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Ligue des Champions : Barcelone corrige Lyon au Camp Nou

Lyon n'a rien pu faire. Largement dominé dans le jeu, l'OL a subi une très lourde défaite ce mercredi face au FC Barcelone, en huitième de finale retour de Ligue des Champions (5-1). Grâce à un Lionel Messi des grands soirs, le Barça se qualifie et rejoint les quarts de finale pour la douzième fois de rang. Pour les joueurs de Bruno Genesio, c'est un dur retour à la réalité.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
  (PAU BARRENA / AFP)

Le match : retour à la réalité pour Lyon

Lyon se devait de créer l’exploit, celui d'aller chercher une qualification pour les quarts sur la pelouse de l'ogre Barcelone. Exploit il n’y a pas eu. Dépassés, soufflés par une domination sans partage, les joueurs de Bruno Genesio n'ont rien pu faire face à la furia barcelonaise. Habitué ces dernières années à se sublimer lors de ces chocs annoncés déséquilibrés et asymétriques sur le papier, l'OL n'a cette fois pas existé. 

Bruno Genesio avait choisi d’opter pour un 3-5-2 afin de "densifier l’axe et le cœur du jeu" selon les mots du coach lyonnais avant le match. Un plan qui n’aura pas tenu bien longtemps, la défense rhodanienne apparaissant bien vite sans repères et dépassée par un Barça qui s’est rapidement transformé en entreprise de démolition. 

En contrôle, les Blaugranas abusent d'entrée des redoublements de passes et des une-deux, pas vraiment gênés pour trouver la profondeur et les espaces dans le dos de la défense malgré le bloc parfois très bas des lyonnais. Lionel Messi en profite pour allumer les premières mèches (4e, 14e) avant qu’un penalty plus litigieux que sévère ne vienne doucher les premiers espoirs de l'OL. Dans la surface, Jason Denayer vient au contact de Luis Suarez d'un tacle maladroit. Le Belge semble retenir son geste, Suarez marche sur le pied du Lyonnais mais M. Marciniak n'hésite pas à indiquer le point de penalty, ne prenant pas la peine de consulter le VAR. Lionel Messi, d'une panenka parfaite, ne manque pas l'occasion de faire basculer le Barça en tête (1-0, 16e). Un fait de jeu contestable qui vient récompenser une domination absolue du FC Barcelone, qui finira logiquement par faire le break dix minutes plus tard. Arthur, précieux dans l'entrejeu, se prend pour Xavi et trouve Suarez d’une passe délicieuse plein axe. L’Uruguayen élimine Marçal d'un crochet létal, avant de servir Coutinho sur un plateau qui termine dans le but vide (2-0, 31e).

Lyon y aura cru 20 minutes

Les joueurs du Barça se régalent et Lyon passe tout près de la correction mais Suarez (37e) puis Messi (40e, 47e) manquent de réalisme devant Mathieu Gorgelin, remplaçant au pied levé d'Anthony Lopes, sorti quelques minutes plus tôt après un choc avec Coutinho (voir par ailleurs). Mais le break fait, le Barça lâche un peu de lest et laisse un peu plus la balle aux lyonnais. Sous l’impulsion de Tanguy Ndombele, meilleur Gone ce soir, les joueurs de Bruno Genesio retrouvent un peu d’air et vont trouver la faille sur leur premier tir cadré depuis… la 9e minute du match aller. Sur un cafouillage dans la surface après un corner de Memphis, Tousart enchaîne contrôle poitrine-volée du droit pour redonner un soupçon d’espoir à l’OL après confirmation du VAR (2-1, 58e).

L’OL s’offre alors un petit temps-fort. Nabil Fekir trouve le petit filet extérieur, Memphis Depay glisse au moment de conclure et Bruno Genesio joue son va-tout en faisant entrer Traoré et Cornet. Mais comme souvent avec le Barça, comme souvent au Camp Nou, comme souvent en Ligue des Champions, Lionel Messi est sorti de sa boîte. D'un crochet dévastateur du gauche, il envoyait Marcelo et Denayer sur les fesses avant d'ajuster un Gorgelin à la main pas assez ferme (3-1, 78e). Le début de la fin pour Lyon, qui prend la marée face aux dernières vagues barcelonaises. Messi aspire la défense de l'OL sur contre-attaque pour mieux servir Piqué (4-1, 83e) puis Dembélé (5-1, 86e), et faire s'envoler définitivement les dernières illusions lyonnaises. Une semaine après l’élimination du Paris Saint-Germain, il n'y a donc plus de représentant français en Ligue des Champions.

Le joueur : Lionel Messi était partout

Après le triplé de CR7 mardi soir avec la Juventus, la réaction de Lionel Messi était évidemment scrutée par tous. Elle a été à la hauteur de l'événement. Une subtile panenka puis un crochet assassin et la Pulga s'offrait un doublé plein de classe. Pas de triplé pour l'Argentin mais un double-double avec deux passes décisives pour Piqué puis Dembélé. Aux côtés d'un Suarez incandescent, Messi a joué comme à son habitude dans un rôle de N°10 hybride, positionné constamment entre les lignes, orientant les attaques des siens à merveille malgré quelques pertes de balle évitables et un peu de déchets, notamment en début de deuxième mi-temps (seulement 3 dribbles réussis sur 8 tentés). Il aurait pu ajouter son nom une troisième fois au tableau d'affichage si Lopes (4e, 14e), Gorgelin (40e) et Marçal sur sa ligne (47e) ne s'étaient pas interposés. Au final, 2 buts et 2 passes décisives pour Messi, mais aussi 7 tirs au compteur, 86 ballons touchés et 3 passes clés. Patron.

L'image du match : les larmes de Lopes

Comme si une ouverture du score précoce du Barça et la ferveur du Camp Nou ne suffisaient pas, Lyon a dû très vite se passer de son gardien Anthony Lopes. Touché lors d'un choc avec Coutinho après un début de match canon, le Portugais est resté un long moment à terre, sonné par le contact. "Il avait perdu connaissance sur le moment", a confié Bruno Genesio après le match. Costaud, il a d'abord repris sa place dans les cages lyonnaises, refusant de sortir. Le temps pour lui de voir Coutinho offrir le break au Barça avant de définitivement laisser sa place à Mathieu Gorgelin (34e). Il ne voulait pas sortir mais les médecins m'ont demandé de le remplacer pour ne prendre aucun risque", a ajouté Genesio. Une sortie en larmes sous les applaudissements du Camp Nou.

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