Milan-Barcelone, clubs de chassés-croisés
Des retrouvailles. Le 8e de finale entre le Milan AC et le FC Barcelone va donner lieu aux cinquième et sixième matches entre les deux clubs en quinze mois. L'année dernière, les Catalans s'étaient déplacés à deux reprises en Lombardie, en phase de poules pour une victoire 3-2, puis en quarts de finale au printemps pour un résultat nul (0-0). Leur victoire au retour sur leur pelouse 3-1 et les deux pénaltys accordés aux Barcelonais en première mi-temps avait fait couler beaucoup d'encre. Pas autant toutefois que la confrontation qui reste dans toutes les mémoires : la victoire des milanais de Fabio Capello en finale en 1994 qui avaient terrassé la "dream team" de Johan Cruiff 4-0. On compte 15 duels entre les deux clubs : 6 victoires pour le Barça (22 buts inscrits), 4 pour le Milan (19 buts inscrits) et 5 matches nuls.
Ce rapport de force pourrait un peu plus tourner en faveur des Catalans au vue de la saison des deux équipes. Quand l'une, le Barca, caracole en tête de son championnat, l'autre se remet seulement maintenant en ordre de marche. Invaincus depuis le 22 décembre dernier, les Rossoneri, profitent à plein de l'effet Balotelli, auteur de quatre buts lors des trois derniers matches. Super Mario, malheureusement pour les Milanais, sera absent mercredi car il a déjà disputé la C1 avec Manchester City. L'arme fatale des Catalans, Lionel Messi, lui sera bien sur la pelouse après avoir tranquillement offert la victoire à son équipe le week-end dernier face à Grenade, en inscrivant au passage ses 300e et 301e buts de sa carrière. Messi et Balotelli ne sont pas de bons exemples, mais outre un palmarès impressionnant (7 C1 pour les Milanais, 4 pour le Barca), les deux clubs ont souvent été des étapes dans la carrière d'un même joueur. Retour sur ce phénomène.
La tentation hollandaise
En 1995, l'Europe est hollandaise. L'Ajax et sa génération dorée vient de remporter la Ligue des Champions face au Milan AC, pourtant champion sortant. 1-0. Le buteur a 19 ans et se nomme Patrick Kluivert. Charmés les dirigeants milanais rêvent de refaire le coup de la fin des années 80 où ils avaient réunis le trio magique Rijkaard - Gullit - Van Basten. Ils commencent par rebâtir une défense en engageant Michael Reiziger et Winston Bogarde qui seront bientôt rejoints par Patrick Kluivert et Edgar Davids.
La greffe malheureusement pour ne prend pas et les trois premiers vont quitter la Lombardie pour rejoindre leur mentor, Louis Van Gaal, en Catalogne qui les avaient menés au titre européen. Davids lui signe à la Juventus où il évolue cinq saisons avant de rejoindre ses compatriotes. Le dernier batave à avoir jouer dans les deux clubs est Mark Van Bommel. Il remporte même la Ligue des Champions avec les Catalans en 2006 alors entraînés par ... Frank Rijkaard.
Le trio brésilien
Club formateur par excellence, le FC Barcelone a également révélé aux yeux du monde d'immenses talents. Trois Brésiliens notamment et non des moindres. Enchanté par l'expérience Romario qu'ils étaient allés chercher au PSV Eindhoven, les dirigeants catalans refont le coup en 1996 en engageant un certain Ronaldo. Une saison de feu plus tard et une deuxième place au Ballon d'Or derrière Mathias Sammer et Ronaldo file à Milan, mais d'abord à l'Inter. Ce n'est que 10 ans plus tard et après un retour en Espagne, même cette fois au Real Madrid, que celui qui est devenu "Il Phenomeno" s'engage avec le Milan AC et boucle la boucle : en un peu plus d'une décennie, il aura réussit l'exploit de jouer pour deux clubs ennemis en Espagne et en Italie, sans se faire détester.
Au départ du Brésilien, le FC Barcelone en déniche un autre à la Corogne. Un gaucher, plus félin, Rivaldo. Il va prendre la succession de Ronaldo et enchanter le Camp Nou durant cinq saisons avant de filer au Milan lors de la saison 2002, année où Ronaldo rentre en Espagne. Le dernier Brésilien à avoir fréquenté les deux clubs a débuté sa carrière en Europe, au PSG. Ronaldinho signe en Catalogne en 2003 et marque le début du renouveau du FC Barcelone. Fabuleux durant ses premières années, remportant la C1 en 2006 sous les ordres de Rijkaard, il décline peu à peu et signe au Milan AC en 2008 après le départ du Hollandais et l'arrivée de Pep Guardiola.
Le flop latin
Si le Barca a eu le nez creux avec ses Hollandais et ses Brésiliens, il a eu moins de chance avec ses joueurs latins. En 1996, Christophe Dugarry après un passage mitigé au Milan AC tente de se relancer en Catalogne. Désiré par Van Gaal, le Français déchante rapidement et ne dispute que 10 matches sous les couleurs blaugrana, parfois au poste de milieu défensif. Il ne restera que six mois. Soit autant que Demetrio Albertini, un des piliers du Milan de Sacchi et Capello, venu terminer sa carrière chez les Blaugrana en 2005. D'autres ont duré plus longtemps comme l'Italien Francesco Coco. Le latéral gauche formé à Milanello a évolué une saison au Barca (2001-2002) avant de revenir dans la Botte, dans l'autre club milanais. Gianluca Zambrotta, lui, a eu droit a du rab. Le latéral, qui a fait le bonheur de la Juventus durant 7 saisons, s'engage avec le club catalan après la rétrogradation de la Vieille Dame en Série B. Il y reste deux ans avant de signer au Milan AC à l'arrivée de Pep Guardiola sur le banc catalan.
Guardiola justement a été l'instigateur d'un des plus gros flops catalans sur le marché des transferts : la venue de Zlatan Ibrahimovic en 2009. Venu de l'Inter en échange de Samuel Eto'o, le géant suédois ne s'adaptera jamais au jeu barcelonais et sera la victime de la prise de pouvoir de Messi sur le terrain. "Ibra" n'a pas fait long feu en Catalogne où il ne reste qu'une saison, le temps de trouver une terre d'accueil qui sera le Milan AC. Lui et Bojan ont été coéquipiers à Barcelone, une expérience qui a failli se renouveler cette année puisque le jeune espagnol s'est engagé avec le Milan AC après un bref passage à la Roma alors que Zlatan, lui a pris la direction du PSG.
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