Le guide de survie du PSG pour éloigner les démons des matches retour
Les matches retours sont compliqués pour le PSG. Les jambes tremblantes face au FC Barcelone sur la pelouse du Parc des Princes, le 10 mars dernier, l'ont bien rappelé à Mauricio Pochettino. Rien n’est jamais acquis pour le Paris Saint-Germain en phase éliminatoire de la Ligue des champions, même quand le club de la capitale est en position très favorable après le match aller. Grâce à un grand Keylor Navas dans les buts, il s’en était sorti avec un match nul miraculeux (1-1), insuffisant pour masquer le fait que Paris s’est encore fait peur après avoir fait le plus dur à l'aller (4-1 au Camp Nou).
L'empreinte des désillusions
Sans doute, le parcours jusqu'en finale de la dernière édition, dans une formule en match simple, n'a pas suffi à exorciser les démons d'un passé encore frais. En 2019, Manchester United avait renversé le PSG au Parc des Princes (3-1) en huitièmes de finale. En 2017, le Barça avait gommé le 4-0 de l'aller en s'imposant 6-1 au retour pour l'un des épisodes les plus fous de l'histoire du foot européen. Enfin en 2014, après un succès 3-1 au Parc des Princes, Chelsea avait crucifié le PSG en quart de finale retour à Stamford Bridge (2-0).
Cette accumulation de déconvenues a en partie expliqué la réaction contenue des joueurs parisiens mercredi dernier après la victoire chez le Bayern Munich (3-2). C'est avec une joie très mesurée que Kylian Mbappé s'est présenté au micro de RMC Sport. "On n'est qu'à la mi-temps d'une grosse confrontation", a insisté l'international français. Il faut aussi dire que la victoire parisienne a revêtu des airs de miracle tant l'ogre bavarois a dominé la rencontre (31 tirs à 6, 64% de possession).
A l'évidence, le club de la capitale n'est pas certain de reproduire la même performance s'il fournit la même prestation ce mardi 13 avril lors du quart de finale retour. Mais son entraîneur Mauricio Pochettino pourra s'appuyer sur les leçons de l'aller pour éviter de voir son équipe encore une fois tétanisée par l'enjeu. Le PSG a déjà passé 90 minutes à subir contre cet adversaire, en trouvant les solutions pour lui marquer trois buts et s'imposer chez lui. Ce n'est pas rien.
Subir intelligemment
Il y a fort à parier qu'en face Hans-Dieter Flick ne dérogera pas à son principe de jeu : frapper plus fort que l'adversaire quitte à concéder des occasions. A l'aller, la recherche constante de jeu vertical et plus particulièrement de l'espace dans le dos de la défense très haute du Bayern a fait des merveilles côté PSG. C'est simple, les trois buts marqués mercredi dernier ont découlé de la volonté de fer des Allemands de jouer avec un bloc très haut.
Ce bloc très haut est aussi la grande force du vainqueur de la dernière édition de la Ligue des champions. Celui-ci lui permet d'étouffer l'adversaire avec un pressing intense pour l'empêcher de ressortir proprement le ballon. A l'aller, la force du PSG a été d'accepter l'impossibilité de construire patiemment et de perdre la fameuse bataille du milieu, pour délivrer la bonne passe vers l'avant au bon moment, capable d'éliminer le bloc adverse entier.
Mais en acceptant de subir autant, Paris s'est exposé énormément et aurait dû encaisser quatre buts d'après les Expected Goals (statistique qui calcule le nombre de buts normalement marqués en fonction de la qualité des tirs). Evidemment, Keylor Navas a considérablement allégé l'addition, mais le gardien costaricien n'a pas eu énormément de grosses occasions à gérer. Vingt des trente et un tirs bavarois ont été soit contrés, soit tentés depuis l'extérieur de la surface.
Etre attentif sur phase arrêtée
En acceptant de subir intelligemment tout en trouvant la solution pour marquer, Paris possède des bases solides sur lesquelles se reposer pour le match retour. D'autant que le club de la capitale va récupérer Leandro Paredes après avoir fait le plein de confiance contre Strasbourg en L1 ce week-end (4-1). En revanche, Marquinhos, Marco Verratti, Alessandro Florenzi seront trop juste pour prétendre à débuter la rencontre. En face, le Bayern va encore devoir faire sans Robert Lewandowski, Serge Gnabry, et sera en plus privé de Jérôme Boateng, Niklas Süle.
Contrairement aux deux dernières confrontations avec le Barça, l'avance parisienne n'est pas assez large pour se contenter de garer le bus devant son but. Paris va devoir continuer à rester sur ses gardes, encore plus sur coup de pied arrêté, phase sur laquelle les Munichois se sont procuré trois de leurs quatre plus grosses occasions. Choupo-Moting a touché la barre sur corner après deux minutes de jeu. Goretzka a forcé Navas à un arrêt à bout portant après un coup franc indirect de Kimmich (19e), configuration sur laquelle Müller a marqué à la 60e minute le but du 2-2. C'est en maîtrisant l'ensemble de ces paramètres techniques, mais aussi ses nerfs, que Paris trouvera son salut.
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