Ligue des champions : Daniel Alves, l'homme de la demi-finale
Beppe Marotta est un homme de coups, et celui-ci fait partie de ses meilleurs. Le directeur sportif de la Juventus doit avoir le sourire, en regardant le parcours européen de son équipe. Sur cette demi-finale totalement maîtrisée face à Monaco, c’est un joueur qui n’a rien coûté au club qui a fait la différence. Trois buts et une passe décisive pour celui qui est probablement le meilleur latéral gauche du monde : Dani Alves.
Un centreur magnifique
Arrivé cet été gratuitement de Barcelone où il a brillé, le Brésilien de 34 ans a pris quelques mois pour s’adapter à l’Italie et à la Juventus. Mission accomplie, le revoilà au meilleur de sa forme au meilleur des moments. Un latéral droit brésilien ayant passé 8 ans au FC Barcelone est forcément un joueur offensif à part entière. Mais Dani Alves apporte plus que ça. L’ancien acolyte de Messi a fait de ses centres une arme redoutable, d’une précision exceptionnelle. L’Argentin peut en témoigner, puisqu'Alves est le joueur qui lui a délivré le plus de passes décisives : 42 offrandes pour le génial attaquant, qui a toujours eu une relation particulière avec son latéral, qu'il décrivait comme son "meilleur ami" dans Marca. "On a passé beaucoup de temps ensemble, sur et en dehors du terrain. Jour après jour, cela nous a guidés vers une grande amitié, ce qui nous aide beaucoup sur le terrain."
En Ligue des champions cette saison, il fait profiter les attaquants turinois de ses fulgurances : 4 passes décisives mais aussi trois buts dont cette superbe reprise de volée fouettée qui a trompé Subasic mardi soir. Du côté des offrandes, difficile de faire mieux : une talonnade lumineuse pour Gonzalo Higuain suivie d’un centre millimétré pour l’Argentin au match aller. Un nouveau centre exceptionnel que Manzdukic s’est chargé de reprendre en deux temps au match retour.
L'expérience de la gagne
De Barcelone, Dani Alves a ramené bien plus qu’un talent pour les ballons brossés déposés dans les pieds ou sur la tête de ses attaquants. Il a aussi collectionné les trophées, au point de présenter l’un des palmarès les plus impressionnant parmi les joueurs en activité : trois Ligues des champions, six Liga, six Coupes du roi auxquels il faut rajouter les deux Coupes de l’UEFA remportées en 2006 et 2007 avec le FC Séville. Une certaine expérience du haut niveau, mais surtout de la gagne, dont il a pu faire profiter ses nouveaux coéquipiers en Italie. A l’aube de deux finales (Coupe d’Italie et Ligue des champions) et alors que le Scudetto leur tend les bras, cela peut faire la différence.
Laissé libre par le FC Barcelone, Dani Alves a longtemps été rancunier, estimant de pas avoir été respecté par ses dirigeants, qui le trouvaient trop vieux et sur le déclin. En février encore, il revenait dans les colonnes d'ABC sur son départ : "Les dirigeants ne m'ont jamais rien dit en face. Ils ont été faux et ingrats. Ils ne m'ont pas respecté." A l’aube de sa quatrième finale de Ligue des champions, il peut savourer sa revanche. Ses anciens dirigeants regarderont la finale à la télévision, en se demandant sûrement comment ils ont pu lui préférer Sergi Roberto.
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