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Reprise en Ligue 1 : les 10 questions qui démangent... ou dérangent

Ce vendredi, coup d'envoi très attendu du Championnat de France avec, deux premières affiches : le champion parisien entame son parcours à Bastia (20h), alors que Monaco reçoit Guingamp (20h30). A l'aube de ce nouvel exercice, tout le monde s'interroge évidemment sur les forces en présence. Que vaut ce nouveau PSG sans Zlatan ? Lyon et Monaco peuvent-ils encore prétendre au podium ? Les Verts ont-ils toujours le potentiel pour accrocher l'Europe ? Que peut espérer l'OM après un été agité ? Nantes va-t-il bénéficier de l'effet Girard ? Les promus sont-ils déjà sur la sellette ?... Autant de questions qui méritent quelques éclaicissements.
Article rédigé par franceinfo
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Le PSG règne sur la Ligue 1 depuis quatre saisons (? GONZALO FUENTES / REUTERS / X02443)

Le Paris SG est-il toujours aussi fort sans "Ibra" ?

La mégastar suédoise partie à Manchester United, forcément, le vide est énorme. Auteur de 38 buts la saison passée en Ligue 1, Zlatan Ibrahimovic en a donc fini de torturer les défenses traumatisées de Ligue 1. Sur le plan national, pas sûr que le PSG en soit pour autant pénalisé. Dernière preuve en date : le récent Trophée des champions, remporté par les joueurs du nouveau coach, l'Espagnol Unai Emery, contre l'Olympique Lyonnais (4-1), au terme d'une belle démonstration. Force est de constater que les Parisiens n'ont pas semblé manquer d'allant offensif. Désormais leader de l'attaque, Edinson Cavani devrait se sentir libéré par le départ de l'encombrant "Ibra".

Le soutien de Javier Pastore, Lucas, Angel Di Maria et des deux recrues, Hatem Ben Arfa et Jesé, offre toute une palette offensive à l'ancien coach du FC Séville. Si la possession de balle est toujours dans les gènes du club de la capitale, l'équipe paraît plus inspirée dans le jeu vertical et, en un temps record, parvient à se retrouver dans la surface adverse. Et Zlatan ne "vampirise" plus le style parisien. On peut aussi estimer, en se projetant, que son départ pénalisera encore moins ce PSG en Champions League, puisque Zlatan Ibrahimovic n'y a jamais été vraiment flamboyant. Seul bémol lié à son transfert : sur le plan économique, le PSG n'a peut-être plus la même attractivité sans sa tête de gondole suédoise.

L'Olympique Lyonnais a-t-il été perturbé par les rumeurs de transferts ?

Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette s'entraînent toujours à Tola-Vologe. Mais le premier est toujours sur les tablettes de quelques ténors européens et a même failli partir à Naples. Quant au second, l'attaquant international de l'OL rêve de découvrir la Premier League anglaise. Les deux joueurs, issus de l'école gone, auront-ils toujours la même envie de défendre les couleurs de leur club formateur ? Probable, mais les habituels rebondissements de l'intersaison estivale n'ont pas toujours permis au groupe rhodanien de préparer sa saison en toute sérénité. Mëme le président Jean-Michel Aulas a fait souffler la tempête, en s'en prenant encore au PSG, en lui reprochant de faire du "dumping financier" déloyal dans l'Hexagone.

En défense centrale, le départ de Samuel Umtiti au FC Barcelone risque aussi de peser lourd. Même si l'arrivée de Nicolas Nkoulou, en provenance de l'OM, compense l'absence du finaliste du dernier Euro avec les Bleus. Par contre, le point nettement positif, c'est bien entendu le retour en forme de Nabil Fekir dans son rôle de stratège. Après sa saison quasi-blanche, en raison de sa rupture des ligaments du genou qui l'a écarté des terrains plus de six mois, le meneur de jeu de l'OL est proche désormais de sa forme optimale. Impatient de revoir son chouchou au firmament, le bouillant public du Parc OL attend la venue de Caen le vendredi 19. Pour patienter, le coup d'envoi lyonnais sera donné ce dimanche chez le promu, Nancy.

Monaco s'éloigne-t-il du podium ?

Actuellement en train de batailler pour accéder à la Champions League (à suivre les prochains barrages contre Villarreal), l'ASM a bien l'intention de s'inscrire dans la durée dans le Top 3 du football français. En aura-t-elle les moyens ? Les supporters monégasques croisent les doigts. Le départ de Jérémy Toulalan à Bordeaux pèse dans la balance. Mais la formation de la Principauté peut tout de même compter sur les arrivées de Djibril Sidibé (ex-Lille), Benjamin Mendy (ex-OM) et du Polonais Kamil Glik (ex-Torino) pour prendre le relais. Mais c'est devant que Monaco veut changer son image. Le vice-président Vadim Vasilyev ne l'a pas caché : "Les résultats sportifs, c'est une chose, mais on veut donner du plaisir à nos fans, en jouant un football plus offensif, plus excitant "

