La Juve peut-elle mettre fin au rêve du Bayern?
Au terme de la démonstration de force de ses joueurs mardi dernier, le coach du Bayern Jupp Heynckes louait « la grande performance » de ses hommes, « incroyables par moments ». « C’est fantastique de ne pas encaisser de but contre une équipe italienne, a-t-il ajouté. Notre performance m’a impressionné ». A la tête d'une équipe déjà championne d'Allemagne, l’ancien international s’est montré plus mesuré hier, avant le déplacement des siens en Italie.
« La Juve peut rendre possible l’impossible »
« Nous partons d’une position très favorable, mais attention à ne pas sous-estimer la Juventus, a-t-il déclaré en conférence de presse. C’est une équipe de très haut niveau, elle l’a démontré tout au long de la saison. Elle peut rendre possible l’impossible ». Une prudence justifiée : avant de tomber à Munich, les Turinois étaient invaincus lors des 18 dernières rencontres européennes. C’est un ogre, leader tranquille de Serie A, meilleure attaque (61 buts marqués) et plus solide défense (20 buts encaissés) du pays.
Pour contrecarrer le jeu des géants italiens mercredi dernier, Jupp Heynkes a étudié longuement leur football, leurs stratégies, leurs faiblesses. « Je me suis couché avec la Vieille Dame, et réveillé avec elle », admettait-il avec ironie. L’objectif principal du Bayern ? « Mettre sous silence Andrea Pirlo », le maître à jouer des Bianconeri. Sans son chef d’orchestre, la Juve a peiné à la relance, perdu des ballons et laissé la possession aux Allemands qui, sereins, ont vite fait la différence (ouverture du score après 26 secondes de jeu).
Pirlo se souvient de la finale 2005
Sans son attaquant Sebastian Giovinco, touché au genou ce week-end, les Turinois auront besoin d’un véritable miracle pour intégrer le dernier carré européen. Et c’est bien à un miracle que Pirlo a fait allusion pour motiver les siens : celui qu’il a lui-même subir, il y a huit ans en finale de la Ligue des Champions sous l’uniforme du Milan AC. « A Istanbul, contre Liverpool, nous gagnions 3-0 et nous étions certains de remporter le match. Mais ils sont revenus à 3-3, et nous avons perdu aux penaltys. Je ne vous parle même pas de La Corogne : après 4-1 à San Siro, nous avons perdu 4-0 en Espagne. Et nous étions le grand Milan, pas une équipe quelconque… »
Alors, le grand Bayern peut-il connaître un destin similaire ? « On y croit », promet Giorgio Chiellini. « On va tout donner », renchérit Mirko Vucinic, qui considère non sans poésie que « c’est l’espoir qui meurt en dernier ». La Juve en aura bien besoin : jamais elle n’a remonté un désavantage de deux buts à rien en coupe d’Europe. Et le Bayern ne compte pas être le premier de la liste : « la coupe d’Allemagne c’est bien », estime le président du Bayern Uli Hoeness, « mais une chose est claire : on veut la victoire dans la classe royale ».
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