Le Bayern Munich au sommet de l'Europe
Le billard de Wembley est prêt pour accueillir les 22 acteurs. Une vraie pelouse anglaise pour un show à l'allemande. Aucune surprise au moment de l'annonce de la composition : Mario Götze est bien en tribunes, casquette vissée sur la tête. A son poste 60 mètres plus bas, Marco Reus tente de le faire oublier. C'est lui qui alerte Lewandowski dès la 3e minute. La reprise du Polonais est contrée mais cette première offensive va dicter la tendance de la première demi-heure de jeu : des Jaune et Noirs virevoltants, pressants et martyrisant une défense bavaroise aux abois. Les mobylettes de la Rhur, Reus, Blaszczykowski, Grosskreutz enchaînent les sprints et s'accrochent aux mollets des défenseurs du Bayern dès qu'ils n'ont plus le ballon. Les récupérations hautes se multiplient et les actions dangereuses aussi.
Neuer et Weidenfeller, les murs de Wembley
Blaszczykowski a un nom imprononçable, mais allume la première mèche (10e minute). Neuer ne bronche pas. Quelques minutes plus tard, Lewandowski fait chauffer les gants du gardien allemand sur une frappe de 25 mètres. Son compatriote polonais Blaszczykowski fait de nouveau briller Neuer à la 15e minute. Servi en retrait par Reus, il oblige le portier de Munich a un arrêt du pied à la manière d'un gardien de handball. Il s'interpose également devant Bender (22e). Au plus fort de la domination des hommes de Jurgen Klopp, Neuer permet à ses coéquipiers de ne pas couler. Et de relever la tête. Doucement. D'abord par Mandzukic, jusqu'ici très discret, qui est à la réception du premier déboulé d'Alaba sur son côté gauche. Mais Weifendeller se plaît à imiter Neuer. Par deux fois, il donne de sa personne devant Robben. De la tête, il repousse les deux frappes du Batave (30e, 43e minute). Maladroit à l'image de son Hollandais, le Bayern finit mieux la première mi-temps et compte autant de tirs que son adversaire (7).
Robben décisif
Au retour des vestiaires, les hommes de Jupp Heynckes sont montés de 10 mètres sur le terrain. Les ballons ressortent mieux, Schweinsteiger le touche plus. Le mouvement apparait. Alaba et Lahm prennent enfin leur couloir après avoir sagement attendu pendant les 45 premières minutes. Dortmund lui semble accuser le coup. Les longs ballons, qui étaient balancés par les Bavarois, passent désormais au dessus des têtes de Reus et Lewandowski. Visible seulement sur coup de pied arrêté, Mario Mandzukic rend la confiance que lui manifeste Jupp Heynckes. A l'heure de jeu, il est à la réception du centre en retrait de Robben pour ouvrir le score et inscrire son 3e but de la compétition. Coup dur dont Dortmund se relève 8 minutes plus tard. Reus obtient un penalty sur une grossière faute de Dante que Gundogan transforme. Petit évènement pour Manuel Neuer qui va chercher le ballon au fond de ses filets pour la première fois depuis le huitième finale retour contre Arsenal.
A peine déboussolés par cette égalisation, les Bavarois repartent de l'avant. La pression qui avait brisé le Barca, étouffe désormais Dortmund. Alaba (76e) puis Schweinsteiger (88e) voient leurs missiles détournés par Weidenfeller. Mais le portier de la Rhur ne peut rien sur son troisième face-à-face devant Robben. Le Néerlandais, passeur décisif sur le premier but, est cette fois-ci à la conclusion bien décalé par Ribéry. Juste avant le temps additionnel, il efface l'égalisation de Didier Drogba en finale l'année dernière qui avait précipité la chute des Bavarois et offre cette cinquième Ligue des Champions.
Le cauchemar de Munich est oublié. Arjen Robben avait raté un penalty décisif en finale l'année dernière contre Chelsea au coeur de la prolongation. Le Néerlandais, souvent maladroit lors des grands rendez-vous a cette fois vaincu sa malédiction. En réussissant son face-à-face à la 88e minute devant Weidenfeller, il offre une cinquième "Coupe aux grandes oreilles" au Bayern Munich après deux échecs en finale lors des trois dernières années. Le Borussia Dortmund avait pourtant parfaitement abordé la seconde finale de son histoire en pressant haut et dominant copieusement une première mi-temps qui pourra lui faire naître quelques regrets. L'égalisation de Gundogan sur penalty (68e minute) en seconde mi-temps après l'ouverture du score de Mandzukic (60e) n'a fait que repousser l'inévitable, tant la domination bavaroise a été édifiante dans la dernière demi-heure de la rencontre. En six confrontations cette saison le Bayern n'a pas perdu contre Dortmund. Jupp Heynckes, qui compte désormais deux C1 dans sa carrière d'entraîneur, est à un match (la finale de la Coupe d'Allemagne le samedi 1er juin) d'offrir un triplé historique au Bayern avant son départ.
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