bien sûr) de la perte d’un titre à portée de main en avril dernier lorsque sa glissade face à Chelsea offrit à Demba Ba un but qui hante encore le kop d’Anfield. Et qui risque de hanter longtemps Liverpool si rien n’est fait pour corriger le tir dans les mois à venir.

Le LFC navigue aujourd’hui dans des eaux saumâtres, loin de City, Chelsea voire MU qui semble revenir en force sous la férule de Louis van Gaal. S’il ne veut pas rentrer totalement dans le rang comme d’autres ténors avant lui (Anderlecht, le Celtic, Hambourg, l’Ajax, le Dynamo Kiev…etc), Liverpool va devoir redonner de la voix très vite. Car en ce moment, le club de feu Bill Shankly et Bob Paisley marche seul vers un destin indigne de son passé**.

*Liverpool occupe actuellement la 9e place du championnat d’Angleterre aved un bilan parfaitement neutre : 6 victoires, 3 nuls, 6 défaites (19 buts marqués, 19 encaissés). En Ligue des champions, c’est nettement plus faible : 5 points en 6 matches et une seule victoire (contre Ludogorets) pour trois échecs (Bâle et deux fois contre le Real Madrid)
**You’ll never walk alone (tu ne marcheras jamais seul) est l’hymne du Liverpool Football Club, chanté à chaque match.

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