Rachat de l'OM - Mohamed Ayachi Ajroudi : "Je laisse le temps à M. McCourt, et je vais lui dire qu'on est prêt, mais qu'on n'est pas pressé"
Après Mourad Boudjellal, c'est au tour de Mohamed Ayachi Ajroudi de faire le tour des médias. Dans une interview accordée à La Provence(Nouvelle fenêtre) ce vendredi, l'homme d'affaires franco-tunisien avoue que son dossier de rachat de l'Olympique de Marseille est bel et bien sérieux. Il a également affirmé que des discussions avaient commencé.
Un tour de table équilibré entre actionnaires
"Je serais parmi les actionnaires. Le capital a été réparti équitablement, de manière équilibrée. On veut que ce projet dure dans le temps, et pas vendre le club deux ou trois ans plus tard. Si vous avez un actionnaire majoritaire, il peut vendre du jour au lendemain pour n'importe quelle raison, politique ou autre. Ce n'est pas notre objectif. On ne veut pas faire quelque chose qui soit remis en question car on n'aurait pas eu d'autorisation pour faire un programme immobilier ou on n'aurait pas pu acheter le stade. On veut un tour de table équilibré, où personne ne peut prendre de décision sans l'autre."
Des discussions entamées
"Vous pensez qu’on s’est lancé dans cette aventure sans avoir entamé la moindre discussion ?", questionne-t-il. "Le temps, c’est de l’argent. Je n’arrive peut-être pas à payer un café, mais je ne gâche pas mon temps. Cette affaire est en train de prendre beaucoup de temps, alors que notre objectif est d’avancer. Je laisse le soin aux spécialistes d’évoquer les déficits de l’OM. Les choses vont avancer." Si certaines choses semblent bouger du côté de la Cannebière, Frank McCourt, l'actuel propriétaire américain, a longtemps répété que le club n'était pas à vendre. "Je ne crois pas qu'il y ait des concurrents sur cette affaire-là. On a le temps. McCourt ne veut pas vendre, on attend. L'équipe actuelle défend ses intérêts, je la comprends. On n'est pas là pour lui créer des problèmes, on lui souhaite tout le bonheur. On voit ce club comme une locomotive extraordinaire, on a besoin de s'accrocher à lui pour développer notre programme. J'ai réalisé mes rêves. Je suis un travailleur. La relève est assurée par mes enfants. Je rêve de voir l'OM gagner à nouveau. Ce truc, c'est un tsunami positif."
Une idée sur le coût de l'OM
" M. McCourt a acheté le club pour 45 M€. On veut investir dans le club. On a des objectifs et pour les atteindre, il faut mettre les moyens qu'il faut. On n'a pas défini un montant. Qui a sorti la somme de 700 millions ? Personne dans notre équipe. On veut faire un club qui gagne. (...) Franchement, je ne veux pas donner de chiffre. Je sais ce que le club vaut et je connais les estimations de mon équipe. Je laisse le temps à M. McCourt. Et je vais lui dire qu'on est prêt, mais qu'on n'est pas pressé. Je peux vous l'assurer à vous ainsi qu'aux supporters. Je suis arrivé ici il y a trois ou quatre jours. Certains sont venus avec le maillot de l'OM, parfois avec celui qui a gagné la Ligue des champions. Je ne peux pas trahir les miens. Je laisse les spécialistes discuter. On aime ce club, on l'adore, on est supporter de l'OM et on veut qu'il gagne."
Des regrets sur la prise de parole précoce
"Je ne reproche qu'une seule chose à notre équipe : avoir parlé un peu tôt. Moi-même, ça m'a surpris. J'aurais parlé seulement quand j'aurais fait le chèque. Regardez ce que nous vivons. Imaginons que rien ne soit sorti, on ne serait pas là. On serait tous les deux sur le terrain. On a commis une faute. C'est fait, il faut avancer. Laissons le temps au temps, 100 millions doivent être injectés dans le club. Tant mieux si ça permet d'acheter de superbes joueurs qui permettent au club de gagner. (...) On ne veut pas déstabiliser l'OM. C'est notre équipe, on l'adore. On ne peut pas déstabiliser le club. On peut être un plus à l'OM, mais jamais une source d'ennuis. Les journalistes veulent comprendre nos idées et notre projet. C'est pour ça qu'on parle."
Un projet sportif, mais pas seulement
"Il faut amener des stars du football. On veut rêver. On pense aussi particulièrement à la formation, avec des formateurs très reconnus. J'ai vu des choses à Paris qui m'ont choqué. J'ai vu des réactions de l'islam de France que je considère comme dangereuses, car elles ne sont pas basées sur l'islam. On peut amener les jeunes à grandir ensemble comme moi je l'ai connu dans ma jeunesse. On veut mettre un frein à l'islam politique, je suis anti-islam politique et je reçois sans cesse des menaces de mort. C'est un projet fédérateur, social et culturel, mais il nous faut un moteur qui serait l'OM. Ce projet met ma vie en danger, ainsi que celle de ma femme et mes enfants. La loi de la République est au-dessus de tout le monde."
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