Le PSG humilié, le Barça qualifié
Toute la presse, quelle soit française mais surtout espagnole, s’interrogeait ce matin sur la possibilité d’une « remontada » du Barça étrillé 0-4 lors du 8e de finale aller de Ligue des Champions face au PSG. Une telle remontée, les Catalans n’avaient jamais été en mesure de relever ce défi, quelle que soit la compétition. Mais, au coup d’envoi, l’envie et l’espoir étaient bien au rendez-vous dans le camp espagnol. Et le PSG a rapidement bu la tasse puisque le Barça n’a eu besoin que de trois minutes pour ouvrir la marque.
Paris asphyxié
Une bourde de la défense parisienne et un manque de réactivité de Kevin Trapp ont permis à Suarez d’ouvrir le compteur barcelonais de la tête (1-0).
Déjà fébriles, les Parisiens ont été manifestement sonnés par ce but éclair. Les Catalans, dominateurs physiquement, plus volontaires et agressifs, ont mené la danse et n’ont laissé que peu de ballons à leurs invités du soir (69% de possession de balle en première période).
Les troupes d’Emery, sous pression et manquant cruellement de panache dans les duels, ont multiplié les erreurs et les pertes de balles. Résultat, il n’a pas été surprenant de voir les Blaugrana aggraver le score avant la mi-temps. Sur une belle action collective, un nouveau cafouillage défensif devant les cages parisiennes et Layvin Kurzawa a marqué contre camp (2-0).
A ce stade de la rencontre, le Barça n’était plus qu’a mi-chemin de son exploit.
Paris regonflé
Au retour des vestiaires, les Parisiens ont montré plus de détermination. Mais leur enthousiasme a été douché quand les Catalans ont obtenu un pénalty très (trop ?) généreux pour une faute de Meunier sur Neymar. Lionel Messi n’a pas tremblé pour inscrire ce troisième but (3-0 à la 48e). Dans la foulée, les Parisiens ont tenté de répliquer mais une première frappe à bout portant de Cavani a trouvé le poteau des buts de Ter-Stegen (52e). L’attaquant uruguayen y est revenu dix minutes plus tard. Avec succès ce coup-ci (3-1 à la 62e).
Si les Espagnols ont, à leur tour, été sonnés, la rencontre n’a pas perdu en intensité. Bien au contraire. C'est une fin de rencontre complètement folle à laquelle les supporters du Camp Nou ont assisté.
Paris laminé
Un doublé de Neymar en deux minutes (88e et 90e) et les Parisiens ont mis un genou à terre. Ils ne pouvaient croire à l'impensable et allaient devoir tenir bon dans les arrêts de jeu pour arracher leur qualification pour les quarts de final. Mais ils sont passés du paradis à l'enfer quand, à la stupéfaction générale, Sergi Roberto a inscrit le 6e but barcelonais de la soirée d'une reprise de volée du droit (90e+5).
Le sort des Parisiens est scellé. Leur aventure européenne s'arrête là et cette lourde défaite risque de laisser des traces.
Déclarations:
Sergi Roberto (milieu de terrain du FC Barcelone): "Sur le but, je me suis jeté sans arrière-pensées, sans savoir si j'étais ou non en position de hors-jeu. Ensuite, je suis resté au sol pour le fêter. C'était très compliqué, nous devions marquer trois buts (dans la dernière demi-heure, NDLR) et nous sommes extrêmement heureux. Nous étions repartis de Paris très en colère et tout ce qui s'est passé ce soir est incroyable. Nous étions prêts pour cela. Le public, c'était 10 joueurs de plus sur le terrain et nous leur dédions ce match. Nous allons fêter tout ça et penser ensuite à notre prochain match de Liga."
Luis Enrique (entraîneur du FC Barcelone): "Je crois que personne n'a cessé d'y croire. En voyant l'implication de l'équipe pendant tout le match, même si nous avons encaissé un but, je crois que les joueurs ont été exceptionnels à tous les niveaux. En défense, ils ont été impressionnants. Nous avons pris tous les risques mais cela en valait la peine puisque nous avons vécu une fin de match comme on en voit parfois dans le football. Cette fois, c'est nous qui avons le sourire. Comme entraîneur, je suis ravi de vivre ça, surtout après ce qui s'est passé au match aller et les conséquences que cela a entraîné. La clé du match, cela a été la foi qu'a montrée l'équipe. A 3-1, la qualification était perdue mais les joueurs ont insisté, nous avons marqué le quatrième, le cinquième et nous avons envoyé jusqu'à notre gardien pour essayer de marquer. Et le public a eu un comportement incroyable. Nous allons être en quarts et cela ne fera pas plaisir aux autres équipes. Quand on est parmi les favoris, tout le monde espère toujours votre élimination. Huit équipes vont se qualifier, il faut apprendre de ses erreurs et être ambitieux. (Sur sa manière de célébrer le but victorieux) J'y ai laissé quelques ménisques sur le terrain mais cela en valait la peine. Je veux dédier ce match à ceux qui ont eu la foi après notre défaite à l'aller."
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