Pour satisfaire son dirigeant, l'entraîneur portugais Leonardo Jardim pourra compter sur le retour de Radamel Falcao, "recrue" de choix (même si le Colombien est à l'infirmerie en ce moment, en raison d'une blessure à la cuisse), mais aussi de l'impeccable Valère Germain, revenu de son prêt à Nice et pas toujours estimé à sa juste valeur. Souvent ennuyeuse la saison passée, l'équipe du Rocher veut séduire. Dès ce vendredi soir, on aura un premier aperçu sur les capacités monégasques, lors de la venue de Guingamp au stade Louis-II. On verra peut-être plus souvent des 3-2 que des 1-0 sur le Rocher, mais l'équilibre de l'ASM risque de s'en trouver fragilisé. Un handicap lors des matches à l'extérieur qui pourrait coûter quelques places au classement.

Pour l'OM, le bonheur est-il vraiment dans le prêt ?

Le transfert qui a certainement le plus ravi les supporters marseillais, cet été, fut probablement le départ du président délégué Vincent Labrune. Pas sûr que son remplacement par l'inconnu Giovanni Ciccolunghi ait enflammé les coeurs, mais cela a au moins le mérite d'apaiser pas mal de tensions. Autre dossier brûlant : la patronne Margarita Louis-Dreyfus a annoncé sa volonté de vendre le club phocéen dans les prochains mois. En coulisse, on étudie les dossiers... Toujours orphelins de Marcelo Bielsa, les amoureux de l'OM ne veulent surtout pas revivre la même saison au Vélodrome. Inoffensif sur sa pelouse, Marseille veut faire de nouveau peur, surtout à domicile.

Le public marseillais n'a, par contre, guère apprécié l'adieu de Steve Mandanda, charismatique capitaine, qui a filé de l'autre côté de la Manche (Crystal Palace). Sinon, Florian Thauvin a prolongé son prêt. Prêtés aussi, Bafetimbi Gomis, Aaron Leya Iseka (petit frère de Michy Batshuayi, parti à Chelsea) et Zinédine Machach tenteront de se faire une place au soleil. En défense, le Slovaque Tomas Hubocan et Henri Bedimo devront donner le meilleur d'eux-mêmes pour colmater les brèches. Mais la tâche qui attend Franck Passi pour dégager un collectif compétitif paraît considérable. Point positif : l'OM pourra difficilement faire pire que la saison passée avec, en bout de parcours, une piètre 13e place, indigne de son statut. Premier élément de réponse, dimanche soir, contre Toulouse.

 

Dure limite pour les Verts ?

Européenne pour la quatrième saison consécutive, l'AS Saint-Etienne a prouvé une belle régularité ces dernières saisons. Un point positif pour Christophe Galtier et son groupe. Mais, derrière ce bilan honorable, quelques doutes persistent sur la capacité du club forézien à passer un cap dans les mois à venir. Abonnée à des participations en Europa League, l'ASSE ne paraît pas suffisamment armée pour aller titiller le trio de tête, histoire d'aller goûter à une C1 qui se refuse à elle depuis 1981.

Avec un effectif trop pléthorique, les dirigeants stéphanois ont d'abord décidé de faire le ménage. Exit les Brison, Maupay, Baysse, Eysseric, Cohade, Clerc... Pour muscler son groupe, le technicien des Verts compte maintenant sur Bryan Dabo (ex-Montpellier) et Cheikh M'Bengue (ex-Rennes). Toutefois, devant, c'est la résurrection du Slovène Robert Beric, longtemps dans le plâtre la saison passée, qui devrait booster une équipe de Saint-Etienne toujours à la recherche de son glorieux passée. Test initial ce samedi en championnat, à Bordeaux.

Nantes, l'effet Girard ?

Cantonnés au ventre mou de la Ligue 1 ces dernières saisons, les Canaris veulent changer de braquet. Waldemar Kita, le président du FCN, après avoir remercié son entraîneur Michel Der Zakarian, parti à Reims, a fait appel à René Girard. Après avoir été champion de France avec Montpellier puis diriger Lille, le "pompier" nîmois s'offre un nouveau challenge. A l'image d'un José Mourinho, Girard a les capacités pour tirer un groupe vers le haut durant les premiers mois de son règne. Ensuite, les choses se gâtent quelque peu... Dès à présent, aux coéquipiers de Lorik Cana d'en profiter.

Maintenant, beaucoup d'interrogations concernent le renforcement d'un effectif un tantinet trop juste sur le plan qualitatif. Pour ne rien arranger, quand le FCN parvient à attirer un joueur, comme le Suédois Alexander Kacaniklic, ce dernier se blesse aussitôt dès les matches de préparation. Mais le président Kita a promis que le mercato était loin d'être terminé et René Girard fait le maximum pour renforcer son équipe. On en sera plus sur le potentiel de ces canaris, version 2016-2017, ce samedi chez le promu dijonnais.

