Zlatan Ibrahimovic, tout à l’ego
L’indifférence, un concept totalement étranger à Zlatan Ibrahimovic. Comme le grand prédateur uruguayen du Barça Luis Suarez, on l’aime ou on ne l’aime pas. Pendant ses quatre saisons sous le maillot parisien, le cœur et la raison se sont affrontés. Les inconditionnels rappelleront à juste titre le poids du Suédois avec ses 152 buts inscrits en 178 matches toutes compétitions confondues. Son apport indéniable dans les titres conquis par le PSG et sa capacité à tirer l’équipe vers le haut. On n’avait jamais vu ça dans la capitale ni même en France dans un laps de temps aussi court. 0.92 but par match en Ligue 1, le ratio est surréaliste. Pour beaucoup, c’est amplement suffisant d'autant que ceux qui l'ont côtoyé en club le cite en exemple pour son professionnalisme. Que demander de plus à un joueur de foot sinon d’être travailleur à l'entraînement et efficace sur le terrain ? Oui mais voilà, « Ibra » dégaine aussi vite Ibra et le PSG, clap de fin
Roi de la provoc
Zlatan Ibrahimovic rêvait de « remplacer la Tour Eiffel ». Il ne laissera finalement que des statistiques incroyables, une statue de cire au Musée Grévin et le verbe « zlataner ». Médiatisé à outrance jusqu’à chanter avec les Enfoirés, le géant suédois n’a pourtant jamais pris de gant avec la France, la Ligue 1 et les supporters du PSG. Arrivé du Milan AC à l’été 2012, Zlatan a annoncé la couleur d’entrée lors de sa présentation à la presse : « Je ne connais pas beaucoup la Ligue 1, mais la Ligue 1 sait qui je suis. » Le ton était donné entre la star égocentrique et le football français dont le quotidien n’était rythmé que par les saillies du président lyonnais Jean-Michel Aulas. Avec Ibrahimovic, JMA et ses tweets ont vite été relégués en Ligue 2. Dès sa première saison il enfile les buts comme des perles (30 buts en 34 matches) mais reçoit des sifflets du Parc des Princes après un doublé et une victoire étriquée contre Nancy (2-1). Roi de la provoc’, le Suédois sort de ses gonds et dégaine : « Le public demande beaucoup, ce qui est étrange, car avant il n'avait rien... ».
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Amnésie volontaire
L’attaquant suédois a un drôle de rapport avec l’histoire. Dans son monde, l’avant n’existe pas. Paris encore moins. « Avec tout le respect que j’ai pour ce qui a été fait, je pense que le club est né le jour où les Qataris ont pris en charge ce club », lâche-t-il en mars dernier avant le 8e de finale de Ligue des champions contre Chelsea. Demi-finalistes de la C1 en 1995 puis vainqueurs de la Coupe des coupes en 1996, les anciens du PSG ont évidemment apprécié à sa juste valeur cet « oubli » volontaire. L’histoire du PSG va évidemment continuer à s’écrire sans Ibrahimovic. A Paris on lui pardonne beaucoup. Ailleurs, c’est moins évident. Surtout après ses attaques répétées contre la France qu’il se vante d’avoir placée sur la carte du monde du football. Il avait dit la même chose de la Suède, son pays natal… Un brin parano, Zlatan va encore plus loin en mars 2015, s’estimant victime d’erreurs d’arbitrage répétées. "En 15 ans, je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG », ose-t-il devant les caméras après un match contre Bordeaux. Chose rare, sous la pression il finira pas s’excuser mais n’échappera pas à une suspension de quatre matches. La France lui manquera-t-il ? Peut-être. Malgré toutes ses frasques, lui va certainement nous manquer.
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