La Ligue des champions, coupe de nantis
De Tiago ("Nous avons vu la Coupe si près, mais après l'égalisation du Real dans les arrêts de jeu ils ont gagné une nouvelle vie") à Thibaut Courtois ("Il nous a manqué juste une ou deux minutes") en passant par Felipe Luis ("C'est douloureux de perdre une finale comme ça") ou Juanfran ("Le but de Sergio Ramos nous a fait beaucoup de mal"), tous ont dit la même chose.
L'Atlético n'a pas réussi à conclure
L’Atlético est passé tout près mais il a finalement craqué dans les ultimes instants d’une finale renversante (4-1 après prolongation) qui a consacré le Real Madrid comme le plus grand club d’Europe pour la dixième fois depuis 1956.
La coupe aux grandes oreilles s’est de nouveau offerte à un habitué, tout de blanc vêtu, pour éconduire son voisin madrilène qu’elle a pourtant dragué jusqu’aux arrêts de jeu. Mais si c’est finalement Sergio Ramos et Iker Casillas qui ont brandi cette Ligue des champions qui fait tourner tant de têtes, et pas Gabi, l’inconsolable capitaine de l’Atlético, ce n’est pas un hasard ou juste un coup de chance.
Le scénario du match est certes cruel mais les Colchoneros n’ont fait que retarder l’échéance durant une dernière demi-heure où les Merengue ont poussé comme des fous pour égaliser, arrachant finalement la prolongation salvatrice sur un coup de boule magistral signé Sergio Ramos, le combattant ultime d’une Maison Blanche aussi volontaire que sa rivale.
OM, Dortmund, Chelsea, des exceptions
"Il faut regarder tout le match, a confié le coach Diego Simeone. Le Real a été meilleur en deuxième période, ils nous ont gardés dans notre camp et c'est très dur contre une équipe comme le Real. J'ai dit aux joueurs qu'il n'y avait pas de quoi pleurer car quand on fait un match comme ça, on peut garder la tête haute. On peut gagner ou perdre. On sait qu'on a tout donné."
Ce scénario avait quelque chose d’inéluctable qui conforte une tendance (très) lourde. Depuis la création de la Ligue des champions en 1992-93, succédant à la Coupe des clubs champions européens, seuls trois équipes novices sont parvenues à concrétiser leur rêve d’entrer dans la cour des grands : l’OM en 1993, le Borussia Dortmund en 1997, et Chelsea en 2012.
Les autres ? Des géants européens : le Real Madrid* donc (1998, 2000, 2002, 2014), le FC Barcelone (2006, 2009, 2011), l’AC Milan (1994, 2003, 2007), le Bayern Munich (2001, 2013), Manchester United (1999, 2008), Liverpool, l’Ajax, Porto ou l’Inter.
Valence, Monaco, Arsenal: échecs prévisibles
En revanche, les prétendants à la couronne se sont tous plantés : le FC Valence a perdu deux finales de suite en 2000 (3-0 contre le Real) et en 2001 (1-1 puis tirs au but face au Bayern), le Bayer Leverkusen fût à deux doigts (de San Iker Casillas) de renverser le Real de Zizou en 2002 (1-2), l’AS Monaco a sombré contre le FC Porto en 2004 (3-0) et Arsenal s’est incliné (2-1) à 10 contre 11 contre le Barça de Ronaldinho en 2006.
A chaque fois, l’expérience du club et la richesse de l’effectif aligné ont fait la différence dans ces grandes finales. Parfois de très peu, comme cette année, mais irrémédiablement. Seul Chelsea, un nouveau riche, est venu jouer les trouble-fête dans ce bel ordonnancement en venant à bout du Bayern à Munich (1-1, tirs au but) il y a deux ans. Sinon, le budget, l’assiduité et la longueur de banc ont prévalu à chaque fois. Une bonne leçon à méditer pour l’Atlético, le PSG et tous ceux qui aspirent à rentrer dans le club fermé des vainqueurs de la plus prestigieuse compétition de clubs au monde.
*Le Real n'a perdu que 3 de ses 13 finales de C1 (1962 contre Benfica, 1964 contre l'Inter, 1981 contre Liverpool). L'Atlético s'était déjà incliné face au Bayern en 1974 (1-1, 0-4 lors du match à rejouer).
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