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Alex Ferguson, le roi du money time

Plus que les nombreux titres glanés par MU (38 en tout en 26 ans) ou son flair concernant les transferts réalisés par le club mancunien (arrivées de stars en devenir comme Cantona, ou juteuses affaires financières avec les ventes de Beckham et Ronaldo), c’est le fameux « Fergie Time » qui caractérise le mieux les Red Devils de Sir Alex Ferguson. Un sainte horreur de la défaite que le coach mancunien a su transmettre à ses joueurs.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Alex Ferguson et les joueurs de Manchester United brandissent la Ligue des champions en 1999

« Il n’a jamais autorisé les joueurs à abandonner, et quelque part, c’est l’héritage qu’il laisse derrière lui ». L’hommage de l’ancien gardien danois Peter Schmeichel à son légendaire coach est le plus perspicace. Avant d’être un grand entraîneur, Alex Ferguson aura surtout été un formidable manageur, un meneur d’homme hors pair.

Les cinq dernières minutes

L’Ecossais n’a pas révolutionné le football tactiquement, comme un Herrera, un Sacchi ou un Cruyff. Il laissera néanmoins une empreinte indélébile de part sa science de la gagne et sa faculté à pousser ses joueurs jusqu’au bout du bout d’un match, même quand tout semblait perdu.

On ne compte plus les exemples de retournements de situation réussis par Manchester United, ou les égalisations in extremis qui ont permis d’arracher un titre de champion d’Angleterre en fin de saison. Combien de fois Solskjaer, Van Nistelrooy, Giggs ou Chicharito Hernandez ont inscrit un but décisif dans les cinq dernières minutes d’une partie voire dans le temps additionnel ? Combien de fois MU a-t-il forcé la décision quand on croyait le score figé dans le marbre ? Combien de fois le club préféré des Anglais a-t-il dérobé un trophée à la sauvette ?

Remontées fantastiques

Quatre exemples retiennent notre attention mais il en existe à foison. La liste n’est pas exhaustive. Le premier nous ramène en 1996. Le Newcastle de Kevin Keegan et David Ginola  domine nettement la Premier League et semble filer vers un titre de champion largement mérité. Mais les Red Devils remontent 12 points de handicap pour coiffer les Magpyes sur le fil. C’est l’époque Cantona, Beckham, Scholes, les frères Neville…etc

Le second exemple se déroule trois ans plus tard. Il a pour cadre la finale de la Ligue des champions 1999. MU affronte le Bayern au Camp Nou. Les Munichois mènent 1-0 et tirent deux fois sur les montants. Ils sont sereins. Donné pour mort, MU renverse tout dans les arrêts de jeu sur deux corners : Teddy Sheringham et Ole Gunnar Solskjaer offrent la C1 à Manchester 31 ans après le triomphe de George Best et Cie.

Le raté de Terry, la réussite de Macheda

Le troisième cas concerne la finale de Ligue des champions 2008 à Moscou. La rencontre met aux prises les Mancuniens et Chelsea. Menés 1-0 sur un but de Cristiano Ronaldo, les Blues réagissent et égalisent par Franck Lampard (44e). Ils se procurent les meilleures occasions en seconde période (dont un poteau pour Drogba) mais MU résiste. Chelsea croit avoir gagné quand Ronaldo manque son tir au but, mais John Terry rate la balle de match avant qu’Edwin Van der Sar ne stoppe la tentative de Nicolas Anelka (6-5 tab).

Quatrième et dernier exemple de cette réussite maximale pour le triple champion d’Europe : le printemps 2009 et le mano à mano avec Liverpool, le grand rival, pour le titre de champion d’Angleterre. Les Reds de Steven Gerrard n’ont pas été sacrés depuis 1990. Ils pensent mettre fin à l’hégémonie adverse mais MU arrache quelques victoires déterminantes sur le fil dont une incroyable le 5 avril. Pour sa première apparition sous le maillot rouge, le jeune Italien Federico Macheda (à peine 18 ans) offre un succès inespéré au groupe dirigé par Ferguson en marquant dans les arrêts de jeu contre Aston Villa (3-2). Le flair du coach, sans doute.

La chance des champions

Dans les quatre cas, United et Ferguson ont profité d’un coup de pouce du destin, sous la forme d’une victoire de Liverpool (4-3) contre Newcastle au printemps 1996, de la sortie incompréhensible du Bavarois Lothar Matthaus à dix minutes de la fin en 1999, de l’exclusion de Didier Drogba et des deux tirs au but manqués par John Terry –glissade et poteau- et Nicolas Anelka en 2008, ou de l’improbable quadruplé réalisé par Andrei Arshavin à Anfield en 2009 (Liverpool-Arsenal 4-4) quelques jours après la victoire de MU sur les Villans.

Cela s’appelle la réussite du champion. Celle qu’incarne mieux que personne Sir Alex Ferguson, l’homme qui ne renonce jamais. Sans lui, Manchester United ne serait jamais devenu la référence du football britannique. La chance accompagne toujours  les winners.

Vidéo : quelques images de la longue carrière de Ferguson

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