MU, la symphonie inachevée
Digne successeur du grand Liverpool FC des années 70 et 80, le Manchester United des deux dernières décennies écrase la concurrence britannique de son palmarès incomparable (13 sacres nationaux, 4 FA Cup, 3 League Cup, deux C1 et une Coupe Intercontinentale et une Coupe du monde des clubs sur les 20 dernières années).
La concurrence anglaise a été matée
MU a tour à tour écarté de son passage Leeds, Blackburn, Arsenal, Chelsea, Liverpool et Manchester City pour devenir LA référence anglaise même si Arsène Wenger ou José Mourinho ont cru un moment pouvoir supplanter Sir Alex Ferguson et ses ouailles de leur trône.
Depuis l'époque Cantona-Schmeichel jusqu'à cette saison marquée du sceau de Robin van Persie, en passant par les 90'es (Beckham, les frères Neville, Sheringham) et la période Cristiano Ronaldo de la fin des années 2000, United a su se renouveler sans cesser de conquérir des trophées: la marque des (très) grands clubs. Des joueurs comme Paul Scholes et Ryan Giggs, qui ont tout gagné avec les Red Devils, incarnent cette permanence au plus haut niveau.
En retard sur Liverpool en C1
Reste que le "club de ceux qui n'ont pas de club" (Manchester United est le club préféré des Anglais depuis la tragédie de 1958* tandis que Manchester City serait le "vrai" club de la ville de Manchester) n'arrive pas à asseoir durablement sa suprématie sur l'Europe.
Contrairement à des géants comme le Real Madrid (5 fois vainqueur de la Coupe d'Europe des clubs champions à la fin des années 50, 3 fois entre 1998 et 2002), l'Ajax Amsterdam (triplé entre 1971 et 1973), le Bayern Munich qui lui a succédé (1974-75-76), Liverpool (4 couronnes continentales entre 1977 et 1984), l'AC Milan (3 sacres entre 1989 et 1994), et le FC Barcelone (3 C1 entre 2006 et 2011), MU n'a jamais réussi à dominer l'Europe sur plusieurs années.
Des occasions manquées entrecoupées de réussites
United a subi deux fois la loi du Barça lors de deux finales récentes (2-0 en 2009, 3-1 en 2011) sans qu'il n'y ait rien à redire. Mais il s'est également incliné contre des formations qui n'étaient pas meilleures que lui (le Bayern en 8e de finale en 2010, Benfica et Bâle dans la phase de groupes en 2012, le Real en 8e en 2013). En même temps, Manchester avait été dominé par le Bayern avant de renverser la vapeur lors de la mémorable finale de 1999 (2-1) et il avait clairement été secoué par Chelsea en finale de l'édition 2008 (les Bleus avaient notamment manqué deux balles de match lors de la séance des tirs au but, par Terry et Anelka).
Pour satisfaire l'appétit insatiable de son manageur écossais et de ses fans, MU doit donc retrouver les sommets européens et (si possible) graver son nom de façon consécutive dans les saisons à venir. Sinon, il ne restera "que" l'un des meilleurs clubs du monde, ce qui n'est déjà pas si mal.
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