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PSG : Les leçons à tirer du Classique OM-PSG

Le PSG n'a pas été à la hauteur du rendez-vous qui l'attendait dimanche au Vélodrome. Face à un Olympique de Marseille appliqué et surmotivé, les joueurs d'Unai Emery ont frôlé la première défaite de leur saison. Et leur manière d'aborder ce match y est pour beaucoup. Après leur victoire 4-0 contre Anderlecht, Kylian Mbappé et Adrien Rabiot ont déclaré que le "Classique" OM-PSG était un "match normal". Hier, ils ont non seulement compris que ça ne l'était pas et ont surtout failli le payer cher. Si Marseille a montré le visage qu'il fallait dans un Vélodrome chaud bouillant, Paris n'a clairement pas existé dans l'attitude. Les coéquipiers de Marquinhos ont été dominés dans l'envie et la combativité. Deux valeurs cardinales du sport de haut niveau qu'ils devront vite retrouver s'ils veulent, un jour, remporter la Ligue des Champions.
Article rédigé par Alexis Ibohn
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Mais si le PSG a failli concéder sa première défaite de la saison ce n'est pas un hasard. Cela est dû à une question d'état d'esprit. En clair, les Marseillais ont mieux préparé ce choc, et les Parisiens l'ont un peu pris à la légère. On ne peut pas battre le Bayern (3-0) et se faire autant secouer contre Dijon et contre  Marseille si on a la même motivation. Il serait temps pour les joueurs d'Unai Emery de retenir cette leçon et de corriger plusieurs choses.

Paris doit arrêter de sous-estimer l'adversaire

Au regard des prestation du club de la capitale en Ligue des Champions (3 victoires en 3 matchs) et du potentiel de son effectif, il est clair que Paris a fait preuve de trop de suffisance sur ce match. Sans réussir à se montrer vraiment dangereux devant le bloc phocéen qui n'a pas craqué jusqu'à l'égalisation sur coup franc d'Edison CavaniKylian Mbappé a signé la pire prestation de sa jeune carrière professionnelle. Et Neymar, n'a pas su garder son sang-froid et s'est fait expulser pour un deuxième carton jaune (87e). Plusieurs Olympiens se sont montrés à leur avantage alors que du côté du PSG, aucun joueur ne sort du lot. Si cela se reproduisait en Ligue des champions, les conséquences seraient bien pires. 

Arrêter de trouver des excuses

Certes à la 55e minute, Jordan Amavi a touché le ballon de la main dans la surface marseillaise après un retour défensif sur Kyllian Mbappé. L'arbitre aurait dû siffler penalty, mais ce n'est pas ce qui justifie le manque d'implication des joueurs parisiens sur ce match. Des penalties sont sans cesse oubliés au fil des matchs mais en dominant leur sujet, Paris avait la qualité pour s'imposer malgré la "pelouse haute et non arrosée" que les joueurs et l'entraîneur ont fustigée pour justifier leur mauvaise prestation collective.  

Ses attaquants Neymar et Kylian Mbappé ont avancé le même argument, sans pour autant vouloir "faire les victimes", comme l'a précisé le jeune international (18 ans). "On nous met beaucoup de bâtons dans les roues, a assuré l'ancien Monégasque, avant de se lancer dans une diatribe sur l'arbitrage. (...) On sait comment on va être reçu, terrain pas arrosé et tout ce qui va avec", a-t-il ajouté. " Il faudra s'habituer : nos adversaires vont tout tenter contre nous."

Trouver un équilibre tactique

Si face à Anderlecht, le score fleuve pouvait noyer les lacunes tactiques parisiennes, face à Marseille elles ont été clairement exposées, qu’elles soient offensives ou défensives. La question du repli défensif des trois de devant commence à trouver un écho. Étant donnés les totems d’immunité confiés à Neymar et dans une moindre mesure à Mbappé, les deux stars ont tendance à se reposer pour leurs tâches offensives. Les deux ne reviennent que lorsqu’ils sont coupables d’une perte de balle, et encore.

Réaffirmer l'importance du collectif sur l'individualisme

Ces propos montrent à quel point le PSG d’aujourd’hui s’adapte à ces stars offensives et fait l’éloge de l’exploit individuel. Contre Marseille, cela s’est traduit par l’obstination d’un Neymar ou d’un Mbappé passant son temps à s’empaler sur les défenseurs adverses en espérant faire la différence. Tout ceci a conduit à un jeu stéréotypé, aisément lisible pour un joueur expérimenté comme Luiz Gustavo.

Contrairement aux Parisiens, les Marseillais ont su mettre en place une défense cohérente tactiquement. De son côté, le PSG était généralement coupé en deux pour contrôler les velléités offensives adverses. Sur le premier but, la perte de balle de Neymar - non suivie, les Olympiens se sont projetés en nombre, faisant reculer les deux lignes parisiennes, pas aidées ni par Mbappé, ni par Cavani. Luiz Gustavo a profité du manque de pressing pour ajuster sa frappe et ouvrir le score.

Se remettre en question

Si Emery prône un pressing intense et haut, face à Marseille ce n’était pas le cas. Cavani a souvent pressé seul et ses coéquipiers ont passé leur temps à attendre leurs vis-à-vis. Marseille a pu construire sans trop être contrarié, et souvent avec intelligence. Même là-dessus les Parisiens n’ont pas su exploiter les failles. La relance parisienne a eu beaucoup trop tendance à partir de trop bas, directement avec un milieu défensif, se privant d’options dans le camp adverse. Et pourquoi se passer de la qualité de passe d’un Marquinhos ou d’un Thiago Silva ?

Unai Emery a une idée de jeu, mais il semble qu’il soit prisonnier de la pression de ses dirigeants, qui ont tout fait pour faire venir Mbappé et Neymar, et celle de ses joueurs qui auront du mal à être remis en question, soit grâce à leur statut, soit grâce aux performances réalisées, qui ont tendance à masquer les réglages à effectuer. 

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