FC Barcelone-PSG : ce que le PSG doit corriger pour croire à l’exploit
Ibrahimovic et Cavani doivent retrouver l’efficacité
Absent car suspendu après son carton rouge reçu contre Chelsea, Zlatan Ibrahimovic va faire son grand retour sur la scène européenne au Camp Nou mardi pour ce quart de finale retour. Comme d’habitude, Zlatan Ibrahimovic sera l’arme offensive numéro 1 des Parisiens sur une pelouse qu’il a foulée une saison (2009/2010) et où il avait été passeur décisif pour Javier Pastore lors du quart de finale retour (1-1) en 2013 et buteur en phase de poule cette saison (revers 3-1). Plus que sur les actions passées, c’est sur sa prestation de mardi qu’il sera jugé. Car à chaque fois que les sommets européens sont en vue, le Suédois entend toujours la même rengaine : il n’est que trop rarement décisif. Avec 33 buts en 103 matches de Ligue des Champions, son bilan est correct, mais dès qu’arrivent les matches à élimination directe, le Suédois devient muet. Seulement 4 buts en 27 matches, une statistique bien trop maigre pour un joueur de ce calibre, mais qui n’a pas empêché le PSG de sortir Chelsea au tour précédent.
Ce poids n’en serait pas un si ses autres compères de l’attaque était à la hauteur, mais Edinson Cavani, l’autre figure de proue de l’attaque parisienne n’est pas au mieux. Il a marqué sur penalty contre Nice, mais cela n’a pas fait oublier sa prestation calamiteuse en mercredi soir au Parc contre le Barca. Jamais dans le bon sens, il a surtout fait admirer sa maladresse technique seul en pointe, là où il aurait dû être parfaitement juste pour aider son équipe. Buteur à l’aller en 8e contre Chelsea, il avait vendangé une énorme occasion en seconde période à Stamford Bridge. Au Camp Nou, il n’en aura pas dix non plus, à lui de convertir celle(s) qui se présentera.
Sirigu doit enfin être décisif
Salvatore Sirigu est une valeur sûre de Ligue 1 au poste de gardien de but. Il l’a encore prouvé samedi face à Nice en détournant une tête de Carlos Eduardo alors que le score était de 1-1. Mais, à l’instar d’Ibrahimovic, il est également critiqué lors des gros matches. A Marseille, son seul arrêt important a été effectué sur une tête – hors cadre – d’André-Pierre Gignac. Mais sur le doublé de l’attaquant phocéen, il n’a pas su faire l’arrêt qu’il fallait. Idem face au Barca, où lors du face-à-face avec Neymar, il ne se couche pas assez rapidement et sur le premier but de Suarez, sa main gauche n’est pas assez ferme.
Si les critiques affluent ces temps-ci sur l’Italien, ce n’est pas son niveau qui fait débat, c’est plutôt sa propension à ne pas faire l’arrêt décisif qui est montrée du doigt. Marc-André Ter Stegen a sorti la frappe d’Edinson Cavani, Sirigu, lui, n’a pu que freiner celle de Suarez. La différence est là, petite, mais au final elle est énorme. "Aujourd’hui, vous me dîtes que j’ai été déterminant alors que, les jours d’avant, vous me jetiez de la merde", a lancé aux journalistes le gardien du PSG, un peu agacé d’être constamment remis en question. S’il ne veut pas recevoir de nouvelles critiques, il devra faire chauffer les gants face aux attaquants catalans. Et pourquoi pas en faisant douter un peu plus Messi dans l’exercice du penalty…
Ne pas subir au milieu
Trop rapidement mercredi soir dernier, le PSG a abandonné le milieu de terrain au trio Rakitic-Iniesta-Busquets qui n’en demandait pas tant. Sans ses habituels "cacheurs" de ballon, Thiago Motta et Marco Verratti, le PSG a subi le pressing catalan. Les deux Italiens ont la qualité pour se sortir du marquage et conserver le ballon malgré la pression. Cabaye et Rabiot sont de bons joueurs, mais pas aussi doués que le duo transalpin. Au retour, Verratti aura purgé son match de suspension, mais Motta lui sera absent. Laurent Blanc devra improviser un nouveau trio et trouver une nouvelle sentinelle – qui devrait être Cabaye. Dans cette configuration "équipe de France", l’ancien Lillois n’a pas encore prouvé qu’il pouvait reléguer Motta sur le banc. Au Camp Nou, la pression sera encore plus forte qu’au Parc et Cabaye devra être la première rampe de lancement des attaques parisiennes mais aussi le premier protecteur de sa défense.
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Autre point important pour les hommes de Laurent Blanc, le pressing. On espère que l’entraîneur parisien a regardé la rencontre de Liga ce week-end entre le Barca et Valence, car il aurait pu y trouver des pistes. En choisissant de presser haut et sur toute la longueur du terrain, les Valencians ont considérablement gêné la relance catalane qui s’est parfois résumée à de longs ballons devant. Un joueur venait dans la zone de Mascherano, alors positionné en 6, un autre allait presser les deux centraux et les ailiers se rapprochaient des latéraux. Ainsi, c’est tous les chemins préférentiels de sortie de balle du Barca qui étaient bloqués. Ce pressing intensif avait permis aux Valencians de récupérer haut le ballon. C’est contraignant et nécessite l’implication de tout le monde. Or on connaît le goût pour l’effort défensif de Zlatan Ibrahimovic notamment. Au Camp Nou, en plus de faire gagner son équipe, il devra être le premier défenseur.
Profiter des coups de pieds arrêtés
Le FC Barcelone a beaucoup d’atouts et la tâche s’annonce immense pour le PSG qui doit s’imposer avec trois buts d’écart s’il veut se qualifier. Mais, il y a une faille chez le "Mes que un club" que les Parisiens seraient inspirés d’exploiter, celle des coups de pied défensifs. Si les Catalans ont progressé dans ce domaine, notamment en attaque, où ils en sont à 14 buts marqué cette saison dans l’exercice, lorsqu’ils défendent leur but, les imprécisions resurgissent.
Malgré la taille de Busquets, Pique, Mathieu ou le timing de Mascherano, ils sont friables. Une faiblesse qui fait écho à la réussite des Parisiens sur corner notamment. Personne n’a oublié les deux fortes têtes de David Luiz et Thiago Silva à Stamford Bridge. Le capitaine parisien ne sera pas au Nou Camp, mais son compère de la charnière centrale, lui sera bien là pour pointer sa touffe et sa tête dans la surface catalane. Et faire oublier les deux petits ponts difficiles à encaisser au Parc ?
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