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Ligue des champions: Monaco tombe de son Rocher

Etincelant demi-finaliste de la Ligue des champions au printemps dernier (sorti par la Juventus), Monaco a totalement raté sa campagne 2017-18 dans l’épreuve phare continentale. Cette sévère défaite à domicile (1-4) contre une vaillante formation du Red Bull Leipzig, la troisième à Louis-II en autant de matches, condamne les Monégasques à la dernière place du groupe, synonyme d’élimination européenne totale (C1 et C3), avant même l’ultime journée de la phase de groupes. Un échec inattendu qui s’explique néanmoins en prenant un peu de recul.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Soirée cauchemardesque pour Jemerson et Monaco face à Leipzig

La déroute plutôt que la révolte

Monaco n’a pas existé ce mardi soir contre Leipzig alors que ce devait être le match de la rédemption. Douchés d’entrée par les visiteurs après deux bourdes du défenseur central brésilien Jemerson (but contre son camp à la 6e minute, erreur de relance fatale trois minutes plus tard pour un but signé Timo Werner), les octuples champions de France ont pris une claque. Le troisième but marqué sur penalty par Werner (31e), après une faute grossière dans la surface de Falcao sur Orban, a encore refroidi les locaux et le public du stade Louis-II qui attendait largement mieux de ses ouailles. Le buteur colombien de l’ASM a bien tenté de faire vibrer la corde de l’espoir après son but de la tête sur un coup-franc de Rony Lopes (43e). Mais Naby Keita a tué le suspense juste avant la pause en se retournant entre Fabinho et Glik puis en ajustant Subasic du droit (1-4). Cette première période affligeante des Monégasques a été suivie par un deuxième acte médiocre sans but marqué.

Monaco, le naufrage express du Rocher

L’effectif est moins bon

Ne nous y trompons pas ! Comparer le Monaco champion et celui de cette saison se fait forcément au détriment de la formation 2017-18 de Leonardo Jardim. Le technicien portugais a dû se résoudre à voir partir quelques-uns de ses plus beaux fleurons : on ne remplace pas comme ça Bernardo Silva, Benjamin Mendy, Tiémoué Bakayoko, Valère Germain ou Kylian Mbappé, révélation des six premiers mois de l’année. Le transfert tardif –fin août- du phénomène de Bondy a permis au club rouge et blanc de faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses, mais il n’a évidemment pas été compensé sur le pré, Keira Baldé, Rachid Ghezzal ou Adama Diakhaby (arrivé de Rennes pour 10 millions d’euros) étant à des années lumières du niveau de l’international français. Vu la politique de transferts mise en place par les dirigeants, Jardim se voit contraint de reconstruire, de bricoler, mais même ce très bon technicien ne peut pas tout solutionner en quelques mois.

La réussite n’y est plus

Cinq ans qu’un club –au moins- demi-finaliste de la C1 n’avait plus été éliminé de la compétition dès l’automne la saison suivante. A l’époque, le tout juste champion d’Europe Chelsea s’était cassé les dents sur la Juve et le Shakhtar Donetsk. La réussite avait fui les Blues comme elle vient de le faire avec l’ASM. Certains matches de la saison dernière s’étaient achevés par une issue heureuse due aussi à l’état d’esprit combatif d’un groupe talentueux (le match nul arraché à Leverkusen, les deux succès face à Tottenham, la double confrontation contre Manchester City). Rien de tout cela désormais avec les éléments contraires et beaucoup de maladresses à l’image de celles du pauvre Jemerson ce mardi. La lourde défaite concédée d’entrée face à Porto (0-3) a plombé le parcours des Azuréens incapables de glaner le moindre point chez eux (trois défaites). Jamais d’ailleurs l’équipe de la Principauté n’avait encaissé quatre buts en une mi-temps à domicile en Ligue des champions !

Certaines individualités déçoivent

Excellents la saison dernière, certains cadres du titre de champion 2017 évoluent clairement en deçà de ses possibilités. C’est le cas de Jermerson, méconnaissable ce mardi mais déjà médiocre à plusieurs reprises depuis le mois d’août. Fabinho, qui souhaitait partir cet été, semble trainer son spleen sur le terrain. Subasic, auteur d’une grosse saison passée, peine à se montrer décisif en ce moment. Et Thomas Lemar est loin d’être aussi irrésistible qu’au printemps dernier ou même qu’au mois d’août. Monaco semble surtout Falcao dépendant. Le Colombien a inscrit les quatre buts de son équipe cette saison en C1 (sans compter ses 13 réalisations en championnat). C’est bien qu’un buteur plante mais ce n’est jamais réjouissant qu’il soit le seul à le faire.

Un groupe plus compliqué que prévu

Au moment du tirage au sort, l’euphorie n’était pas de mise côté monégasque car le groupe tiré semblait assez homogène. Il n'y avait aucun cador de la trempe du Real, du Barça ou du Bayern pour commencer à douter. Monaco paraissait capable de se qualifier ou, au pire, de terminer troisième pour être reversé en Ligue Europa. Les Allemands du Red Bull Leipzig débutaient dans la grande compétition, le FC Porto ne faisait plus aussi peur que dans ses grandes années, et Besiktas ne donnait pas des sueurs froides aux Monégasques vu leur pedigree dans l’épreuve (dernier quart de finale de C1 disputé en 1986-87). Finalement, les Turcs se sont montrés très coriaces, les Allemands sans complexe et les Lusitaniens de Sergio Conceiçao capables de hausser leur niveau dans les grandes occasions. Depuis 2010-11, pas moins de cinq clubs français s’étaient fait sortir d’entrée en Ligue des champions : Auxerre, Lille (deux fois), Montpellier, Marseille et Lyon. Monaco rejoint contre toute attente cette liste peu glorieuse.

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