Une fin en apothéose
La maison mercato n'accepte plus les chèques, ni les espèces. Ouvert depuis près de trois mois, à partir de fin mai, période à laquelle le championnat de France s'est terminé, le marché des transferts a fermé ses portes mardi, aux douze coups de minuits. Et a réservé, comme à son habitude, son lot de surprises. Les clubs auront toutefois l'opportunité de recruter un joueur supplémentaire d'ici la prochaine période de transferts hivernale (décembre) avec le joker qui leur est réservé.
Lyon a tiré le gros lot, Bordeaux s'est fait pillé
Cette année, le mercato a été du genre à faire chauffer le moteur. En raison de la coupe du Monde, les tractations entre les clubs sont longtemps restées au point mort, les joueurs préférant d'abord se concentrer sur la compétition avec leur sélection avant de penser à leur avenir. Les méfaits de la crise économique se sont également fait ressentir, les présidents des clubs se montrant toujours plus frileux quand il s'agit de mettre la main à la poche. Bien évidemment, quelques accords tacites ont été actés dès le début de la période des transferts, à l'image de celui entre Bordeaux et Arsenal pour l'attaquant Marouane Chamakh. Reste qu'il a fallu attendre les dernières heures du mercato et son dernier tour de piste pour voir les pensionnaires de la L1 s'emballer sur le marché.
Après s'être attaché les services de Jimmy Briand (Rennes), l'OL n'a pas hésité à dépenser les 22 millions d'euros nécessaires à la venue de Yoann Gourcuff. Un transfert qui s'est fait dans les derniers jours et qui, indéniablement, représente l'affaire de l'été. Si les septuples champions de France ont frappé un grand coup en enrôlant l'international français, les Bordelais ont été beaucoup moins audacieux. La faute à un déficit budgétaire de 15 millions d'euros, qui a obligé les Girondins à vendre à moindre coût leur vedette bretonne (transfert prévu initialement à 26 millions d'euros). Chamakh à Arsenal, Gourcuff à l'OL, Cavenaghi prêté à Majorque, les Bordelais ont été délestés de deux de leurs joyaux et de leur Argentin buteur. A la demande de Jean Tigana, les dirigeants aquitains se sont donc activés dans les dernières heures pour engager un attaquant et un milieu excentré, en la personne d'Anthony Modeste et de Fahid Ben Khalfallah, deux joueurs venus à Bordeaux pour franchir une étape.
Recruter sans argent, Arles-Avignon sait le faire
Promu de deuxième division et annoncé comme le petit poucet de la L1, Arles-Avignon est conscient que sa survie parmi l'élite passait forcément par un renfort de toute urgence. Le club provençal s'est donc montré le plus actif sur le marché des transferts, recrutant jusqu'à seize joueurs (Bouazza, Ben Idir, Meriem, Dja Djedje, Ghilas, Mejia, Erbate, Charisteas, Basinas ), tous libre ou dont l'indemnité de transfert s'élevait à une somme dérisoire. La fièvre acheteuse des Arlésiens n'était pas retombée jusqu'à hier soir puisque le club a signé l'ancien Madrilène Francisco Pavon (30 ans) et Jonathan Da Silva, un jeune attaquant dégoté du Brésil. Mais apparemment, la politique de recruter en abondance n'a toujours pas payé du côté d'Arles, qui a enregistré quatre défaites en quatre journées de championnat.
Avec plus de réussite mais pas forcément plus de poids financiers, l'AS Saint-Etienne a refait sa défense à neuve. Le club du Forez s'est offert les services d'Ebondo, de Marchal et de Bocanegra, acheté à Rennes pour 165 000 euros. Ajouter à ces renforts défensifs la venue de Laurent Battles pour drainer le milieu de terrain stéphanois. Le recrutement de l'ASSE semble avoir été efficace. A l'image de son début de saison, récompensé d'une 5e place au classement.
Statu quo pour l'OM
Longtemps, le jeune espagnol César Azpilicueta (20 ans), venu remplacer Laurent Bonnart sur le flanc droit de la défense, a été la seule recrue phocéenne de l'été. Mais les départs précipités de Niang et de Ben Arfa ont contraint les Marseillais à se renforcer rapidement. Jean-Claude Dassier, le président de l'OM, qui ne voulait pas dépenser les 18 millions d'euros exigés par le FC Séville pour son avant-centre brésilien Luis Fabiano, n'a pas tardé à sortir le chéquier pour enregistrer les venues de Loïc Rémy et d'André-Pierre Gignac moyennant pour la paire offensive 33 millions d'euros. Trois départs pour trois nouvelles venues. Cet été, l'OM ne s'est pas renforcé. Juste contenter de remplacer les départs.
Avec Bodmer et Nenê, le PSG a amené du sang neuf à son milieu de terrain. Puis mardi, dans l'après-midi, le club de la capitale a enfin officialisé l'arrivée de l'ex-Valenciennois Tiéné, qui vient compléter un flanc gauche déjà bien garni (Armand, Ceara) . Ce mercato laisse toutefois un goût amer aux Parisiens, qui n'ont recruté ni Bisevac, ni Basa, deux joueurs dans la ligne de mire des Rouge et Bleu, en quête d'un défenseur central.
A Auxerre, Jean Fernandez aura été entendu par ses dirigeants. Entre championnat et Ligue des Champions, le technicien icaunais a très vite remarqué que son groupe aurait besoin de renfort. Positionné sur Razak Boukary, le Lensois restera finalement dans le Nord-Pas de Calais. L'AJA s'étant finalement renforcée avec le milieu vannetais Frédéric Sammaritano, un petit gabarit dont le jeu rappelle celui de Valbuena.
Le Real se met à l'allemand, le Milan flambe
Comme chaque année, le Real Madrid recrute. Le club madrilène a été moins dépensier que l'an passé, mais son recrutement estival n'en est pas moins clinquant. Les deux allemands Ozil et Khedira, auteurs d'une probante Coupe du monde, ont rejoint la Maison blanche, tout comme l'Argentin Di Maria. Le Barça, ennemi juré du club le plus titré d'Espagne, s'est notamment renforcé dans l'entrejeu, avec Mascherano, débarqué de Liverpool. En revanche, le Milan AC l'a joué finement en attendant les derniers moments du mercato pour recruter Ibrahimovic et Robinho. Le Bayern aussi s'est fait remarquer, mais dans un autre genre. Le club bavarois n'a pas recruté le moindre joueur cet été. Mais a vendu. Et renfloué les caisses.
Par Rayan Ouamara
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