Ligue des champions : une finale entre l’OL et le Barça pour asseoir sa domination sur l’Europe

Si l’Olympique lyonnais et le FC Barcelone se proclament chacun comme "la meilleure équipe du monde", les deux clubs se retrouveront en finale de Ligue des champions, dans un duel devenu rivalité entre les reines d’Europe et leurs concurrentes.
Article rédigé par Anna Carreau - au Parc des Princes
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les joueuses de l'Olympique lyonnais célébrant leur victoire face au PSG en demi-finale de Ligue des champions, le 28 avril 2024. (PAULINE FIGUET / SIPA)

En une du site du journal catalan Mundo Deportivo, lundi 29 avril, un mot est écrit plus gros que les autres : la vengeance. Assurées de retrouver l’Olympique lyonnais en finale de Ligue des champions à la suite de sa victoire 2-1 face au PSG, dimanche 28 avril, les Barcelonaises attendent désormais de se mesurer à leur rival tout désigné le 25 mai prochain, presque "chez elles", à Bilbao. Dans la cathédrale de San Mamés s’affronteront ainsi deux habitués de l’exercice : l’Olympique lyonnais, dix finales au compteur pour huit gagnées, contre le FC Barcelone, champion d’Europe en titre avec cinq finales disputées sur les six dernières éditions.

Mais si chacune des deux équipes se revendique comme étant "la meilleure au monde", les chiffres eux ne laissent que peu de place au nouveau géant catalan. Les filles de Sonia Bompastor vont s’envoler vers le Pays basque en n’ayant jamais perdu face au FC Barcelone, malgré quatre confrontations en Ligue des champions. Pire encore, l’Olympique lyonnais est la bête noire des Blaugranas en finale : une défaite 4-1 en 2018-19 puis une autre 3-1 en 2021-22. Entre-temps, le Barça a remporté la première Ligue des champions de son histoire à l’issue de la saison 2020-21, mais a vu son rêve de doublé historique se heurter face aux reines de la compétition la saison suivante.

Encore loin du passage de témoin

À l’époque, les joueuses de Sonia Bompastor n’avaient pas aimé l’arrogance du FC Barcelone et parlaient même d’une "reconquête" après avoir vu le titre leur échapper. "Entendre que le Barça était le favori de cette finale m’a énormément vexée, en tant que compétitrice. Il ne faut jamais parler avant, le terrain parle", avait alors lancé la jeune Selma Bacha, buteuse décisive face au PSG dimanche lors de la demi-finale retour.

"Elles doivent encore gagner beaucoup de Ligue des champions pour entrer dans l'histoire et je le dis en tant que joueuse de Lyon, car nous l'avons gagnée cinq fois de suite", avait gentiment rappelé Ada Hegerberg dans les colonnes de Mundo Deportivo en 2019. Le Barça, lui, n’en compte "que" deux, mais part de beaucoup plus loin que l’Olympique lyonnais : lorsque le club catalan ouvrait sa section féminine professionnelle en 2015, les Rhodaniennes comptaient déjà deux titres de championnes d’Europe (2011, 2012). 

Copiant le modèle entre stars et jeunes formées au club mis en place par l’OL pour triompher, le FC Barcelone a rapidement refait son retard sur la scène européenne et espère pouvoir se mesurer aux championnes incontestées. "Jusqu’ici, on n’a pas gagné contre Lyon, même en match amical. L’OL est notre rival à battre dans les prochaines années. C’est une équipe historique, qui fait les choses tellement bien depuis des années. Mon vrai objectif c’est de gagner contre Lyon", avouait Aitana Bonmati au micro de beIN Sports le 10 avril dernier.

Une rivalité avec Lyon, faute de mieux

Il faut dire que les Blaugranas n’ont pas vraiment de rivales locales et cette saison encore, elles écrasent leur championnat : 23 victoires, 1 nul, 106 buts marqués pour seulement 8 encaissés. L’Olympique lyonnais, lui, a déjà son duel avec le Paris Saint-Germain, pas des plus palpitants, mais qui permet d’entretenir le suspense en D1 Arkema. Ce qui fait dire à Wendie Renard qu’il "n’y a pas de rivalité" entre Lyonnaises et Barcelonaises : "Si les deux équipes se retrouvent encore en finale, c’est qu’elles ont été plus efficaces."

La capitaine lyonnaise s’attend tout de même à "une belle finale" . "Je pense qu’elles ont à cœur, après tout ce qu’on a pu démontrer contre elles, de gagner. Mais nous aussi. Il n’y a pas de favori, on est en finale de Ligue des champions. Ce n’est pas parce qu’on a gagné huit fois la Ligue de champions avant qu’on gagne avant même de rentrer sur le terrain." Côté barcelonais, les supportrices catalanes sont beaucoup plus confiantes et ont fait la razzia sur les places pour la finale avant même d’être assurées que le Barça s’y qualifie.

Un destin en commun

Si les supporters des deux formations ont appris à se détester au gré des finales disputées, les deux clubs ont en réalité plus en commun qu’ils ne le pensent : les entraîneurs des deux équipes, Sonia Bompastor et Jonatan Giraldez, quitteront tous les deux leurs équipes à l’issue de la saison, alors que les leaders respectifs de leur dernier affrontement, Ada Hegerberg et Alexia Putellas, sont toutes les deux en difficulté.

En tout cas, le FC Barcelone et l’Olympique lyonnais ont pour l’instant bien plus important en tête puisqu’aucun n’est assuré d’être champion : il reste six matchs de championnat et une finale de Coupe d’Espagne à disputer aux Catalanes contre une demi-finale voire une finale de play-offs pour les Lyonnaises. Des échéances qui sauront mettre de côté, le temps d’un mois, la rivalité grandissante entre les deux ?

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