Ligue des champions : Comme Paris, l'OM s'est bâti son propre complexe européen
On savait les clubs français pas vraiment à l'aise sur les terres du FC Porto, limite complexés à force de voir la victoire leur filer entre les doigts. Ce mardi soir, l'Olympique de Marseille a vécu pire : une soirée cataclysmique chez les Dragons. Bien au-delà du gênant record égalé de 12 défaites consécutives en Ligue des champions, les Phocéens ont donné l'impression que rien n'allait sur le terrain sans que leurs adversaires ne leur soient explicitement supérieurs dans le jeu.
Un record honteux et un complexe
On imagine assez aisément le sourire satisfait, gonflé par l'ironie du sort, du supporter parisien contemplant le naufrage du rival honni au Portugal. Pas forcément de moquerie pure mais plutôt une revanche paradoxalement nourrie par l'empathie. Car il y a eu comme un air de soirée parisienne ce mercredi soir. Le supporter marseillais a vécu l'une de ces terrible soirées d'impuissance qui avaient l'habitude de s'amonceler chez l'adversaire de la capitale jusqu'à l'été dernier.
Pour Paris le blocage résidait en son impossibilité chronique, presque pathologique, de franchir le stade des quarts de finale en C1. Du côté de l'OM, le simple fait de ne pas perdre un match dans la compétition semble être devenu insurmontable. Face à Porto, l'OM a complètement perdu ses moyens, donnant le bâton pour se faire battre après 4 minutes de jeu en reproduisant la même erreur qui avait mené à la défaite contre Manchester City : une erreur de relance devant sa surface de réparation.
Et que dire du deuxième but encaissé sur le deuxième tir de Porto, un penalty offert par Jordan Amavi… Le latéral gauche s'est rendu coupable d'une faute grossière en taclant très en retard Jesus Corona, lequel avait déjà centré (26’). Plusieurs situations ont été symptomatiques d’un mal-être profond, d’une passe au sol à 5 mètres sans pression ratée par Duje Caleta-Car (20’), à l’attitude spectatrice devant la louche insolente de Corona (49’), en passant par une relance de Steve Mandanda chipé par Moussa Marega à deux doigts de finir en CSC (39’).
Naufrage collectif
Le moment à la fois le plus terrible et celui qui aura sans doute bien nourri le complexe marseillais restera le penalty manqué par Dimitri Payet après 9 minutes de jeu, directement en tribune. S’il n’était pas le capitaine phocéen sur le terrain, le Réunionnais devait au moins en être le leader technique. Il n’a fait que rappeler son incapacité à marquer en Ligue des champions malgré déjà 18 matches disputés dans la compétition. Son entraîneur a même décidé de se passer de ses services à 30 minutes du coup de sifflet final.
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Même le si fiable Boubacar Kamara était méconnaissable. Jesus Corona s’est amusé avec lui sur le troisième but avant de se permettre une talonnade insolente pour le buteur Luis Diaz (69’). Accablé par l’impuissance et la fatalité, jamais cet Olympique de Marseille n’a donné l’impression qu’il pourrait réagir face à un FC Porto sérieux mais loin d’être tyrannique. Deux mois après le Final 8 réussi du rival parisien, peut-être libéré de ses démons, il semblerait que ces derniers aient choisi de se reporter sur les Phocéens.
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