Ligue des Champions : L'Ajax foudroie et élimine le Real Madrid, triple tenant du titre
Certainement l'un des plus grands exploits de l'histoire de la prestigieuse compétition. L'Ajax abat le Real Madrid, triple tenant du titre, au terme d'un match au scénario fou (1-4). Les Madrilènes avaient toujours rallié les quarts de finale depuis 2010. La fin d'une ère.
Le match : à 2000 à l'heure
Fougue, propension à aller vers l'avant, spontanéité, instinct. Amsterdam a beau avoir un effectif peuplé de jeunes joueurs, les Ajacides ont réalisé un match de chefs, de champions. N'ayant rien à perdre après la défaite à l'aller (2-1), les Néerlandais se sont livrés dans la bataille, le couteau entre les dents.
Bénéficiant des (énormes) largesses défensives du Real Madrid (Sergio Ramos était suspendu), les flèches de l'Ajax ont opéré avec brio. Tout d'abord Hakim Ziyech en ouvrant la marque dès la 7e minute. Puis le Brésilien Neres au terme d'un contre foudroyant. Après 20 minutes, les Madrilènes avaient un genou à terre, eux qui ont pourtant trouvé la barre avec Raphaël Varane (4e).
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En détresse dans le jeu, à l'agonie en défense, le Real Madrid a aussi joué de malchance : deux blessures avec Vazquez et Vinicius Junior. Ce dernier, touché au terme d'un rush solitaire, est sorti en pleurs, le visage marqué. Puis d'une autre malchance avec un nouveau poteau trouvé par Bale (42e).
Un espoir long de deux minutes
Maltraitée durant 45 minutes par l'insouciance adverse, la Maison Blanche a tenté de retrouver de l'ordre après la pause. Un léger sursaut d'orgueil. Mais pas celui d'un champion, d'un triple tenant du titre. Surtout quand l'Ajax est venu planter un troisième pion (voir par ailleurs). Conspué par le Bernabeu, le Real Madrid a joué un dernier va-tout en réduisant la marque par Asensio (70e). Un brin d'espoir vite balayé par un coup-franc excentré sublime de Schöne. Thibaut Courtois se rend coupable d'une faute de placement et se fait lober. L'uppercut de l'Ajax aboutit cette fois-ci au KO. Le Real Madrid a les deux genoux à terre. L'Ajax peut festoyer.
Le fait du match : sortie ou non ?
Resituons le contexte. 63e minute, l'Ajax mène alors 2 à 0. Les Bataves récupèrent le ballon par l'intermédiaire de Mazraoui. S'en suit une action tout en vitesse menée par van de Beek. Ce dernier fixe la défense adverse et transmet pour Dusan Tadic qui expédie d'une frappe limpide le ballon dans la lucarne. Les Ajacides explosent. Mais l'arbitre pose alors sa main sur son oreillette. Le VAR prend le contrôle du match. Sur la récupération de l'Ajax, le ballon semble être sorti en touche. Un vent de suspense, d'incertitude, de tension balaie alors le pré espagnol. Les secondes défilent, la main de l'arbitre ne quitte pas l'oreille. Insoutenable autant pour les Merengue que pour les Lanciers. Après trois minutes, le but est accordé et plonge les supporters néerlandais dans la liesse.
Le joueur : Tadic en chef d'orchestre
A 30 ans, il est l'un des rares à ne pas être placé dans la catégorie des jeunes de l'Ajax. Entouré des "bébés" De Jong, Ziyech ou Neres, le Serbe s'est montré étincelant dans son rôle. Celui de faire briller les siens. Tout d'abord, Tadic est à l'oeuvre sur le centre pour l'ouverture de Hakim Ziyech. Mais son ingéniosité et sa qualité se sont révélées par un geste technique parfait. Une roulette subtile pour éliminer Casemiro, avant de lâcher un caviar pour le but de Neres.
Il manque de peu une troisième passe décisive en seconde période. Sa transmission, dans le dos de la défense de Madrid, est idéale pour van de Beek, mais sa frappe est stoppée par Thibaut Courtois. Vista, passes, vision du jeu. Dusan Tadic a ensuite ajouté à sa palette un sublime but. Après un contrôle, le milieu offensif enchaîne une frappe du gauche, et voilà ballon propulsé en plein lucarne. Son sixième but dans la compétition. "C'est une soirée très spéciale pour l'Ajax et pour moi-même.Nous pouvons être très fiers. Cela nous donne de l'énergie pour la fin de la saison." Le match d'une vie.
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