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Ligue des champions : l'élève Julian Nagelsmann a donné la leçon au maître José Mourinho

Dominé de bout en bout par le RB Leipzig, le Tottenham de José Mourinho s'est incliné (0-1) ce mercredi soir à domicile lors du huitième de finale aller. Cette victoire, décisive pour les Allemands en vue de la qualification, porte évidemment le sceau du jeune et talentueux entraîneur de Leipzig, Julian Nagelsmann. Ce dernier, âgé de 32 ans seulement, a donné une leçon tactique à son homologue portugais, dont l'équipe n'a jamais su trouver de solutions pour se montrer dangereuse. José Mourinho peut même remercier Hugo Lloris, qui a préservé Tottenham d'une lourde défaite.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

"José (Mourinho) a l'expérience de toute sorte de situations. Il a dirigé tant de matches à élimination directe qu'il sait toujours quoi faire." Ces propos élogieux sont de Julian Nagelsmann, l'entraîneur de 32 ans du RB Leipzig. Pourtant ce soir, José Mourinho n'a pas vraiment eu l'air de savoir ce qu'il faisait, ou de maîtriser le cours de la rencontre. Les Allemands ont imposé leur mentalité positive à Tottenham et développé un jeu enthousiasmant pour faire totalement déjouer les finalistes de la dernière édition de la Ligue des champions.

La cuisson à l'étouffée façon Leipzig

Alors qu'ils évoluaient à domicile, devant leur public du Tottenham Hotspur Stadium, les Spurs ont été pris à la gorge tout au long de la rencontre, et ce dès le début du match. Ils ont subi pendant 90 minutes un gros pressing des joueurs de Nagelsmann qui les a poussé à user outrageusement d'un jeu long inefficace. Signe de la domination allemande : les locaux ont concédé 13 frappes lors de la première mi-temps, son plus haut total lors d'un match de Ligue des champions à domicile.

Avant la rencontre, José Mourinho déplorait "de ne pas avoir assez d'options offensives". Cela s'est ressenti sur la pelouse, où Lucas et Dele Alli n'ont pas su peser sur la défense à trois de Leipzig, surtout quand ils n'ont obtenu que très peu de ballons dans les pieds. En somme, Tottenham n'a su se montrer dangereux que sur coups de pied arrêtés. En face, les joueurs du RB Leipzig ont fait preuve d'une belle qualité technique et ont su bien utiliser leur maîtrise du ballon (ils ont terminé la rencontre avec 58% de possession de balle et 86% de passes réussies).

Mourinho peut remercier Lloris

Dans l'utilisation du ballon, les schémas de passe utilisés par les joueurs de Nagelsmann ont grandement mis en difficulté les ouailles de Mourinho. Patrick Schick, l'attaquant longiligne de Leipzig, a été trouvé trop facilement à de nombreuses reprises dans l'entrejeu en point d'appui. Ses remises ont été précieuses pour orienter le jeu, tandis que Timo Werner profitait de ces décrochages pour prendre la profondeur. Positionné à gauche de l'attaque, tandis que Christopher Nkunku occupait le côté droit, le numéro 9 allemand a fait souffrir Serge Aurier. Ce dernier, qui devait également gérer les montées incessantes d'Angelino, n'a jamais pris la mesure de ses adversaires.

Si Tottenham a pu profiter d'un coup de moins bien physique des joueurs de Leipzig dans le dernier quart d'heure pour pousser - et terminer la rencontre à 11 frappes contre 16 pour Leipzig -, les Spurs n'en ont pas profité, malgré plusieurs occasions de Giovani Lo Celso sur des coups francs. Même si les joueurs de Mourinho se sont donc montrés plus entreprenants en fin de rencontre, l'entraîneur portugais peut remercier son gardien, Hugo Lloris. Celui-ci a réalisé plusieurs parades décisives et permis à son club de ne concéder qu'un but, sur un penalty de Werner.

Nagelsmann a déjà refusé le Real Madrid

"Mourinho sait toujours quoi faire si son équipe mène, est menée, prend un but tôt, a besoin de marquer en toute fin de match...", poursuivait Nagelsmann. L'entraîneur portugais, de par ses changements, n'a pas non plus su trouver la solution. En restant sur le même schéma tactique, en 4-4-2, Mourinho a perdu la bataille tactique face au 3-4-2-1 bien pensé par Nagelsmann.

À 32 ans, Nagelsmann est le plus jeune entraîneur de l'histoire à disputer un match à élimination directe en Ligue des champions. Récemment, l'ancien entraîneur d'Hoffenheim révélait dans une interview au quotidien anglais The Independent qu'il avait refusé le poste d'entraîneur du Real Madrid en remplacement de Zinédine Zidane à l'été 2018. "Je suis encore jeune, je me développe encore", a-t-il déclaré pour justifier son choix. Alors que le RB Leipzig se bat pour le titre en Bundesliga et qu'il est bien parti pour se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions après cette victoire face à Tottenham, nul doute que Nagelsmann pourrait à nouveau obtenir ce type de sollicitations dans les années à venir, et rapidement dépasser le maître.

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