Des outsiders vont-ils sortir du bois ?

Le Stade Rennais possède l'habitude paradoxale de ne jamais être régulier. Une tradition corrigée cette saison, avec le retour à La Piverdière de Christian Gourcuff ? Outre le fait de diriger de nouveau son fils Yoann, le technicien breton voudra donner un esprit moins fantasque aux "Rouge et Noir". Revenu de blessure, Paul-Georges Ntep a un coup à jouer, sous les ordres d'un coach charismatique. Avec désormais Jocelyn Gourvennec à sa tête, Bordeaux cherchera à effacer sa piteuse dernière saison. Les Girondins pourront notamment compter sur Jérémy Ménez, venu se relancer dans l'Hexagone.

Après avoir frôlé la relégation, Toulouse change de dimension, surtout sous l'impulsion de Pascal Dupraz sur le banc. L'ancien entraîneur éviannais a toujours l'art d'insuffler un esprit de combat à son groupe. En attaque, le TFC mise notamment sur le prêt du jeune Parisien Odsonne Edouard, bien décidé à fouler enfin régulièrement les pelouses de Ligue 1. Solide la saison passée, Angers veut confirmer son statut inédit de poil à gratter au sein de l'élite. Mais l'effet de surprise ne jouera pas cette fois... Malgré son élimination prématurée en Europa League, le LOSC de Frédéric Antonetti n'a pas l'intention de moisir en queue de classement et pourra miser sur son buteur portugais en finale de l'Euro, Eder. Enfin, le Montpellier de Loulou Nicollin, en toute discrétion, construit son avenir, sous l'oeil compétent de Frédéric Hantz.

Des représentants du sud seront-ils en danger ?

Avec le départ de Hatem Ben Arfa, en route vers le pays des merveilles, l'OGC Nice n'aura certainement plus le même peps dans notre championnat. Les "évasions" de Nampalys Mendy (à Leicester), de Jérémy Pied (à Southampton) et de Valère Germain (retour à Monaco) vont pénaliser un Gym qui pourra quand même s'appuyer sur l'entraîneur suisse Lucien Favre pour construire un avenir prospère. Mais gare au lancement de la saison dans cette Ligue 1, dès le premier match des Aiglons contre Rennes.

Avec des moyens limités, le SC Bastia s'accroche, de saison en saison, pour rester dans le bon wagon. Le club corse a perdu Julian Palmieri et Floyd Ayité, mais se voit renforcer par les venues d'Enzo Crivelli et Lenny Nangis. Le coach François Ciccolini fera avec les moyens du bord, en misant notamment sur quelques pépites issues de l'Ile de Beauté. Dès le coup d'envoi, le challenge ressemble à l'ascension de l'Everest pour le Sporting, avec la réception ce vendredi du PSG à Fuirani.

Quel destin pour les trois promus ?

Selon les statistiques, deux promus sur trois reprennent l'ascenseur en fin de saison. Loin de démoraliser les trois bizuts, Dijon, Metz et Nancy mettront les bouchées doubles pour sauver leur peau. Point positif : le rétablissement des barrages. Ainsi, le 18e de Ligue 1 ne sera pas condamné automatiquement. Il pourra se racheter contre le 3e de Ligue 2 le cas échéant... Côté pronostics, les deux clubs lorrains semblent moins costauds que le DFCO qui a opéré un recrutement intelligent.

Les renforts de Florent Balmont et de Marvin Martin notamment peuvent s'avérer payant. Les Grenats messins, profitant des arrivées de Jouffre, Signorino ou encore Cohade, ne se présentent pas en simples comparses inoffensifs. Ce sera plus compliqué pour le Chardon nancéien dont la première volonté est de miser sur sa jeunesse insouciante. Pablo Correa a souvent fait des miracles dans ces conditions-là.

Les pelouses menacées du syndrome "Euro" ?

De Lille à Marseille, certains terrains français ont été le gros point noir du dernier Championnat d'Europe. Avant la reprise de l'épreuve domestique, plusieurs clubs se son penchés sur ce problème chronique dans l'Hexagone. Ainsi, la pelouse a de nouveau été changée au stade Pierre-Mauroy et le gazon du Vélodrome a été bichonné, même s'il ne faut pas s'attendre à des miracles. Qu'en sera-t-il après plusieurs journées de compétition ?

Bonne nouvelle pour les réfractaires au terrainsynthétique, allergique aux rebonds en plastique : la surface du stade du Moustoir à Lorient a subi une totale réfection. Et c'est une pelouse hybride qui a été posée cet été dans l'enceinte bretonne. Pour le reste, Guingamp s'est équipé de deux nouveaux écrans géants, Caen a changé la majorité des sièges à D'Ornano et des projecteurs supplémentaires ont été installés sous le toit de Saint-Symphorien. "Fiat lux" à Metz !

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