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Ligue des champions : la "Farmers League" tient sa revanche

Deux clubs français dans le dernier carré européen, une première historique qui ravit le foot tricolore. Et une douce revanche, certes sans garantie sur l'avenir, à l'heure où la Ligue 1 est souvent moquée, notamment par les Anglais et leur "Farmers League".
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Les Lyonnais après leur victoire face à Manchester City (FRANCK FIFE / AFP)

Le tweet de Kylian Mbappé vendredi soir aura sans doute surpris certains. L’attaquant du Paris Saint-Germain a félicité les Lyonnais de leur qualification pour les demi-finales de Ligue des champions, au détriment de Manchester City, en écrivant "Farmers League" accompagné d’un emoji clown. Cette "Farmers League", une ligue de fermiers ou paysans en traduisant sommairement cette expression venue d’Internet, c’est la Ligue 1.

Le PSG et rien derrière

Car notre championnat de France ne bénéficie pas à l’étranger d’une image particulièrement rayonnante, et on peut le comprendre. Stades rarement pleins, pelouses pas toujours bien entretenues, performances européennes régulièrement décevantes, diffusion à l’étranger limitée. Conséquence, seul Paris attire la lumière. Et les revers européens du PSG suffisent aux Anglais, adeptes du "banter" (les railleries, les vannes), à tirer une conclusion simple. Si le PSG, ultra-dominant en Ligue 1 (huit titres sur les neuf dernières années, ndlr), n’y arrive pas en Ligue des champions, c’est que le championnat est nul et que les Parisiens affrontent "des fermiers" chaque week-end.

Un championnat pour former, pas pour jouer

Elle recouvre aussi, en partie involontairement, une autre réalité du championnat de France. La qualité de ses rencontres est rarement mise en avant, mais ses centres de formation n’ont pas ce problème. En 2018, ils étaient 646 Français à évoluer à l’étranger, dont 42 dans des clubs disputant la Ligue des champions. La Ligue 1 est devenue le principal fournisseur de talents aux clubs anglais, espagnols, allemands ou italiens. Parfois sans avoir eu le temps d’en profiter. Une situation qui renforce le côté "fermier" de la Ligue 1, qui fait pousser des joueurs que les autres championnats récoltent pour briller en Europe.

Cette expression n’est d’ailleurs pas réservée à la Ligue 1, même si notre championnat est la cible principale ces dernières années. Si Paul Pogba a connu des difficultés à Manchester United, après avoir brillé avec la Juventus, c’est que la Serie A est aussi une "Farmers League". Elle symbolise le mépris classique des Anglais, et de leur "best league in the world", pour le reste de l’Europe du football. Elle alimente régulièrement les "memes", ces blagues et images hautement virales sur Internet, comme par exemple le fameux "Lionel Messi est un bon joueur, mais pourrait-il le faire un lundi soir pluvieux à Stoke ?" lâché sur Sky Sports par l’ancien attaquant d’Everton Andy Gray.

Une revanche immédiate

La victoire lyonnaise contre Manchester City, et la qualification du PSG contre l’Atalanta, ont offert un retour de bâton qu’apprécieront les fans du football français. Mais si la Ligue 1 est loin d’être une farmers league, elle ne doit pas faire oublier que la France a un temps de retard sur la scène européenne, loin du quatuor de tête au classement du coefficient UEFA (qui détermine le nombre de clubs qualifiés pour les compétitions européennes, ndlr). Une qualification parisienne ou lyonnaise ne serait que la deuxième finale européenne d’un club tricolore depuis 2004. 

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