Ligue des Champions : Un triplé et Ronaldo envoie la Juve en quart de finale
Cristiano Ronaldo avait prévenu, il a répondu. Après avoir annoncé sur les réseaux sociaux la rimonta de la Juve face à l’Atletico, le Portugais a fait le travail tout seul, comme un grand, mardi, en huitième de finale retour de la Ligue des Champions. Battus (2-0) à Madrid il y a trois semaines, les Bianconeri ont réussi l’exploit de renverser la vapeur grâce à un triplé de sa star, arrachée au Real Madrid l’été dernier pour 117 millions d’euros. Un investissement rentabilisé en l’espace de 90 minutes de folie au Juventus Stadium mardi soir (3-0). Une soirée européenne comme on les aime.
Pourtant, l’Atletico de Madrid savait à quoi s’attendre face à l’une des meilleures attaques d’Europe. Privés de plusieurs joueurs – dont Lucas Hernandez et Filipe Luis, blessés – les Colchoneros ont bu la tasse d’entrée de jeu, noyés par les offensives turinoises. Préféré à Paulo Dybala, Federico Bernardeschi a rapidement pris les commandes du jeu au milieu de terrain, tandis que le jeune Leonardo Spinazzola, qui disputait son premier match de Ligue des Champions, a parfaitement pallier l'absence d'Alex Sandro sur le flanc gauche. C'est d'ailleurs de son côté que la Juve a fait mal à la défense madrilène en première période. Complètement dépassé, Santiago Arias n'a pu que constater les dégâts, et l'Atletico a évité de justesse l'ouverture du score dès la 4e minute de jeu. Heureusement pour les hommes de Diego Simeone, la faute de Cristiano Ronaldo sur Jan Oblak a invalidé le but de Giorgio Chiellini. Mais ce n'était que partie remise pour les Bianconeri...
Voir sur Twitter
Spinazzola et Bernardeschi, choix payants
Dépassés dans tous les compartiments du jeu, les Colchoneros ont continué de subir, se faisant logiquement punir à la 27e minute de jeu. Sur un nouveau centre de Bernardeschi, Cristiano Ronaldo, arrivé à pleine vitesse, s'est élevé au dessus d'un Juanfran fantomatique mardi soir pour envoyer une tête puissante au fond des filets d'Oblak (1-0, 27e). La Juve venait de faire la moitié du chemin pour se qualifier, alors que de son côté, l'Atletico encaissait son premier but depuis cinq matches. Absents dans les duels, incapables de trouver Antoine Griezmann et Alvaro Morata devant, les Espagnols ont continué de subir les assauts turinois, face à la fougue de Spinazzola, intenable côté gauche.
Les Bianconeri ont logiquement rejoints les vestiaires devant au tableau d'affichage, au terme d'un premier acte à sens unique. Avec 9 tirs concédés, la meilleure défense de Liga (17 buts encaissés seulement) n'avait jamais autant subi en première période cette saison. Une domination outrageuse illustrée par une autre statistique impressionnante : les 25 centres adressés par les ailiers de la Juve en 45 minutes, alors que de son côté, l'Atletico n'a tiré que deux fois au but, pour 0 frappe cadrée. C'est dire la faiblesse offensive des Colchoneros.
Bien décidé à renverser le cours des événements, Cristiano Ronaldo a continué son récital en seconde période. Constamment cherché dans les airs par ses coéquipiers, le Portugais a parfaitement repris un centre millimétré de Joao Cancelo, s'élevant une fois de plus bien au-dessus de la défense madrilène pour envoyer une tête fracassante, repoussée par Oblak, avant que le but ne soit finalement validé par la goal line technology (2-0, 48e). La rimonta bien entamée, CR7 pouvait exulter.
Voir sur Twitter
124e but en C1 pour Ronaldo
À (2-0), tout était donc à refaire dans cette double confrontation, alors qu'un petit but aurait suffi à l'Atletico pour reprendre l'ascendant. Mais à aucun moment les hommes de Diego Simeone n'ont semblé en mesure d'inquiéter la Juve, sur un petit nuage dans son antre. Totalement absent des débats, Thomas Lemar a laissé sa place à Angel Correa, avant que Santiago Arrias ne soit remplacé à son tour par Vitolo. Des changements qui n'ont pas permis aux Espagnols de se donner de l'air. Bien au contraire. Les entrées successives de Paulo Dybala et du jeune Moise Keane côté turinois ont accentué la domination italienne, et le jeune ivoirien de 19 ans a bien failli crucifier les Colchoneros en fin de match, s'il n'avait pas manqué son face à face avec Oblak (82e).
Comme un symbole, c'est finalement Cristiano Ronaldo qui a sonné le glas cinq minutes plus tard. Le Portugais s'est chargé de transformer un penalty généreusement accordé à la Juve par l'arbitre suite à un accrochage de Correa sur Bernardeschi. D'une frappe imparable, le quintuple ballon d'or s'est offert un triplé, inscrivant par la même occasion son 124e but en Ligue des Champions, plus que le total des réalisations de l'Atletico dans cette compétition (118). À lui seul ou presque, le Portugais a renversé la meilleur défense d'Europe en l'espace de 90 minutes. Un scénario inimaginable, un come-back fou. Mais rien n'est impossible pour un tel champion. Il a prouvé qu'il pouvait lier la parole aux actes, et cette Juve là, rassemblée derrière sa star, sera très difficile à aller chercher.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.